Plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui en ville, et cette tendance devrait se renforcer dans les prochaines décennies. Selon une étude de l’ONU, 68% des êtres humains résideront en zone urbaine d’ici 2050. Cette concentration humaine dans les villes est source de richesse économique mais se révèle également génératrice de dégâts environnementaux considérables puisque c’est là que la plupart des émissions de à effet de serre sont produites et que la consommation mondiale d’énergie est la plus importante.
Des projets futuristes au service d’une urbanité durable
Les villes se donnent pour objectif de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et repenser leurs modèles énergétiques et urbains.
En haut du tableau, Copenhague ambitionne de devenir la première métropole neutre en carbone d’ici 2050. Pour y parvenir, elle investit dans des parcs éoliens offshore (destinés à alimenter la totalité des infrastructures de la ville), dans un réseau de chauffage urbain modernisé (qui récupère et stocke la chaleur produite par les industries locales) et dans les mobilités douces (par le déploiement de plus de 400 km de pistes cyclables et de nouvelles lignes de métro).
Plus impressionnant encore, en Arabie saoudite, le projet The Line repousse les limites de l’innovation urbaine. Cette ville linéaire de 170 km prévoit d’éliminer l’usage des voitures en 2030 grâce à un système de transport autonome souterrain fonctionnant exclusivement à partir d’énergies renouvelables.
Des projets comme Smart Forest City au Mexique montrent comment allier nature et infrastructures urbaines. Le site devrait accueillir 130 000 habitants dans un paradis vert contenant 400 hectares d’espaces verts et 7,5 millions de plants variés. Une verdure imposante qui recouvrirait aussi bien les espaces publics que les façades et les toits des immeubles, mais qui devrait surtout être capable d’aspirer 116 000 tonnes de dioxyde de carbone chaque année selon Urban Attitude.
Les villes souhaitent s’orienter vers des mobilités vertes
De nombreuses villes souhaitent se démarquer en effectuant une transition vers le vert au niveau des transports publics.
À Shanghai, les autorités favorisent l’électrification des véhicules par le biais de subventions accordées aux propriétaires. La ville compte aujourd’hui plus de 500 000 véhicules électriques, réduisant ainsi drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dues au trafic routier.
D’autres métropoles, comme Copenhague, misent sur une approche multimodale. En plus des pistes cyclables, la ville développe trois nouvelles lignes de métro pour limiter l’usage de la voiture et favoriser la fluidité des déplacements.
Des projets tels que Telosa, ville pensée par le milliardaire Marc Lore, visent à repenser le schéma traditionnel des mobilités urbaines. Cette agglomération américaine, qui espère accueillir 5 millions d’habitants d’ici 2060, assume son ambition de privilégier les piétons et les cyclistes. Les « véhicules autonomes lents » y seront utilisés pour des déplacements limités et respectueux de l’environnement.
Une rénovation complète des villes pour se conformer à la crise climatique
Plus largement et au-delà des projets de grande envergure, les villes de demain devront inclure la généralisation des énergies renouvelables, le renouvellement systématique des ressources, et l’optimisation de la consommation énergétique.
À Montréal, par exemple, les quartiers « empathiques » utilisent des capteurs IoT (l’Internet des objets) pour analyser la qualité de l’air, réguler la consommation énergétique, ou encore réduire les nuisances sonores.
Les villes devront intégrer des infrastructures capables de répondre aux crises climatiques, comme la montée des eaux ou les vagues de chaleur.
Des initiatives telles que la construction de bâtiments en matériaux biosourcés ou l’aménagement de « murs verts » sont des pistes prometteuses pour protéger les populations tout en renforçant la biodiversité urbaine.