Instrumentaliste de la parole et des rythmes FDY PHENOMEN de son vrai nom Fabrice Delvin, connu pour ses nombreux succès est à l’origine membre des Rumeurs à Gage composé de Disiz la Peste, Fouta Barge, Moci et JM Dee.
Après 25 ans de carrière aussi bien en tant que soliste il entreprend un parcours qui fait ses preuves dans le monde du disque. Un appel vers les actions sociales se manifeste et il entrevoit une nouvelle manière d’interagir avec son public, s’adressant à une cible plus fraîche.
Fondateur de l’association Maison Urbaine Générale (M.U.G.) en 2021, il est à la source de programmes pédagogiques, de concepts et d’événements en direction des villes et de leurs spécificités territoriales culturelles et sportives. Il fait le pari de traverser les territoires français en soutenant une idéologie humaniste qui inspire la jeunesse.
FDY Phenomen – Des initiatives pédagogiques
FDY Phenomen tu as marqué ton temps avec une carrière exemplaire et tu es rentré dans les mémoires de toutes les générations. Avec l’expérience que tu as acquise, quelles sont les causes que tu as souhaité servir à ce jour?
“Sans vouloir faire le mec précieux, je ne réfléchis pas vraiment en termes de causes à défendre mais plutôt en termes de valeurs à transmettre, qu’est ce qui reste quand je pars, qu’est ce qu’ on aura construit ou laissé, comment les gens comme moi s’en sortent, brillent et font briller les autres, comment on s’amuse ensemble; comment on évolue ensemble ?
Le rap et toutes les disciplines hip hop que je connais ont cette faculté à transcender et s’adapter à tous les quotidiens et tous les profils, donc je m’en sers comme matière pour tout faire dans ma vie. La culture sauve tout le monde.“
FDY Phenomen, tu es à la source de différents programmes pédagogiques en Ile de France, quels enseignements partage -tu avec la jeunesse?
“Je me sers de la culture et de tout ce que je connais pour leur donner confiance en eux, qu’ils soient fiers de qui ils sont et d’où ils viennent, qu’ils peuvent se mesurer à n’importe qui, à condition qu’ils aient bossé pour.
C’est ce que le rap m’a appris toute ma vie. Je partage mes notions de challenge, de bienveillance, d’écoute, de travail. Mes programmes me servent à les préparer à leurs examens, leur futur boulot, leur prochain raciste, leur futur amour, leurs problèmes de famille, leur prochain voyage dans un pays inconnu, comment gagner de l’argent grâce à leur implication personnelle.“
Ces échanges sont devenus une marque de fabrique de tes apparitions depuis 2021, est-ce que cela t’as poussé à voyager?
“C’est vrai qu’après avoir organisé des spectacles, des événements et des ateliers dans tout Paris et à travers La France, l’objectif est maintenant de vivre ces expériences dans d’autres continents comme l’Afrique et l’Amérique du Sud où, à quelques détails culturels près, les problématiques sont les mêmes”
Quels sont les organismes qui t’aident à prospérer dans ces initiatives?
Je peux travailler avec des structures scolaires (collèges et lycées), des structures d’insertion (Agences locales d’insertion Tremblay , associations locales La Fabrique Royale Emmaus ou Aurore, centres jeunesse Antony), des structures culturelles (prof de théatre, théatre La piscine Chatenay malabry), le département des Hauts de Seine ou de la Seine Saint Denis, le conseil régional de La Guadeloupe, des artistes également. On souhaite s’implanter cette année dans les centres de formation.
La vie a mis sur ta route une icône de la musique reggae Tiwony , et c’est à ses côtés que les actions se multiplient. Quel est votre concept phare?
“J’ai rencontré lors de ma tournée promo en Guadeloupe il y a plus de 20 ans pour mon premier album. A son retour en France, nous avons fait quelques actions ensemble, sans vraiment le calculer, s’occuper de colis pour le cyclone qu’il y avait à Saint Martin, aider à l’organisation de sounds systems, de sorties d’album, puis avec le temps et après l’obtention de mon diplôme d’administrateur de spectacles, nous avons professionnalisé notre collaboration. Notre idée principale à chacun de nos déplacements est de lier les forces en place et favoriser leur autonomie.
Cela se traduit sur le terrain avant ou après un concert de découvrir les talents locaux, les intégrer à notre circuit promo pour leur offrir une tribune, leur donner des clés de professionnalisation, comprendre leurs problématiques locales et permettre au possible qu’ils rencontrent les bons acteurs. le culturel lié au social à 360 degrés. Cela nous a amené à participer à une opération de recyclage de lunettes pour les personnes âgées dans les déserts médicaux de Guadeloupe, de parler de la situation de Mr Claude Jean Pierre en Guadeloupe encore, de la situation du manque d’eau. A Paris de créer des académies pour les nouveaux sports comme le freerun, le krump, l’électro danse, le double dutch, de faire confiance à de jeunes équipes pour de la vidéo, du graphisme et du marketing. On sert de cobayes à une dynamique jeune mais on y ramène notre exigence.“
Il est difficile de relayer la réalité du terrain, quelle est ton analyse en vue des besoins dans ces différents pays et des lacunes qui créent obstacle à un accès équitable au développement?
“Effectivement il y a toujours un décalage entre les besoins sur le terrain et les moyens que les pouvoirs mettent en place. Et l’attente est toujours pleine d’amertume et de désillusion, l’idée est toujours de dire que le chemin entre la solution et le problème peut être raccourci, encore une fois, on travaille sur l’autonomie quand c’est possible, on vient sauver personne, on ouvre des réflexions sur comment on règle soi même Le problème.“
Les outremers et les franciliens ont des problématiques communes?
“Le décor n’est pas le même, la culture n’est pas la même, les problématiques sont difficilement comparables , en revanche la solution est la même, bouger dans le sens de la solution sans trop attendre des soutiens fictifs. Bouger et rebouger …“
Quels sont les résultats obtenus et l’étirage implanté auprès de tous ceux qui participent à vos ateliers, adultes ou pas?
“La bonne nouvelle, les étudiants réussissent leurs oraux, les demandeurs d’emploi arrivent en entretien déterminés et organisés, les associations locales voient leur nombre d’adhérents augmenter, les jeunes artistes à l’écoute deviennent des artistes reconnus et identifiés, les résultats ne sont pas excelisables mais notables dans la vie des personnes rencontrées. Si les gens s’en sortent, renforce leur autonomie, c’est bingo pour nous. “
Votre travail a été récompensé et durant les jeux Olympiques vous avez pu aussi promouvoir scéniquement vos talents à l’Elysée? Comment s’est déroulée cette invitation et cet intérêt de la part de l’Etat?
“Rectification : Nous avons produit la date de l’Elysée Montmartre seuls le 9 février 2024, et avons fait salle comble, ce qui nous a permis d’être invité au festival Sun Ska à Bordeaux le 4 août dernier en compagnie de Kassav et Burning Spear. Nous espérons que ces actions nous ramèneront en Afrique, au Sénégal ou au Cameroun, particulièrement. Au Sénégal, pour partager notre dynamique lors des JOJ du Sénégal L’Etat via le conseil général de la Guadeloupe nous a invité à Baie Mahault pour célébrer les 25 ans de carrière de Tiwony et convié la jeune scène locale artistique à partager ce moment historique du retour au pays de l’enfant prodige Le département de la Seine Saint Denis a commencé à nous identifier. Nous espérons pouvoir travailler ensemble plus étroitement au travers de l’organisation de festivals.“
Ce binôme est indéniablement très efficace, quels sont vos objectifs?
“Pérenniser nos actions à travers d’un festival en France, aux Antilles et en Afrique avec les valeurs que nous véhiculons.“
As-tu déjà à l’esprit des structures ou des figures du paysage politique, culturel, ou artistique que vous visez?
“Notre réseau et nos contacts nous amènent à discuter avec les pouvoirs en place mais aucun en particulier, surtout ceux avec lesquels les choses bougent. Je viens du Diamant en Martinique, j’aimerais y organiser un festival bientôt, Tiwony à Baie mahault. “
Un dernier mot?
“Nous voulons très très ardemment travailler davantage avec l’Afrique, favoriser les échanges de talents et de projets communs, dans les pas de Césaire, laisser un festival multiculturel pour la postérité sur les 3 continents, après on est bon normalement.“