L’essor continu des partis d’extrême-droite en Europe suscite des préoccupations croissantes parmi les observateurs politiques et les responsables. Raphaël Glucksmann, député européen français, a averti que l’Union européenne est “en danger de mort de l’intérieur et de l’extérieur”. Cette montée en puissance s’observe tant dans des pays déjà dirigés par des coalitions d’extrême-droite, comme l’Italie, la Hongrie ou la Slovaquie, que dans des nations où ces partis gagnent du terrain, à l’instar de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne.
Racines et stratégies politiques
Le phénomène de l’extrême-droite, enraciné dans le nationalisme et l’opposition à l’immigration, a pris de l’ampleur dans les années 1970, atteignant un pic en 2015 avec l’afflux massif de réfugiés syriens en Europe. Les campagnes politiques de leaders tels que Geert Wilders aux Pays-Bas et Giorgia Meloni en Italie reposent largement sur des discours anti-immigration et anti-Islam. Des observateurs soulignent également la montée de l’extrême-droite en période d’incertitude économique et sociale, avec la pandémie de COVID-19 jouant un rôle clé dans la mobilisation de la population sur des bases de peur et de frustration.
Normalisation et collaboration politique
Des experts notent une tendance à la “dé-diabolisation” de l’extrême-droite, où des leaders comme Marine Le Pen en France, Geert Wilders aux Pays-Bas et Giorgia Meloni en Italie modèrent leurs discours pour gagner en respectabilité. Cette normalisation s’observe également au niveau européen, avec des partis conservateurs mainstream envisageant des coalitions ouvertement avec des formations d’extrême-droite. Malgré ces rapprochements, les analystes mettent en garde contre une vision simpliste, soulignant les divergences entre ces partis sur des questions cruciales telles que les relations avec la Russie, l’économie, et les valeurs fondamentales.