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Médecins du Monde attaque l’État : l’ouverture de nouvelles « salles de shoot » bloquée

Andrei MirceanuPar Andrei Mirceanulundi, 14 avrilMise à jour:lundi, 14 avrilAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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Une femme portant une veste qui arbore le logo "Médecins du monde"
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En France, pendant que la consommation de cocaïne grimpe en flèche — doublée entre 2022 et 2023 selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives — une vieille bataille refait surface, plus vive que jamais : celle des haltes soins addictions (HSA), aussi appelées « salles de consommation à moindre risque ».

Médecins du Monde, soutenue par plusieurs autres associations de terrain, a décidé de traîner l’État français devant le tribunal administratif. Son reproche ? L’avoir freiné, à dessein, dans la mise en place de ces dispositifs pourtant jugés essentiels pour les personnes les plus démunies et dépendantes.

Depuis 2016, deux salles seulement ont vu le jour : l’une à Paris, dans le quartier de la Gare du Nord, et l’autre à Strasbourg. Depuis huit ans, rien de plus. Pourtant, d’autres projets étaient sur la table.

À Marseille, à Lille, à Lyon… Autant de villes où les associations locales, les professionnels de santé et même les autorités sanitaires régionales avaient validé des projets concrets. Mais les portes sont restées closes. Pourquoi ? Médecins du Monde n’hésite plus à nommer les choses : l’État fait barrage.

Médecins du Monde dénonce l’obstruction délibérée par l’État

L’organisation humanitaire Médecins du Monde a déposé, le lundi 13 avril, deux recours en contentieux administratif. Elle accuse l’État non seulement d’inaction, mais surtout d’avoir mis des bâtons dans les roues à des initiatives locales pourtant prêtes à démarrer. Céline Debaulieu, qui suit ces dossiers pour Médecins du Monde, a affirmé que l’État ne se contente pas d’attendre que les projets échouent : il intervient activement pour en empêcher l’ouverture.

Un exemple parlant : le cas de Marseille. Là, un projet de salle avait été approuvé par l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Tous les voyants étaient au vert du point de vue médical et logistique. Mais une décision venue d’en haut a tout stoppé net.

En février 2024, la secrétaire d’État chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, s’était même félicitée publiquement d’avoir mis fin à ce projet, le considérant comme une menace pour l’image du quartier. Une décision politique, donc, prise contre l’avis des acteurs de santé, ce que les associations dénoncent comme une faute lourde.

Le juriste Adrian Peurey-Calazel, qui porte le dossier pour Médecins du Monde, résume la situation : « Il y a une carence grave dans la conduite de cette expérimentation. Et plus encore, une volonté manifeste de freiner l’ouverture de nouvelles haltes soins addictions. »

Des lieux de consommation, mais surtout d’accompagnement

Ces structures ne seraient pas des repères pour junkies, comme certains discours politiques le sous-entendent. Il s’agirait plutôt de lieux où les personnes dépendantes peuvent consommer dans un cadre sécurisé, en présence de soignants et de travailleurs sociaux. Pas pour les encourager à continuer, mais pour éviter l’overdose, les contaminations, les seringues sales partagées à la va-vite dans une ruelle.

Mais leur rôle va bien plus loin : elles sont un point d’ancrage pour des vies à la dérive. Frank, ancien usager, raconte : « À 15 ans, j’étais en foyer. À 19 ans, j’étais à la rue. Et c’est cette salle qui m’a permis de refaire mes papiers, d’avoir un endroit où dormir, de commencer à me relever. Aujourd’hui, je travaille dans la structure. » Ce qu’il dit, des centaines de personnes pourraient le dire aussi : l’année dernière, 739 personnes ont été accompagnées par ces lieux.

Des preuves empiriques ignorées par les autorités

Médecins du Monde et ses partenaires ne viennent pas au tribunal les mains vides. Des rapports, études et suivis ont été produits depuis le lancement des deux premières HSA. Tous pointent dans la même direction : ces dispositifs sauvent des vies, réduisent les maladies, diminuent les comportements violents dans les quartiers concernés.

Mieux encore, certains rapports montrent que la criminalité baisse autour de ces structures, loin des fantasmes qui les présentent comme des aimants à délinquance.

Et pourtant, ces résultats semblent rester lettre morte pour les décideurs. Le dernier rapport commandé par le gouvernement lui-même, publié à l’automne 2024, recommandait pourtant d’intégrer ces haltes soins addictions dans le droit commun — c’est-à-dire de les pérenniser et d’en faciliter l’ouverture ailleurs. Au lieu de cela, les projets sont bloqués, les autorisations sont refusées en silence, sans justification claire. Un refus implicite, mais parfaitement efficace.

Un climat politique durci, aux dépens des plus vulnérables

Le contexte politique n’aide pas. Dans une période où l’approche sécuritaire domine les discours, l’idée d’ouvrir un espace de consommation pour les toxicomanes déclenche souvent des levées de boucliers. Certains élus locaux craignent les réactions de leurs administrés, d’autres y voient une opportunité de montrer leur fermeté. Résultat : la santé publique est reléguée au second plan, voire ignorée.

Pour les associations de terrain, cette orientation n’est pas seulement contre-productive : elle est dangereuse. Catherine Delorme, présidente de la Fédération Addiction, le martèle : « Ces salles sont souvent le seul endroit où ces personnes invisibles peuvent parler à un soignant, dormir un peu, prendre une douche, envisager une sortie. Si on leur enlève ça, on les abandonne totalement. »

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