Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré lors d’une réunion de crise des Brics que l’unilatéralisme américain a anéanti les chances de paix au Moyen-Orient. La réunion virtuelle de 11 nations, convoquée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, s’est tenue pendant que les ministres arabes des Affaires étrangères visitaient différentes capitales pour obtenir un soutien à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU demandant à Israël de mettre en place un cessez-le-feu complet et de mettre fin à ce qu’ils considèrent comme des violations du droit humanitaire international.
Les Nations du Sud Global contestent les doubles standards américains
Ces mouvements marquent une révolte croissante parmi les nations du Sud Global contre les doubles standards américains pour ne pas faire plus afin d’arrêter le bombardement israélien de Gaza, qui a déjà coûté la vie à plus de 13 000 civils selon le ministère de la Santé palestinien.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a fait la semaine dernière un appel, ne constituant pas une instruction, pour qu’Israël accepte des pauses humanitaires. Cependant, les ministres arabes des Affaires étrangères veulent une résolution plus ferme et sont prêts à défier les États-Unis pour ne pas utiliser leur veto en faveur d’Israël.
Poutine accuse les États-Unis de monopoliser la diplomatie
Vladimir Poutine a déclaré que les États-Unis sapent les chances de paix en essayant de monopoliser la diplomatie à leur propre avantage. Il a souligné que les tentatives de Washington de “monopoliser le rôle de médiateur” tout en bloquant les efforts d’autres acteurs internationaux étaient contre-productives.
Soutien mondial au cessez-le-feu
Les autres pays présents à la réunion comprennent le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, soulignant comment le groupe élargi des Brics est désormais un rival puissant du G7 occidental.
Le président chinois, Xi Jinping, a ajouté sa voix à l’appel en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza, soulignant que la situation actuelle découle de l’ignorance prolongée des droits du peuple palestinien. Cependant, la déclaration commune finale était relativement modérée, appelant seulement Israël à respecter le droit humanitaire international et à accepter un accès humanitaire “complet, immédiat, sûr, sans entrave et durable”.
Pressions sur l’administration Biden et prochaines étapes
L’administration Biden a été avertie à plusieurs reprises, y compris par ses propres diplomates, qu’elle risque de perdre le soutien des nations du Sud Global. Ces nations accusent souvent les États-Unis de double standard en condamnant les crimes de guerre russes en Ukraine tout en restant largement silencieux sur les actions d’Israël à Gaza.
La réunion des Brics précède une réunion virtuelle mercredi du G20 élargi, convoquée par l’Inde, à laquelle participera Poutine.
La délégation de diplomates arabes est dirigée par un groupe nommé par l’Organisation de la coopération islamique, comprenant les ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, de l’Égypte, de l’Indonésie, de l’Arabie saoudite, de la Palestine et le secrétaire général de la Ligue arabe.
Ils ont visité le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à Beijing, avant de se rendre à Moscou pour rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La délégation prévoit également de visiter la France et le Royaume-Uni cette semaine.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré que les diplomates avaient rédigé une nouvelle résolution à soumettre au Conseil de sécurité, traitant des obstacles et des déséquilibres existants dans l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. L’Égypte reste convaincue que le bombardement continu cible les personnes déplacées dans le sud dans le but de forcer les résidents de Gaza à quitter la bande de Gaza, et elle rejette fermement toute tentative d’enforcer le déplacement des Palestiniens.