La situation de la République Démocratique du Congo (RDC) ne fait pas beaucoup couler l’encre des médias internationaux.
L’ONU a transmis un rapport sur le mouvement du M23, le 8 juillet dernier, qui participe beaucoup à la situation d’instabilité en RDC, à l’Est précisément. Les officiers rwandais auraient « de facto » pris « le contrôle et la direction des opérations du M23 ».
Que revendique ce mouvement de rebelles ?
Le Mouvement du 23 mars en RDC – Un mouvement accusatoire
Le M23, Mouvement du 23 mars, est un groupe de rebelles armés au Congo. Ils affirment défendre les Tutsi en RDC, déclarant également vouloir marcher sur la capitale. Le Rwanda reste flou quant-à son positionnement dans les horreurs subies par les Congolais. Le 20 juin dernier, le président rwandais Paul Kagame a témoigné sur France 24 être « prêt à se battre » si c’était nécessaire.
26 hommes ont été accusés et sont entrés en procès le 24 juillet dernier. 21 sont dits en fuite. 26 au total ont été condamnés à la peine de mort pour « crimes de guerre », « participation à un mouvement insurrectionnel » et « haute trahison ».
Ils sont accusés de s’être engagés dans la rébellion contre l’armée congolaise avec le soutien du Rwanda. Le 8 août, un cessez-le-feu a été décrété entre ce dernier pays et la RDC, mais il a déjà été violé. Les arrestations contre les partisans ou collaborateurs du M23 continuent en RDC.
Dans le rapport de l’ONU, il est également notifié que des membres des services de renseignements de l’Ouganda participeraient à ce mouvement, participation non reconnue par l’Ouganda situé à la frontière.
Un accord de paix a été conclu le 23 mars 2009, mettant fin à un précédant conflit entre 2006 et 2009. De cet accord, le M23 tire son nom, estimant que le gouvernement ne l’a pas honoré. Entre autres, les membres du M23 affirment que la communauté tutsie n’est pas assez représentée ni protégée en RDC. Ce groupe ethnique est en lui-même un sujet sensible, suite au génocide rwandais de 1994. Les hostilités n’ont cessé d’escalader et, à partir de 2021, les rebelles ont repris les armes.
Les plus nombreuses victimes de ces revendications sont les civils. Les femmes sont violées, obligées à assister à et vivre de nombreux abus. Des milliers de civils ont dû quitter leurs domiciles et le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de la RDC est estimé à 6,9 millions selon les Nations Unies.
À mesure que les civils meurent ou subissent des agressions, et que les enfants sont asservis et enrôlés par les occupants, les villages congolais se vident. Mais, le partage médiatique trop limité des faits rend la dénonciation de ces violences et des détails des crimes commis peu accessibles.
La réponse internationale face à ce mouvement né en RDC
Les civils sont les premières victimes de masse de ces violences armées.
Même si le peuple congolais est extrêmement affaibli, on note dans la diaspora une dénonciation explicite du silence des médias internationaux, particulièrement occidentaux, face à ce massacre. Ce fut le cas, par exemple, à la Coupe d’Afrique de football de cette année où les joueurs congolais ont masqué leurs bouches en mimant un fusil sur leur tempe pour dénoncer la souffrance mise sous silence des Congolais. Ce signe de résistance est devenu un symbole de dénonciation du silence médiatique en diaspora face au génocide.
Au cœur de la situation congolaise, l’intérêt financier est loin d’être négligeable. La RDC est un pays très riche en minerais, particulièrement en coltan, permettant la production de téléphones portables, d’ordinateurs et autres appareils électroniques.
Sur la scène continentale, intercontinentale et internationale, les ressources du pays le plus large de l’Afrique subsaharienne suscitent beaucoup de convoitises et de profit. Beaucoup de pays, notamment Rwandais, Chinois, États-Unien, cherchent à obtenir ou à conserver leurs intérêts sur les ressources congolaises.
Le 30 avril, l’État central perdait le contrôle de l’Est du Congo face aux rebelles du M23. L’ONG Global Witness désigne cette zone comme étant celle où 15% de la production mondiale de coltan se réalise : cette même ONG indique que cette zone fournit indirectement des entreprises comme Apple, Tesla ou Intel.
Plus qu’une terre en feu, le Congo est pour les acteurs locaux et globaux une source de richesse presque inestimable.