La ménopause, une étape inévitable dans la vie des femmes, a longtemps été un sujet tabou en France. Pourtant, cette transition biologique qui affecte des millions de femmes dans le pays, commence enfin à attirer l’attention qu’elle mérite.
La Ménopause, c’est une transition hormonale complexe
La ménopause marque la fin des cycles menstruels et se produit généralement entre 45 et 55 ans. En France, l’âge moyen de la ménopause se situe autour de 51 ans. Cependant, elle peut survenir dès 40 ans, voire plus tôt dans certains cas, ce qui est qualifié de ménopause précoce.
Elle est précédée par la périménopause, une phase durant laquelle les ovaires réduisent progressivement leur production d’œstrogènes et de progestérone, entraînant des symptômes tels que les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil, et les changements d’humeur.
On estime qu’environ 14 millions de femmes en France sont ménopausées ou en transition vers la ménopause (périménopause).
Si la ménopause elle-même est définie comme l’absence de règles pendant 12 mois consécutifs, la périménopause peut durer plusieurs années, rendant cette période particulièrement difficile pour de nombreuses femmes.
En France, la ménopause n’est pas prise au sérieux.
La prise en charge de la ménopause dans notre pays est souvent insuffisante. Les femmes se plaignent fréquemment de ne pas recevoir l’écoute et les soins appropriés de la part des professionnels de santé. Beaucoup ressentent une certaine gêne à aborder ce sujet, même avec leur médecin. Cette réticence à parler ouvertement de la ménopause contribue à la persistance de mythes et de malentendus autour de cette période de la vie.
La ménopause rime en fait avec “souffrez en silence”: Selon une étude menée en France, environ 20 % des femmes ménopausées déclarent que les symptômes de la ménopause ont un impact négatif sur leur performance au travail. Ces effets peuvent inclure une baisse de concentration, de la fatigue, ainsi que des problèmes de mémoire. C’est pourquoi il est inadmissible que la science ait négligé la ménopause pendant si longtemps.
De nombreuses femmes sont obligées de se tourner vers Internet et les réseaux sociaux pour obtenir des informations et des conseils. Toutes les sources ne sont pas fiables, et les conseils donnés par des influenceurs non spécialisés peuvent parfois être inappropriés, voire dangereux.
En matière de traitement, le débat autour de l’hormonothérapie substitutive (THS) est particulièrement vif en France. Si le THS peut soulager les symptômes de la ménopause, son utilisation reste controversée en raison des risques potentiels de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires.
Des études récentes ont réévalué ces risques, et il apparaît que, pour la majorité des femmes, les bénéfices du THS peuvent l’emporter sur les risques, en particulier lorsqu’il est prescrit à court terme et sous surveillance médicale.
Le problème pourtant, c’est le coût. Le coût moyen du traitement hormonal substitutif (THS) peut varier entre 50 et 100 euros par mois, selon les prescriptions. Pour les femmes optant pour des traitements non-hormonaux, comme les compléments alimentaires, les coûts peuvent également être substantiels, avec des prix oscillant entre 20 et 60 euros par mois.
Les médecines douces, comme l’hypnothérapie et la phytothérapie, sont de plus en plus populaires. De plus, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) a démontré son efficacité dans la gestion des symptômes de la ménopause, notamment les troubles du sommeil et les sautes d’humeur.
On commence enfin à parler de la ménopause
La société française commence à prendre conscience de l’importance d’accompagner les femmes pendant cette phase de leur vie. Les initiatives se multiplient pour informer et soutenir les femmes ménopausées, tant au niveau médical que social.
Des entreprises commencent à adapter leurs politiques de ressources humaines pour tenir compte des besoins spécifiques des employées ménopausées, et des campagnes de sensibilisation voient le jour pour éduquer le grand public sur ce sujet.
Les scientifiques ont en fait une incentive financière à s’y intéresser. Le marché des produits liés à la ménopause, y compris les compléments alimentaires, les traitements hormonaux et les produits de soin, est en pleine expansion. Le marché mondial des produits de la ménopause était évalué à 15,4 milliards de dollars en 2020, et il est prévu qu’il atteigne 22,7 milliards de dollars d’ici 2028, la France représentant une part significative de ce marché européen.
Cela peut faire réfléchir à la manière dont la science et la société traitent les femmes qui vieillissent.