23°C à Strasbourg, 28°C à Toulouse et 22°C dans la capitale, non ce ne sont pas les prévisions des températures du mois de mai ou de juin, mais bien celles du samedi 6 avril.
Des températures estivales surtout lorsque l’on sait que les températures oscillent normalement entre 11 et 19°c durant le mois d’avril. Mais alors, au-delà de ce constat, qu’en est-il du dérèglement climatique en France ?
Les températures sont en hausse
C’est une question qui revient presque quotidiennement, et à juste titre, puisque le climat ne cesse de changer, mais nos actions, elles, changent très peu.
Alors, il faut tout de même nuancer. Les températures exceptionnelles de ce week-end s’expliqueraient plutôt par un phénomène météorologique appelé « effet foehn ». Cet évènement peut se définir comme un vent sec et chaud descendant d’une chaîne de montagnes après l’avoir escaladée. Dans le cas de la vague d’air qui arrive ce week-end, les météorologues expliquent que la masse d’air chaud est subsaharienne allant du Maghreb à l’Europe centrale.
« L’effet foehn » est aussi souvent constitué de poussières ou même de sable qui vient parfois du Sahara. C’est d’ailleurs pour cela que nous pourrions voir des grains de sable à même le sol ou les voitures. Cette masse d’air chaud va opérer comme une transition entre le printemps frais et le printemps doux, mais pas encore ensoleillé, car la pluie devrait revenir dès dimanche, surtout dans l’ouest de la France.
Le réchauffement climatique n’est donc pas responsable de cette nette augmentation de chaleur ce week-end. Cependant, n’oublions pas que le changement climatique est bel et bien présent, puisqu’on constate déjà ses différents effets.
Ces températures sont les conséquences directes du réchauffement climatique sur la nature.
Nos saisons sont en mutation, et le printemps ne fait pas exception à cette règle. Durant cette période, la nature s’éveille, les fleurs éclosent, les oiseaux reprennent leurs chants mélodieux et le soleil réchauffe peu à peu nos journées. Cependant, cette année, ce processus semble s’être déclenché de manière prématurée.
En effet, dès le mois de février, nous avons pu observer le début du gazouillement des oiseaux, l’apparition des abeilles et même la floraison de certaines plantes. Ce départ anticipé de près de trois semaines ne peut être attribué qu’au réchauffement climatique. L’hiver a été remarquablement doux, et l’accumulation de températures élevées et d’humidité a incité la nature à se réveiller de façon précoce.
Les changements climatiques en France sont inévitables, mais ils affectent également le reste du monde. Au Japon, par exemple, les cerisiers étaient déjà en fleurs dès le début du mois de février. De même, une étude récente menée en Australie révèle que trois espèces sur quatre devront migrer vers le sud si la Terre se réchauffe de plus de 3°C. Ce déplacement des animaux vers les pôles est l’un des nombreux effets néfastes du réchauffement climatique, tout comme l’augmentation des sécheresses, l’intensification des tempêtes et la montée des océans.
Pourtant, malgré ces preuves tangibles des changements climatiques en cours, de nombreuses personnes semblent encore considérer ces conséquences comme illusoires. Il est difficile d’imaginer les catastrophes imminentes et d’adopter des mesures appropriées en conséquence. Pourtant, le terme de “réchauffement climatique” est bien connu depuis les années 1975, et les températures en France ont commencé à augmenter dès le début du XXe siècle.
Ce n’est qu’à partir des années 1990 que des études ont identifié les émissions humaines comme la principale cause du réchauffement climatique mondial. Cette prise de conscience tardive souligne l’urgence d’adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement, afin de préserver notre planète pour les générations futures.
Il n’y a pas que les températures qui changent. Les « derechos », des mégas orages qui pourraient arriver en France
Le changement de températures et climatique pourrait également entraîner des modifications dans notre météo quotidienne. En France, nous avons la chance de bénéficier d’un climat relativement clément, et les violentes tempêtes ou les tornades sont des phénomènes rares.
En revanche, aux États-Unis, particulièrement dans l’État de l’Oklahoma, ces événements météorologiques sont beaucoup plus fréquents. Les orages, accompagnés de tornades et d’éclairs, peuvent se transformer en méga-tempêtes s’étendant sur plus de 100 kilomètres et parcourant plus de 400 kilomètres.
En France, de tels phénomènes sont exceptionnellement rares ; le dernier cas remonte à 2022, lorsque des vents violents ont balayé la Corse. Ainsi, l’éventualité d’une arrivée régulière des “derechos” dans l’hexagone reste encore hypothétique. Cependant, des chercheurs ont récemment publié une étude, datée du mercredi 3 avril, démontrant une intensification des risques de ces phénomènes en France.
Cette augmentation de températures est attribuée à l’instabilité croissante de l’atmosphère, résultant du dérèglement climatique. Il est donc possible que les effets du changement climatique se manifestent plus tôt que prévu ; un constat déjà perceptible avec des étés de plus en plus chauds. Il est envisageable qu’à l’horizon d’une vingtaine d’années, la France soit également confrontée aux “derechos”.