ors de la conférence sur le climat COP28 de l’année dernière à Dubaï, le président français Emmanuel Macron a déclaré avec triomphe que “l’énergie nucléaire est de retour”. Cette remarque de célébration a été prononcée après que la France ait conduit un groupe de 20 pays à signer un engagement visant à “tripler la capacité énergétique nucléaire à partir de 2020 d’ici 2050”.
Depuis le sommet, une série d’annonces et de promesses ont été faites qui semblent soutenir la ‘renaissance nucléaire’ de la France. En novembre, le Parlement européen a soutenu le développement de petits réacteurs modulaires (SMR), une technologie polyvalente que beaucoup considèrent comme l’avenir de l’industrie. Deux mois plus tard, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré que la France devra construire 14 nouvelles centrales nucléaires au lieu des six actuellement prévues si le pays veut atteindre ses objectifs de transition énergétique.
Des Défis Importants à Surmonter
Tout cet optimisme est-il justifié? La France est depuis longtemps une superpuissance nucléaire mais a perdu sa place de deuxième producteur mondial d’énergie nucléaire au profit de la Chine en 2022, les États-Unis arrivant en première position. Il est bon de se demander si la positivité de Macron est justifiée dans le contexte de plusieurs problèmes qui touchent actuellement l’industrie du pays, notamment les performances imprévisibles d’EDF, le manque d’alliés solides au sein du Conseil européen, les progrès lents dans le développement des SMR et l’interdépendance russe.
L’Annus Horribilis d’EDF
Électricité de France (EDF) est la société multinationale française d’électricité qui exploite les 56 réacteurs du pays. Tout au long de l’année 2022, de nombreux réacteurs ont été mis hors service pour des travaux de maintenance, entraînant une production inférieure aux niveaux de 1990, malgré une capacité installée inférieure de 5 GW à cette époque.
Les arrêts de réacteurs nucléaires ne sont pas en soi une cause majeure de préoccupation. Les centrales électriques plus anciennes doivent être mises à jour avec les dernières technologies et la France prévoyait des arrêts généralisés pour son programme de rénovation ‘Grand Carénage’ de toute façon. Cependant, la nature de ces arrêts spécifiques était inquiétante.