Depuis quelques années, la Chine essaie de cimenter la dépendance technologique de l’Afrique. En commencant son projet d’Intelligence Artificielle DeepSeek, la Chine pensait être un peu plus proche de ce but.
En effet, introduire l’IA sur le continent va ouvrir énormément de portes aux entreprises locales et étrangères tout en renforcant les partenariats stratégiques avec la Chine et en limitant l’influence européenne vue comme “néo-colonialiste”.
Malgré ces aspects enrichissants, le péril pour les Africains est d’éviter une extrême dépendance chinoise et justement, de renforcer un néo-colonialisme asiatique plutôt qu’européen.
L’influence croissante de la Chine sur le numérique africain
Depuis plus d’une décennie, la Chine est le principal partenaire commercial et technologique de nombreux pays africains. L’initiative des “Nouvelles Routes de la Soie“, lancée par Xi Jinping, inclut un volet numérique (« Digital Silk Road ») qui vise à étendre l’influence chinoise dans le cyberespace africain. Huawei, Tencent, Alibaba et d’autres géants chinois du numérique ont déjà implanté de vastes infrastructures sur le continent, notamment en matière de réseaux 5G, de cloud computing et de villes intelligentes.
La collecte massive de données africaines par des entreprises chinoises constitue un élément clé de leur stratégie en IA. Les systèmes de reconnaissance faciale déployés par Huawei au Kenya ou en Afrique du Sud utilisent des bases de données locales pour améliorer leurs performances. Cependant, cela soulève des questions sur la souveraineté numérique et la protection des données personnelles.
Les domaines clés d’application de l’IA chinoise en Afrique
La reconnaissance faciale
Des accords entre Huawei et plusieurs gouvernements africains ont permis l’implantation de systèmes sophistiqués de surveillance dans des capitales comme Addis-Abeba ou Harare.
Officiellement, ces technologies visent à renforcer la sécurité urbaine et à lutter contre la criminalité. Des organisations de défense des droits humains s’inquiètent pourtant de leur utilisation pour la surveillance politique et la répression des opposants.
L’agriculture
L’IA joue un rôle crucial dans la modernisation de l’agriculture africaine. Des entreprises chinoises développent des solutions basées sur l’IA pour améliorer les rendements agricoles, grâce à l’analyse de données climatiques et de sols.
Des start-ups soutenues par Alibaba Cloud travaillent avec des agriculteurs africains pour intégrer des technologies de prédiction climatique et d’optimisation des ressources hydriques.
La santé et la télémédecine
Avec des infrastructures de santé souvent défaillantes, de nombreux pays africains voient dans l’IA une opportunité pour combler certaines lacunes.
Des hôpitaux au Nigéria, en Éthiopie et en Angola utilisent des systèmes d’IA développés en Chine pour le diagnostic médical, notamment dans la détection de la tuberculose ou du paludisme via l’analyse d’images radiographiques.
L’intelligence artificielle est au service de la Chine, pas de l’Afrique
L’essor de l’IA chinoise en Afrique pose plusieurs problèmes. Tout d’abord, la dépendance technologique croissante vis-à-vis de la Chine inquiète les économistes et politologues. En l’absence de régulations strictes, les données africaines collectées par les entreprises chinoises vont être utilisées à des fins économiques et stratégiques, sans bénéfices directs pour les populations locales.
La capacité des gouvernements africains à réguler et encadrer ces technologies est limitée. La question de la souveraineté numérique devient centrale : qui contrôle les données ? Qui décide de leur utilisation ? Autant de problèmes qui doivent être résolus pour que l’IA chinoise en Afrique