La France s’apprête à construire huit nouvelles centrales nucléaires, en plus des six déjà annoncées, dans le cadre de sa stratégie visant à atteindre les objectifs de réduction du carbone, selon la ministre de l’Énergie du pays, Agnès Pannier-Runacher. Le projet de loi, qui devrait être présenté prochainement, reconnaît la nécessité de l’énergie nucléaire au-delà des six réacteurs pressurisés européens (EPR) précédemment annoncés par le président Emmanuel Macron au début de 2022.
Accent sur le Portefeuille Nucléaire Élargi
Pannier-Runacher a révélé à Tribune Dimanche que le projet de loi à venir inclurait formellement les huit centrales supplémentaires, qui étaient auparavant considérées comme des “options” par le gouvernement. Cette démarche souligne l’engagement de la France à renforcer ses capacités énergétiques nucléaires pour répondre aux demandes actuelles et futures en énergie.
Neutralité Technologique et Objectifs de Réduction des Énergies Fossiles
Contrairement aux attentes, la législation proposée ne stipulera pas d’objectifs spécifiques pour la production d’énergie renouvelable d’ici 2030. Pannier-Runacher a souligné l’approche “technologiquement neutre” du projet de loi. La France vise à réduire la part des combustibles fossiles dans sa consommation d’énergie de plus de 60 % à 40 % d’ici 2035. Atteindre cet objectif nécessiterait une construction supplémentaire équivalente à 13 gigawatts d’énergie à partir de 2026, selon la ministre de l’Énergie.
Défis et Perspectives Futures
Les émissions relativement faibles de gaz à effet de serre de la France dans l’Union européenne sont attribuées, en partie, à son parc existant de 57 réacteurs nucléaires construits depuis les années 1970. Cependant, Pannier-Runacher a noté que le parc nucléaire historique n’est pas une solution pérenne. La ministre de l’Énergie a suggéré que des discussions avec les législateurs pendant les débats parlementaires sur le projet de loi sur l’énergie pourraient explorer la possibilité de construire même plus que les 14 réacteurs nucléaires initialement proposés.
À la lumière de ces développements, il est essentiel de noter les défis auxquels est confrontée la société énergétique d’État EDF dans la mise en œuvre de son EPR de nouvelle génération. Des retards et des dépassements de coûts ont entravé des projets en Finlande, en Chine, au Royaume-Uni et en France. Le premier EPR en France, situé à Flamanville, en Normandie, devrait être mis en service pour des tests mi-2024, après 17 ans de construction et à un coût de 12,7 milliards d’euros (13,9 milliards de dollars), soit environ quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros.