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Les élections roumaines de 2024, marquées par la désinformation.

Suzanne LatrePar Suzanne Latresamedi, 29 marsAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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Cosmin Cercel, à gauche, nous donne des précisions sur la manière dont les élections roumaines ont été perçues dans le pays.
Cosmin Cercel, à gauche, nous donne des précisions sur la manière dont les élections roumaines ont été perçues dans le pays.
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Les élections roumaines de décembre 2024 ont choqué de nombreux Roumains puisque le premier tour a été annulé. La cause? Calin Georgescu, un candidat inconnu au bataillon, a remporté sa place lors du premier tour des élections.

La Cour constitutionnelle roumaine juge donc qu’il est plus prudent d’annuler ce premier tour et d’enquêter quant à une possible ingérence russe. Le résultat? Un climat de peur chez de nombreux Roumains qui craignent que la guerre en Ukraine puisse se propager sur leur territoire.

Pour mieux comprendre les enjeux de cette crise électorale et l’influence des réseaux sociaux sur la politique roumaine, Le Parisien Matin a interrogé Cosmin Cercel, professeur en droit à l’université de Ghent.

Le brouillard des élections roumaines.

La Roumanie entre dans cette période électorale comme on entrerait dans un brouillard.

Tout d’abord, ce candidat, Calin Georgescu représente un choc absolu :

« Les premières élections présidentielles du 24 novembre ont été un choc pour beaucoup de gens en Roumanie. » explique Cosmin Cercel. « Ce fut un choc, car si vous ne suiviez pas de près les dynamiques des médias sociaux, vous ne saviez pas grand-chose sur ce candidat. » poursuit-il.

Après cette surprise générale, la panique monte face à l’idée que ce candidat ait pu être poussé par la Russie. «Nous n’étions pas sûrs de ce qu‘il se passait. Je pense qu’il y a eu une réunion du Conseil national de défense le 28 novembre où il a été dit qu’il y a eu une interférence majeure des pouvoirs étrangers lors de cette élection.»

Pourtant, les votes pour Calin Georgescu ne sont pas si surprenants : Le Parti National Libéral (PNL) et le Parti Social-Démocrate (PSD), qui forment actuellement une coalition gouvernementale font face à la montée en puissance de l’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR), un parti nationaliste et eurosceptique qui a gagné du terrain ces dernières années.

Calin Georgescu avait déjà été pressenti par l’AUR pour occuper le poste de Premier ministre. Lui aussi soutient l’idée d’une autonomie roumaine, et met l’accent sur un budget défense plus important, un investissement dans le développement des relations diplomatiques de la Roumanie et la réduction de la dépendance sur les imports.

Maintenant candidat indépendant depuis 2022, Georgescu a séduit un électorat jeune, qui désire du changement grâce à ses incessantes campagnes sur TikTok.

Les élections roumaines : un processus démocratique sous verrou

Cosmin Cercel nous rappelle qu’une fois que l’idée d’une interférence russe a surgi, il y a eu deux camps: Ceux qui ont essayé d’étouffer l’affaire et ceux qui ont exprimé une colère profonde.

«La presse a commencé à prendre de l’argent russe et ils ont essayé de noyer le poisson. Le 6 décembre, la Cour Constitutionnelle juge que ces élections ne sont pas démocratiques. Donc, ils ont dû recommencer le processus électoral. Un rapport de la commission de Venise indique aussi que cette élection viole les normes démocratiques.»

C’est toute la procédure électorale qui a été affectée par l’interférence russe, et que le problème n’est pas seulement Georgescu. Il est important de noter que la Roumanie possède l’un des systèmes électoraux les plus problématiques de l’Union européenne, avec un seuil électoral plus élevé qu’en Russie.

De plus, il existe de nombreuses lacunes dans la législation, notamment en ce qui concerne les filtres et les mécanismes institutionnels qui permettraient aux comités électoraux d’intervenir dans le processus. Ces problématiques reviennent systématiquement dans toute discussion relative aux décisions actuelles et futures de la Cour constitutionnelle.

Cosmin Cercel est d’accord : «Cela fait partie du contexte structurel qui engendre cette situation. Tout d’abord, si l’on s’intéresse aux seuils électoraux, il faut rappeler qu’ils sont particulièrement élevés. Par exemple, il faut réunir 200 000 signatures pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle, ce que tout le monde ne sait pas forcément.

De même, pour les élections législatives, ces seuils restent très élevés. Si nous avions une législation électorale différente, les dynamiques mathématiques du système seraient probablement très différentes.»

Cette barrière de signatures empêche de nombreux candidats de se présenter et d’assurer un renouvellement de la génération politique. En somme, on ne peut prétendre aux élections si on n’est pas fortuné et qu’on n’a pas un carnet d’adresses assez plein. Les jeunes ne peuvent pas s’impliquer en politique roumaine au-delà de TikTok. Pour des candidats indépendants comme Georgescu, prendre l’argent des Russes équivaut à s’acheter un pass pour participer aux élections.

Démystifier la politique en ligne

Calin Georgescu a été surnommé “Le messie de TikTok“. Il était en effet très présent sur TikTok lors de sa campagne. Et quiconque ayant déjà visité la Roumanie peut confirmer qu’un bon nombre de jeunes passent un temps fou sur ce réseau social chinois.

Pourtant, les votes pour Calin Georgescu ne relèvent pas d’un simple enthousiasme pour son contenu. Celui-ci n’affichait aucun label politique, ce qui a permis à l’algorithme de TikTok de le diffuser largement et d’atteindre un public bien plus vaste.

Cercel confirme : «L’enquête de la Commission porte sur l’étiquetage des publicités politiques ainsi que sur le système de recommandations de TikTok.». Le réseau social a donc joué une part importante dans cette élection anti-démocratique.

D’ailleurs, Elena Lasconi, candidate pour l’USR dit qu’il faudrait peut-être que le gouvernement interdise TikTok quelques jours avant la nouvelle élection présidentielle pour éviter la mésinformation et l’absence de transparence.

Cercel conclut en disant qu’à l’ère des réseaux sociaux, les apparences trompeuses sont de mise : «Je pense que ce cas met en lumière la difficulté de réguler l’influence politique en ligne. Même si la campagne a eu lieu, il est très difficile de la contrôler, comme on peut le voir ici avec la décision de la Cour roumaine. Peu importe le fait qu’il y ait beaucoup de réactions négatives en ligne, cela montre que, dans l’UE, l’agenda est clairement établi.

Dans ce cas, la Commission européenne n’a pas pris de décision, mais si on examine le discours de l’extrême droite en ligne, on constate qu’ils sont derrière tout cela.»

Calin Georgescu Cosmin Cercel élections roumaines Elena Lasconi Roumanie
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