Emmanuel Macron fait son grand retour sur le terrain ce mardi, après plus d’un mois d’absence. Direction La Rochelle, pour les assises de l’économie de la mer, puis Rochefort. Un déplacement sans éclat, loin de la ferveur de ses débuts.
Car le chef de l’État traverse une période sombre. Avec 11 % d’opinions favorables, il touche le fond dans les sondages.
Fini les bains de foule et les selfies : le macronisme ne fait plus recette. En un mois, il a perdu encore cinq points dans le baromètre du Figaro Magazine, atteignant un score jamais vu sous la Ve République.
Ses alliés d’hier deviennent ses adversaires
La défiance ne vient plus seulement des Français, mais aussi de son propre camp. Gabriel Attal prend ses distances, Édouard Philippe évoque une démission.
Ce qui fut une équipe présidentielle soudée ressemble désormais à une coalition d’ambitieux qui se détournent de leur mentor.
Seuls quelques ministres, souvent venus des rangs de la droite, continuent de lui témoigner leur loyauté : Gérald Darmanin, Rachida Dati, Catherine Vautrin. Mais ces soutiens clairsemés ne suffisent plus à redresser une présidence qui semble à bout de souffle.
Son image est ternie à l’étranger
Le mal dépasse les frontières. À l’international, le président français n’impressionne plus personne. Ses tentatives d’influence en Afrique ont échoué, Alger l’ignore, et ses prises de position sur l’Ukraine ou le Proche-Orient n’ont laissé aucune trace durable.
Le Figaro résumait la situation d’une formule cruelle : « La France est un avion sans ailes ni pilote, végétant en bout de piste. ». Une métaphore que le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a involontairement prolongée en qualifiant le pays d’« exemple d’inefficacité et d’incompétence ».
À Paris, la situation n’est guère plus reluisante. Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre après une succession de remaniements express, semble déjà épuisé. Le budget n’est toujours pas voté, les débats à l’Assemblée tournent à la cacophonie, et l’hypothèse d’une dissolution revient comme un refrain.
Un député de la majorité a récemment décrit l’hémicycle comme un « asile politique », où plus rien ne tient debout. Dans ce chaos, Macron garde le sourire, convaincu d’avoir encore la main, alors que le pays s’enfonce dans la confusion.
Un président en déni ?
Le président refuse de reconnaître sa part de responsabilité dans le désordre politique né de sa dissolution surprise en 2024.
Il continue de parler d’« ambition » et de « cap », comme si rien n’avait changé. Mais pendant qu’il préside des forums internationaux sur la paix, la France semble se déliter à l’intérieur : fusillades, trafic de drogue, braquages spectaculaires… Chaque semaine apporte son lot de faits divers.
Récemment encore, un vol de 28 millions d’euros de métaux précieux à Lyon, des attaques armées à Paris, et même une sabotage de ligne ferroviaire ont montré que l’autorité de l’État vacille.
Le sentiment d’un vide au sommet
Les chiffres sont accablants : les cambriolages commerciaux ont augmenté de 15 % en quatre ans, les agressions et tentatives de meurtre explosent.
Les milieux économiques, eux, se désespèrent. Une cinquantaine de chefs d’entreprise ont publié une lettre ouverte pour réclamer un minimum de stabilité. Même la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme : le déficit de la Sécurité sociale atteindra 23 milliards d’euros cette année, un niveau jugé « intenable ».
Pour beaucoup, Macron incarne désormais un pouvoir sans prise sur la réalité, un président enfermé dans sa bulle. « Il se croit toujours le plus intelligent de la pièce », souffle un ancien ministre.
La présidence Macron, qui voulait incarner la modernité, donne aujourd’hui l’image d’un pouvoir en décomposition. Ses réformes n’avancent plus, ses soutiens s’effritent, et le pays doute.
En quelques années, le président a perdu la main sur tous les fronts : le peuple, ses alliés et le monde. Et quand un pays se rend compte que le pilote a décroché, il finit par chercher un autre vol.


