Dès le 22 décembre, des millions de Français paieront un peu plus cher lorsqu’ils se rendront chez leur médecin.
Les premières mesures issues de la convention signée en juin 2024 entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins entrent en vigueur, avec une revalorisation généralisée des tarifs.
Cette réforme, destinée à rendre les carrières médicales plus attractives, s’accompagne toutefois d’une crainte majeure : la hausse potentielle des cotisations des complémentaires santé dès 2025, qui pourrait en annuler l’effet pour les patients.
Une hausse généralisée des consultations
La consultation chez le généraliste passe désormais de 26,50 € à 30 €.
Plusieurs spécialités suivent le mouvement : une visite chez le gynécologue coûte maintenant 37 € au lieu de 33,50 €, tandis que les psychiatres facturent 55 € contre 51,70 € auparavant.
Gériatres, endocrinologues, dermatologues ou encore neurologues voient également leurs tarifs relevés, sans changement pour les spécialités hors ciblage, maintenues à 31,50 €.
Même si ces augmentations sont prises en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles, celles-ci alertent déjà : cette revalorisation entraînera mécaniquement une hausse de leurs dépenses, laissant présager une inflation des primes payées par les assurés.
Pourquoi augmenter les tarifs ?
La réforme répond à un double impératif. On cherche à redynamiser la médecine de ville et encourager l’installation de praticiens dans les territoires.
Chaque jour, près d’un million de Français consultent leur médecin généraliste, mais le manque de médecins et les inégalités territoriales fragilisent l’accès aux soins.
En rendant la profession plus attractive, les autorités espèrent lutter contre la crise de vocations et l’usure des praticiens, souvent débordés.
Soutenir les enfants et les jeunes
La réforme met aussi l’accent sur la santé pédiatrique, domaine très sous-tendu ces dernières années.
Les consultations de suivi sont désormais valorisées à 39 € pour les 0–2 ans, 35 € pour les 2–6 ans, et 31,50 € au-delà.
Chez le généraliste, un suivi pour un enfant de moins de 6 ans passe également à 35 €.
Les examens obligatoires pris en charge à 100 %, véritables “rendez-vous santé” de l’enfance, sont eux aussi relevés : 54 € contre 47,50 € auparavant.
La santé mentale des 12–25 ans, particulièrement touchée depuis la pandémie, est au cœur de la réforme.
Les consultations de pédopsychiatrie passent de 54,70 € à 67 €, avec une prise en charge étendue jusqu’à 25 ans contre 16 ans avant.
Les consultations dites complexes, où la présence de la famille est requise, bénéficient également d’une revalorisation afin de soutenir les cas lourds.
Mais qui va trinquer?
Qui paiera réellement la facture ?
Les mutuelles prévoient déjà une hausse des cotisations en 2025 pour absorber la dépense supplémentaire, ce qui pourrait rendre le coût des soins plus lourd pour les ménages, surtout les plus modestes.
La réforme se présente donc comme une avancée en matière d’attractivité médicale, mais son succès dépendra de sa capacité à ne pas se transformer en un poids supplémentaire pour les assurés.


