Dans une décision conjointe faisant écho à la suspension du Traité sur les Forces Armées Conventionnelles en Europe (CFE) de l’ère de la Guerre Froide par la Russie, Washington et ses alliés de l’OTAN ont annoncé leur décision de faire de même. La Maison Blanche a évoqué l’absence d'”autre option” que de quitter le traité, étant donné que celui-ci a perdu de sa pertinence en raison du retrait unilatéral de la Russie. Cette mesure est considérée comme une réponse aux actions de la Russie, qui ont soulevé des préoccupations en matière de sécurité européenne et de contrôle des armements.
Le traité CFE de 1990 avait été établi pour empêcher l’accumulation rapide de forces conventionnelles en Europe par l’OTAN et les anciennes nations du Pacte de Varsovie soviétique. Il fixait des limites équivalentes au nombre de chars, de véhicules blindés, d’artillerie lourde, d’aéronefs de combat et d’hélicoptères d’attaque qui pouvaient être déployés dans la région s’étendant de l’océan Atlantique aux montagnes de l’Oural.
Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, a déclaré que la suspension du traité CFE renforcerait la capacité de dissuasion et de défense de l’OTAN en éliminant des restrictions qui n’étaient plus applicables à la Russie. Cette décision reflète l’évolution du paysage géopolitique depuis la création du traité et constitue une réponse au mépris de la Russie pour les accords de contrôle des armements.
La décision des États-Unis de suspendre le traité a été saluée par les deux principaux partis politiques. Les sénateurs Ben Cardin, un démocrate, et Jim Risch, un républicain, membres de la commission des relations étrangères du Sénat, ont publié une déclaration commune exprimant leur soutien. Ils ont souligné la nécessité de réévaluer la posture des forces en Europe pour dissuader toute menace potentielle de la Russie contre les intérêts de sécurité nationale des États-Unis et des alliés de l’OTAN.
Cependant, les experts en sécurité et en non-prolifération estiment que la suspension du traité CFE n’aura probablement pas un impact significatif sur le terrain. La Russie avait cessé d’appliquer le traité dès 2007, le rendant de facto obsolète depuis de nombreuses années. La décision de le suspendre ne fait que formaliser son irrévérence dans le contexte géopolitique actuel.
Un changement notable résultant de la suspension est la fin de l’obligation pour les signataires d’échanger des rapports annuels détaillant leurs forces conventionnelles. La Russie n’avait pas respecté cette obligation depuis un certain temps, tout en continuant à recevoir des informations des autres signataires.
Bien que la suspension du traité reflète l’évolution des réalités géopolitiques, elle met également en évidence la nécessité de nouveaux accords de contrôle des armements et d’une plus grande coopération internationale dans le domaine de la prolifération des armes conventionnelles en Europe. Les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN devraient désormais se concentrer sur l’adaptation à ces changements et le maintien de la stabilité régionale.