Au cours d’une opération audacieuse, plus de 11 000 soldats vénézuéliens ont réussi à attaquer et à reprendre le contrôle de la tristement célèbre prison de Tocorón, qui servait de quartier général au célèbre gang criminel Tren de Aragua. Le gang avait transformé le centre de détention en un havre de luxe, doté d’un zoo, d’une piscine, d’un casino et bien plus encore, offrant à ses détenus un style de vie plus proche d’un complexe hôtelier que d’une prison.
La prison de Tocorón est depuis longtemps un symbole du pouvoir audacieux exercé par les organisations criminelles au sein du système pénitentiaire vénézuélien. À l’intérieur de ses murs, les détenus et certains de leurs proches vivaient une vie de liberté relative, bénéficiant d’une gamme de commodités qui défiaient les notions conventionnelles d’incarcération. L’Agence France-Presse (AFP) a rapporté qu’à l’intérieur de la prison, les détenus pouvaient se déplacer librement et participer à une multitude d’activités rappelant un lieu de vacances.
Le ministre de l’Intérieur du Venezuela, Remigio Ceballos, a déclaré que la prison serait complètement vidée et que les détenus seraient transférés dans un autre établissement, comme le rapporte le NY Post. Le président Nicolás Maduro a félicité les forces de l’ordre pour leur intervention réussie, soulignant le rôle important joué par plus de 11 000 membres des Forces armées nationales bolivariennes du Venezuela (FANB) et des forces de police.
Maduro a tweeté : “Je félicite les plus de 11 000 membres des FANB et des forces de police pour l’intervention réussie du centre pénitentiaire de Tocorón. Nous préparons maintenant la deuxième phase de l’opération de libération du Cacique Guaicaipuro. Nous nous dirigeons vers un Venezuela libre de des gangs criminels ! »
Il semble cependant que certains détenus aient réussi à s’évader au cours de l’opération. Un communiqué ultérieur du gouvernement a annoncé une opération de « recherche et capture » pour localiser ces « criminels en fuite ». Même si les médias locaux ont suggéré qu’Héctor Guerrero Flores, le chef du gang Tren de Aragua, pourrait figurer parmi les évadés, le gouvernement n’a officiellement identifié aucun de ceux qui ont fui. Flores purgeait une peine de 17 ans de prison à la prison de Tocorón pour meurtre et trafic de drogue.
Les détails du raid restent secrets, mais l’armée vénézuélienne a fait état d’une victime – un major qui a tragiquement perdu la vie après s’être cogné la tête contre la porte d’un véhicule blindé pendant l’opération.
L’AFP a rapporté que des gardes de sécurité ont été observés en train de retirer les motos, les téléviseurs et les fours à micro-ondes de la prison alors que les détenus étaient transférés vers de nouveaux établissements. Le gang Tren de Aragua avait transformé la prison en une plaque tournante de ses opérations criminelles internationales, s’étendant jusqu’au Chili.
À l’intérieur de la prison, les somptueux équipements du gang comprenaient un zoo avec une autruche et des flamants roses, une aire de jeux pour enfants, une piscine, une salle de jeux, un casino et même un terrain de baseball. Les détenus avaient la liberté de parier sur les courses de chevaux, d’obtenir des prêts auprès d’une banque de fortune et de danser toute la nuit dans une discothèque appelée « Tokio ».
Les habitants des environs se sont même tournés vers la prison pour obtenir des fournitures essentielles lorsque la pénurie et la crise économique ont frappé le Venezuela. L’opération audacieuse menée par le gang Tren de Aragua depuis l’intérieur de la prison a suscité des spéculations selon lesquelles des responsables vénézuéliens auraient pu engager des négociations avec l’organisation criminelle, aggravant encore les inquiétudes quant à l’état de l’ordre public dans le pays.
Le raid réussi contre la prison de Tocorón marque une étape importante vers la restauration du contrôle sur le système pénitentiaire assiégé du Venezuela et la réduction de l’influence des puissants gangs criminels opérant à l’intérieur de ses murs.