De nouveaux affrontements violents ont une fois de plus embrasé le camp de réfugiés palestiniens d’Ain al-Helweh, dans le sud du Liban, entraînant la mort de deux personnes et la blessure de sept autres ce samedi. Cette nouvelle escalade des hostilités fait suite à une courte période de calme relatif après une série de confrontations meurtrières survenues quelques semaines auparavant.
La récente escalade de la violence a débuté jeudi dernier à Ain al-Helweh, situé aux abords de la ville côtière de Sidon, alors que les tensions s’intensifiaient entre les membres du mouvement Fatah du président palestinien Mahmud Abbas et des militants islamistes. Bien que le calme ait prévalu pendant la nuit, la situation s’est dramatiquement envenimée samedi matin, avec des rapports faisant état de tirs intensifs, d’armes automatiques et de grenades propulsées par roquettes, selon un correspondant de l’AFP à Sidon.
L’Agence nationale d’information officielle du Liban (NNA) a rapporté qu’une personne avait été tuée et sept autres avaient été blessées à l’intérieur du camp lors des affrontements en cours. Une source au sein de la direction palestinienne du camp, s’exprimant sous couvert d’anonymat auprès de l’AFP, a identifié le défunt comme un militant islamiste. De plus, la NNA a déclaré qu’une deuxième personne avait été tuée et plusieurs autres blessées à l’extérieur d’Ain al-Helweh par des balles perdues.
La violence a contraint l’hôpital public voisin à évacuer tous ses patients vers d’autres établissements en raison du danger accru, comme l’a confirmé le directeur de l’hôpital, Ahmad al-Samadi.
Ain al-Helweh, le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban, abrite plus de 54 000 réfugiés enregistrés, avec des milliers d’autres arrivant ces dernières années de Syrie pour échapper au conflit qui sévit dans ce pays. L’histoire du camp remonte à la guerre israélo-arabe de 1948, lorsque les Palestiniens ont été déplacés ou ont fui lors de la création de l’État d’Israël.
Cette dernière vague de violence à Ain al-Helweh constitue l’un des épisodes les plus graves depuis des années. Une série d’affrontements de cinq jours fin juillet a fait 13 morts et des dizaines de blessés. L’étincelle initiale de cette violence est survenue après la mort d’un militant islamiste, suivie d’une embuscade qui a coûté la vie à cinq membres du Fatah, dont un chef militaire.
En réaction à la crise persistante à Ain al-Helweh, Imran Riza, coordinateur résident des Nations Unies au Liban, a publié une déclaration vendredi, exhortant les groupes armés à cesser les combats au sein du camp et à évacuer immédiatement les écoles appartenant à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA. Riza a affirmé que “l’utilisation de groupes armés dans les écoles constitue une violation flagrante” du droit international.
Le Liban accueille environ 250 000 réfugiés palestiniens, selon l’UNRWA. Ces réfugiés résident principalement dans l’un des 12 camps officiels du Liban et font face à diverses restrictions légales, notamment en matière d’emploi. Conformément à une convention de longue date, l’armée libanaise s’abstient d’entrer dans les camps palestiniens, laissant aux factions le soin de gérer la sécurité.