En réponse rapide à la menace croissante que représentent les constructeurs chinois de véhicules électriques (VE) pour l’industrie automobile de l’Union européenne (UE), la Commission européenne (CE) a accéléré ses actions, suscitant des tensions entre les principaux acteurs économiques. Cette décision intervient dans un contexte d’inquiétudes concernant la compétitivité de l’Europe, la fragilité de l’économie allemande, l’entrée imminente de la société chinoise BYD sur le marché européen et les révisions en cours de la politique de sécurité économique européenne.
La CE a franchi une étape remarquable en ouvrant une enquête sur la Chine pour suspicion de dumping commercial de véhicules électriques en Europe. Cette enquête, lancée plus rapidement que prévu, a fait sourciller, étant donné les liens économiques profonds entre l’Allemagne, la plus grande économie de l’UE, et la Chine. L’enquête établit des parallèles avec une enquête précédente sur les panneaux solaires chinois, signalant la gravité de la situation.
La Chine a répondu à cette décision par des critiques, ciblant particulièrement la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, qui a qualifié le président chinois Xi Jinping de dictateur lors d’une récente visite aux États-Unis. Cette dispute diplomatique a tendu les relations entre la Chine et l’Allemagne, ajoutant à la complexité de la situation.
Dans le même ordre d’idées, le ministère français de la « Transition verte » a décidé de réviser les subventions gouvernementales pour l’achat de véhicules électriques, excluant ainsi de l’éligibilité la plupart des véhicules électriques fabriqués en Asie. Dans le même temps, la Bundesbank allemande a lancé un avertissement inattendu aux industries allemandes, les exhortant à minimiser leur exposition aux risques liés à la Chine, témoignant d’un sentiment croissant d’appréhension.
La position affirmée de l’UE à l’égard de la Chine peut être attribuée à divers facteurs, notamment les preuves croissantes d’espionnage industriel de la part de la Chine, son engagement limité au G20 et son alliance de plus en plus ouverte avec la Russie. En particulier, les constructeurs automobiles allemands tels que Volkswagen, qui détient une part de marché substantielle de 13 % en Chine, sont particulièrement vulnérables aux mesures de rétorsion potentielles, telles que les droits de douane ou les restrictions sur les matériaux essentiels aux batteries comme le lithium. De telles actions représenteraient une escalade significative de la part de la Chine.
Ajoutant un autre niveau de complexité, l’Italie a choisi de se désengager de l’Initiative chinoise de la Nouvelle Route de la Ceinture (BRI). Cette décision a des implications pour les constructeurs automobiles allemands, qui dépendent fortement de la Chine comme marché d’exportation. Cela souligne en outre les préoccupations de l’UE concernant l’influence croissante de la Chine et son impact sur les industries européennes.
En conclusion, les tensions entre l’UE et la Chine s’intensifient, l’industrie automobile devenant le point central des confrontations économiques. La réponse rapide de la CE à la menace posée par les fabricants chinois de véhicules électriques met en évidence la gravité de la situation, avec des répercussions potentielles se répercutant sur l’ensemble de l’économie mondiale. Alors que l’UE cherche à protéger son industrie automobile et à affirmer ses intérêts économiques, le monde la suit de près, dans l’attente de nouveaux développements dans cette saga en cours.