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Haïti : le conseil présidentiel de transition installé, des gangs déterminés

Ismaël TraoréPar Ismaël Traorélundi, 29 avrilMise à jour:lundi, 29 avrilAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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Les membres du conseil présidentiel de transition en Haïti, le 25 avril 2024. ©CLARENS SIFFROY / AFP
Les membres du conseil présidentiel de transition en Haïti, le 25 avril 2024. ©CLARENS SIFFROY / AFP
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Confronté à des violences sans précédent ces derniers mois, Haïti est en train de
sombrer. Jeudi dernier, les 9 membres du conseil présidentiel de transition ont prêté
serment. Cela intervient après la démission du Premier ministre contesté Ariel Henry.

Haïti : ces gangs qui veulent prendre le pouvoir

Former un gouvernement « inclusif », désigner un nouveau Premier ministre et faire sortir le
pays de l’impasse sécuritaire, politique et économique dans lequel il est plongé. Telles sont
les missions du conseil présidentiel de transition. En attendant, Michel Patrick Boisvert a été
nommé Premier ministre par intérim. Il signait déjà des communiqués officiels ces dernières
semaines, en l’absence d’Ariel Henry, empêché par les gangs de revenir en Haïti après son
voyage au Kenya.

C’est donc un conseil présidentiel qui s’installe au moment où les attentes des populations sont nombreuses. Si les exactions des gangs ne sont pas un fait nouveau dans ce pays caribéen situé sur l’île d’Hispaniola, les récents évènements ont été particulièrement violents avec des attaques d’ampleur coordonnées par des gangs contre des points stratégiques et une volonté clairement affichée de déstabiliser les institutions de la république.

Les gangs ont obtenu la tête d’Ariel Henry, mais il n’est pas encore acquis qu’ils cautionnent le conseil présidentiel de transition.

Le ton a déjà été donné jeudi matin. Alors que la prestation de serment des membres se déroulait, des tirs nourris ont été entendus à proximité du Palais National. Pour des raisons de sécurité, la prestation de serment s’est tenue à la Villa d’Accueil, la résidence du Premier ministre. Ces gangs avaient exprimé leur colère après avoir été exclu des pourparlers.

Pourtant, il va falloir compter avec eux dans les évènements en cours. Ils contrôlent 80% de la capitale. Jimmy Chérizier alias « Barbecue », un ancien policier est l’un des chefs de gangs les plus influents. Accusé de nombreux massacres, il a réussi à rassembler plusieurs bandes armées et se présente depuis un moment comme le défenseur des populations contre l’oligarchie.

Fuir Haïti ou subir la loi des gangs

Les populations civiles sont les principales victimes. D’après la Représentante spéciale du
Secrétaire général de l’ONU María Isabel Salvador, au cours du premier trimestre, quelque
2 500 personnes ont été tuées ou blessées du fait de la violence des gangs. A cela il faut
ajouter des pillages et des incendies de maisons. Cette situation oblige de nombreux Haïtiens
à fuir la capitale ou même à quitter le pays. Entre le 8 mars et 9 avril 2024, ce sont près de
100 000 Haïtiens qui ont dû fuir la Zone Métropolitaine de Port-Au-Prince (MAPAP), la
capitale du pays.


La situation humanitaire reste une véritable préoccupation. Près de la moitié de la population
souffre d’insécurité alimentaire. Pour répondre à l’urgence, le Programme alimentaire
mondiale (PAM) et d’autres organismes humanitaires livrent quotidiennement des repas
chauds à Port-au-Prince depuis fin février.

La santé est aussi une des victimes de la crise. Au moins 50% des établissements de santé
dans la région de Port-au-Prince sont fermés à en croire l’Organisation panaméricaine de la
santé/Organisation mondiale de la santé (OPS/OMS). « Nous recevons des blessés atteints par
balle jusqu’à 48 heures après… et les patientes survivantes de violence sexuelle sont aussi
moins nombreuses, mais nous savons que lorsque les déplacements seront plus faciles, les
victimes vont affluer vers nos centres », détaille Jean-Marc Biquet, chef de mission de
Médecins Sans Frontières (MSF) Belgique en Haïti.

Haïti est abandonné.

Dans les zones contrôlées par les gangs, les populations sont contraintes de payer des rançons.
L’émergence de ces groupes armés est aussi le fait de la pauvreté dans laquelle sont plongées
les populations avec la faillite de l’élite politique incapable de proposer une alternative
crédible. De plus, la collusion entre gangs, milieu politique et d’affaires est un secret de
polichinelle. Des complicités flagrantes sont souvent observées, avec une instrumentalisation
de ces groupes armés à des fins politiques.


Des puissances étrangères de leur côté maintiennent le pays dans une certaine domination.
Ariel Henry, très contesté en Haïti, a eu la bénédiction d’une partie de la communauté
internationale à travers le Core Group, qui rassemble des Ambassadeurs d’Allemagne, du
Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne,
du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante
spéciale du Secrétaire général de l’ONU.


Face à la situation, la communauté internationale comme de par le passé envisage d’envoyer
des forces d’intervention pour contenir les gangs. Mais l’expérience de la Mission des Nations
unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) entre 2004 et 2017 laisse songeur. Elle n’a
pas réussi à apporter la sécurité. Au contraire, elle a apporté le Choléra qui a fait plus de
10 000 morts en juin 2010. Des membres de cette force ont aussi été accusés de plusieurs cas
d’agressions sexuelles.


Alors que les Etats Unis et le Canada donnent l’apparence de se préoccuper de la situation
sécuritaire en Haïti, l’armement des gangs gagnerait à être interrogé. C’est surtout du côté des
Etats-Unis qu’il faut aller trouver paradoxalement la provenance de la plupart des armes. Une
préoccupation à solutionner au plus vite si le conseil présidentiel entend terminer sur une
bonne note en organisant des élections en février 2026.

En lire plus sur la sécurité en Outre-Mer

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