La France a mené, le dimanche 31 décembre, des frappes ciblées en Syrie contre des positions du groupe État islamique (EI). Cette offensive est en réalité une stratégie de défense qui s’ajoute aux innombrables efforts de l’Occident de garder le contrôle sur une région menée par des terroristes. Cette menace terroriste risque de se répandre, surtout au vu de la situation actuelle.
Pourquoi une opération en Syrie?
Selon le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, deux installations du groupe EI situées au centre de la Syrie ont été visées lors de cette opération. Ces frappes ont mobilisé des avions de chasse Rafale et des drones Reaper, qui ont largué au total sept bombes sur les cibles identifiées. Il s’agit de la première action de ce type depuis janvier 2021, révélant une intensification soudaine de l’activité militaire française dans la région.
Le choix du timing n’est pas anodin. La Syrie traverse une période de transition politique majeure suite au renversement du président Bachar al-Assad le 8 décembre par la coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Cette instabilité crée un terrain favorable à une potentielle réorganisation de l’EI, justifiant ainsi une intervention rapide des puissances étrangères, dont la France et les États-Unis.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, la Syrie est dirigée par un gouvernement de transition dominé par le HTS, une organisation islamiste ayant évincé le précédent régime. La communauté internationale craint que cette instabilité politique permette à l’EI de regagner en puissance, notamment dans le centre du pays, où ses cellules restent actives.
Les États-Unis ont augmenté leur présence militaire en Syrie, passant de 1 000 à 2 000 soldats en décembre 2023, afin de contrer toute tentative de reconstitution de l’EI. Cette mobilisation américaine, accompagnée de frappes ciblées, a probablement influencé la France à agir rapidement pour maintenir sa contribution au sein de la coalition internationale.
Les missiles français en Syrie
Face à la menace persistante de l’Etat islamique, la France poursuit ses efforts dans le cadre de l’opération Chammal, intégrée à la coalition internationale “Inherent Resolve”, regroupant 80 nations engagées dans la lutte contre Daesh. Le 31 décembre dernier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé des frappes aériennes ciblées sur des positions du groupe en Syrie,montrant encore une fois que la France est prête à contrer toute tentative de résurgence. Ces interventions, bien que rares ces dernières années, rappellent les douloureux évènements qui ont eu lieu en France et ont mené à l’installation du plan vigipirate. La France est en train de dire “Stop” et d’essayer d’assurer ses arrières. C’est une offensive qui cache des intentions défensives.
Le basculement de pouvoir dans ce gouvernement de transition syrien suscite des craintes quant à un éventuel retour en force de l’État Islamique, qui va sûrement essayer de tirer profit de la désorganisation actuelle. Selon les estimations des Nations unies, l’EI compterait encore entre 3 000 et 5 000 combattants actifs, sans compter les milliers de prisonniers toujours détenus dans des conditions précaires en Syrie. Les experts, à l’instar du chercheur Hugo Micheron, veulent nous rappeler que ces crises prolongées et cette instabilité politique offrent un terreau idéal pour la réémergence de mouvements djihadistes, qui prospèrent sur le chaos et les guerres civiles.
“Après des jours chaos dans plusieurs régions de la Syrie, le HTS a envoyé environ 300 combattants à Damas. On y remarque les bannières islamiques, et non le nouveau drapeau national syrien. De nombreux combattants sont masqués.”
– Jenan Moussa, reporter pour Al-Aan TV
Les forces françaises, épaulées par des alliés tels que les États-Unis et le Royaume-Uni, continuent de jouer un rôle majeur dans ces opérations tout en assurant ce même soutien des alliés. Avec 600 militaires déployés, soutenus par 10 avions Rafale positionnés sur des bases stratégiques au Levant et aux Émirats arabes unis, la France maintient une présence aérienne régulière pour surveiller et frapper les dernières poches de résistance. La victoire territoriale contre Daesh est actée depuis plusieurs années. Mais la lutte pour éviter son retour va être rude.