Dans une démonstration remarquable d’unité, plus de 100 000 personnes, dont des politiciens de haut rang, ont investi les rues de Paris pour dénoncer la recrudescence des incidents antisémites en France. La manifestation, organisée par Gérard Larcher, président du Sénat français, et Yaël Braun-Pivet, son homologue à la chambre basse, visait à souligner l’engagement de la nation à lutter contre l’antisémitisme et à défendre les valeurs de la République.
Les leaders politiques dénoncent l’antisémitisme
Gérard Larcher, s’adressant à la foule pacifique, a déclaré : “Notre ordre du jour aujourd’hui est… la lutte totale contre l’antisémitisme, qui est à l’opposé des valeurs de la République.” La Première ministre Élisabeth Borne, qui a dirigé la procession, a souligné que la nation “ne doit laisser passer rien” en matière d’antisémitisme. La marche a reçu le soutien des anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que de diverses personnalités éminentes.
Les tensions s’intensifient après les événements récents
La marche s’est déroulée sur fond de tensions croissantes en France depuis l’attaque du 7 octobre par le groupe militant palestinien Hamas sur Israël. Les bombardements subséquents de la bande de Gaza par Israël ont encore intensifié l’atmosphère, entraînant près de 1 250 actes antisémites enregistrés depuis le début du conflit, soit près de trois fois le nombre enregistré en 2022. Plus de 70 manifestations contre l’antisémitisme ont eu lieu à travers le pays le même jour, dans des villes telles que Strasbourg, Lyon et Marseille.
Divisions politiques et controverse liée à l’extrême droite
L’événement a révélé une division au sein du paysage politique français, notamment en ce qui concerne la présence du Rassemblement National (RN) d’extrême droite. Alors que la dirigeante du parti, Marine Le Pen, a défendu la présence du RN, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, l’a qualifiée d'”indécente”. Le leader du Parti communiste, Fabien Roussel, a refusé de marcher aux côtés du RN, invoquant son passé antisémite, tandis que les députés socialistes et écologistes se sont distanciés des représentants de l’extrême droite.