Le président français Emmanuel Macron doit rencontrer mardi le chef de l’opposition britannique Keir Starmer lors d’une réunion à huis clos à l’Elysée à Paris. Cette rencontre constitue une opportunité pour les deux dirigeants de nouer des relations politiques, d’autant plus que le parti travailliste britannique gagne en confiance dans sa capacité à défier le parti conservateur au pouvoir.
La rencontre de Starmer avec Macron fait suite à une mini-tournée internationale qui l’a vu visiter Europol à La Haye et participer à un rassemblement de dirigeants de centre-gauche à Montréal, où il a été rejoint par le Canadien Justin Trudeau et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Dans une récente interview accordée au Financial Times, Starmer a décrit cela comme son « pas sur la scène mondiale » et a fait allusion à son intention de garantir un « bien meilleur accord pour le Royaume-Uni » avec l’Union européenne (UE).
Le moment choisi pour cette réunion est important, car l’accord de commerce et de coopération post-Brexit négocié par l’ancien Premier ministre Boris Johnson devrait être révisé en 2025. La France occupe une position unique pour le Royaume-Uni, étant un poids lourd de l’UE, un proche allié militaire, nucléaire et nucléaire. pouvoir, collègue membre du Conseil de sécurité de l’ONU et voisin immédiat.
Les relations transmanche se sont réchauffées sous la direction du Premier ministre Rishi Sunak, souvent considéré comme l’allié politique de Macron, méritant même l’étiquette de « bromance » de la part de certains médias. Cependant, alors que le Parti conservateur est confronté à des difficultés dans les sondages et que Sunak a pour mandat de déclencher des élections d’ici janvier 2025, cette réunion revêt une importance accrue.
Les deux parties sont restées discrètes sur l’ordre du jour des négociations à huis clos, les experts suggérant que l’invitation de Macron n’est pas une approbation ou une négociation mais plutôt une opportunité d’entendre ce que les travaillistes feraient différemment. Georgina Wright, experte en politique européenne au groupe de réflexion français Institut Montaigne, a souligné que Macron n’avait jamais publiquement soutenu un candidat avant une élection à l’étranger, soulignant ses rencontres avec des candidats allemands avant les élections du Bundestag de 2021.
Au-delà des considérations politiques, Macron a un intérêt national à démontrer son importance en tant qu’interlocuteur international, d’autant plus qu’il est confronté à des difficultés pour faire avancer ses priorités législatives dans un parlement sans majorité.
La migration devrait être un sujet de discussion lors de la réunion, étant donné que l’un des défis politiques majeurs de Sunak est l’arrivée fréquente de migrants sur de petits bateaux en provenance du nord de la France. Starmer a récemment manifesté son intérêt pour que la Grande-Bretagne adhère à un système de quotas à l’échelle européenne pour la répartition des migrants, une proposition qui a été mise à rude épreuve suite aux arrivées record sur l’île italienne de Lampedusa et à la suspension par l’Allemagne d’accepter des migrants résidant en Italie.
La visite de Starmer en France coïncide avec une visite d’État du roi Charles III et de la reine Camilla, qui suscitent un enthousiasme considérable en France par rapport au chef de l’opposition, selon Wright. Cette juxtaposition souligne la dynamique unique et les engagements diplomatiques qui se déroulent dans le paysage en évolution des relations entre le Royaume-Uni et la France.