Moins de quatre mois après l’interdiction controversée de l’abaya, la ministre des Sports de la France, Amélie Oudéa-Castéra, a annoncé dimanche que les athlètes français ne seront pas autorisés à porter des voiles lors des prochains Jeux Olympiques de Paris 2024.
Oudéa-Castéra a fait cette annonce lors de son passage à l’émission “Dimanche en Politique”, diffusée sur France 3.
Elle a déclaré qu’aucun membre de la délégation française, qu’il s’agisse d’athlètes ou de représentants officiels, ne serait autorisé à porter un couvre-chef, laissant entendre que ces restrictions pourraient être étendues davantage.
La Politique de la Laïcité en France
Elle a souligné l’engagement du gouvernement français en faveur d’une politique stricte de laïcité dans tous les aspects de la vie, y compris le sport, en déclarant que “cela signifie l’interdiction de toute forme de prosélytisme, la neutralité absolue du service public”.
Cette annonce intervient à un moment où la France est déjà sous le feu des projecteurs pour son interdiction des abayas dans les écoles, une mesure qui a suscité de nombreuses critiques et des accusations de discrimination à l’encontre des femmes musulmanes.
Contestation en Ligne et Conflits avec le CIO
Les femmes musulmanes en France sont déjà interdites de porter le voile ou le hijab dans les institutions publiques telles que les bureaux gouvernementaux, les écoles et les universités. De plus, de nombreux employeurs ont des règles non écrites contre l’embauche de femmes portant le voile ou décidant de le porter pendant leur emploi.
Le gouvernement français justifie ces restrictions en citant l’interprétation du pays de la “laïcité”, ou laïcité imposée par l’État, qui interdit les symboles religieux dans les institutions de l’État.
L’interdiction des voiles lors des Jeux Olympiques de Paris a suscité une vague de colère en ligne, avec des appels au boycott de l’événement gagnant de l’ampleur sur les médias sociaux.
Les critiques soutiennent que les événements sportifs ne devraient pas avoir le pouvoir d’interdire les symboles religieux, en particulier lorsqu’ils n’interfèrent pas avec la compétition.
Oudéa-Castéra a également critiqué le Comité International Olympique (CIO) pour avoir adopté une position différente sur la question, mettant en évidence ce qu’elle considère comme une incohérence dans les politiques de l’organisme de gouvernance.
L’IOC considère le port du voile comme une pratique culturelle plutôt que religieuse, ce qui diffère de la perspective française.
Une autre organisation sportive notable, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), autorise les femmes à porter le hijab depuis 2014.
Cependant, le Conseil d’État français a décidé en juin que le port du hijab dans le football féminin resterait interdit, accordant à la Fédération Française de Football l’autorité d’établir des règles jugées nécessaires pour le “bon déroulement” des matches.
La controverse entourant les voiles dans le sport fait suite à l’interdiction récente des abayas dans les établissements éducatifs en France. Le ministre de l’Éducation de la France, Gabriel Attal, a annoncé l’interdiction des abayas, les décrivant comme un geste religieux qui remet en question le principe de la laïcité.