Alors que les fêtes approchent, nous sommes inévitablement entourés de rouge et de blanc. Couleurs de Noël mais aussi du géant de la boisson, Coca-Cola, dont nous sommes friands en France.
Coca-Cola, c’est l’une des plus grandes multinationales au monde, est aussi tristement célèbre pour son impact environnemental lié à l’utilisation massive de plastiques à usage unique. Alors que la planète fait face à une crise de la pollution plastique, l’entreprise est sous le feu des critiques pour ses revirements dans ses engagements environnementaux, son rôle de premier plan dans la pollution plastique mondiale, et sa gestion controversée de l’image de marque. Cet article explore en détail l’impact environnemental de Coca-Cola, ses objectifs annoncés, les échecs de mise en œuvre et les perspectives pour l’avenir.
Coca-Cola, des bulles et du plastique.
Chaque année, l’entreprise américaine produit environ 120 milliards de bouteilles en plastique, un chiffre colossal qui contribue largement à la crise mondiale des déchets. Selon l’ONG Break Free from Plastic, Coca-Cola est le principal pollueur plastique dans le secteur de l’alimentation et des boissons, représentant environ 11 % des produits de marque retrouvés dans les décharges et les océans.
Ces bouteilles, souvent non recyclées, finissent par polluer les écosystèmes marins et terrestres. Une étude de l’université canadienne Dalhousie, publiée dans Science Advances en avril 2023, confirme que la majorité de ces plastiques proviennent de sources pétrochimiques, aggravant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.
Réduire la production de plastiques, dont 99 % sont issus d’énergies fossiles, est une priorité absolue pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C d’ici 2030. Pourtant, Coca-Cola persiste à utiliser ces matériaux, malgré des engagements précédemment annoncés pour les réduire.
Engagements environnementaux : des promesses en recul
En 2021, Coca-Cola avait promis un virage environnemental majeur en s’engageant à remplacer 25 % des emballages en plastique par du verre ou d’autres matériaux réutilisables d’ici 2030. La multinationale américaine avait également promis d’utiliser 50 % de matériaux recyclés dans ses emballages plastiques d’ici 2030.
Ces promesses avaient suscité de l’espoir parmi les défenseurs de l’environnement. En 2023, Coca-Cola a pourtant révisé ses ambitions à la baisse, annonçant un nouvel objectif de 30 à 35 % de matériaux recyclés d’ici 2035.
Ce revirement a provoqué un tollé parmi les organisations environnementales, qui y voient une forme de greenwashing. Selon Von Hernandez, coordinateur global de la campagne Break Free from Plastic, « Coca-Cola a abandonné des solutions concrètes pour inonder la planète de plastiques qu’elle est incapable de récupérer ou de recycler efficacement. »
Les ajustements des objectifs de Coca-Cola coïncident avec des événements marquants. En novembre 2023, l’entreprise a discrètement retiré ses promesses de son site internet, juste avant les négociations de l’Assemblée des Nations Unies à Busan, en Corée du Sud, pour un traité mondial contre la pollution plastique.
Lors de ces discussions, les représentants de 178 pays ont débattu de mesures visant à réduire la production de plastique. Cependant, les négociations se sont soldées par un échec, sous la pression des lobbies industriels, y compris ceux soutenant Coca-Cola.
Face aux critiques, Coca-Cola a justifié ses retards par une « croissance économique » entre 2020 et 2023, qui aurait compliqué la réduction de l’utilisation de plastiques vierges.
Les militants voient rouge lorsqu’ils voient Coca-Cola
En 2024, l’ONG France Nature Environnement (FNE) a déposé une plainte contre Coca-Cola auprès du tribunal de Nanterre. L’entreprise est accusée d’avoir trompé les consommateurs pendant les Jeux olympiques de Paris, où elle avait promis un événement « zéro déchet ».
Selon FNE, Coca-Cola a organisé une mise en scène où le contenu de bouteilles en plastique était transféré dans des gobelets écologiques, créant l’illusion d’une démarche durable. En réalité, les bouteilles étaient ensuite jetées hors de vue.
FNE dénonce un double discours de la part de l’entreprise, d’autant plus que ces bouteilles, bien qu’envoyées au recyclage, génèrent toujours des microplastiques lors de leur production et leur usage.