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Expulsions massives : la politique migratoire radicale de l’administration Trump

Elizabeth Dos SantosPar Elizabeth Dos Santossamedi, 19 avrilMise à jour:samedi, 19 avrilAucun commentaire6 Min Temps de lecture
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Kilmar Abrego Garcia a été expulsé.
Kilmar Abrego Garcia a été expulsé.
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L’administration Trump a engagé, depuis mars, une série d’opérations particulièrement sévères à l’égard des migrants : des expulsions rapides, des détentions sans procès préalable et des transferts vers des pays tiers, souvent dans des conditions opaques.

Plusieurs décisions récentes de la Cour suprême tentent de freiner les dérives les plus manifestes.

130 Vénézuéliens envoyés dans une prison de haute sécurité salvadorienne

Le 15 mars dernier, plus de 130 hommes de nationalité vénézuélienne ont été expulsés par avion vers El Salvador, à destination du Centre de Confinement du Terrorisme (CECOT), une prison de très haute sécurité tristement célèbre pour ses conditions de détention extrêmes.

Le gouvernement américain affirme qu’ils appartiennent au Tren de Aragua, un réseau criminel né au Venezuela. Les avocats de nombreux expulsés affirment qu’aucune preuve ne leur a été communiquée, et que leurs clients n’ont jamais été impliqués dans des activités criminelles.

Les familles des personnes concernées dénoncent une opération expéditive, sans audition ni possibilité de contestation. Selon elles, ces hommes ont été arrêtés, détenus, puis placés dans un avion en moins de 72 heures, sans contact avec un juge.

Les procédures d’identification se sont appuyées sur des critères flous ou discriminatoires, comme la possession de certains tatouages ou l’appartenance présumée à des quartiers réputés dangereux.

L’expulsion de Kilmar Abrego Garcia

Kilmar Abrego Garcia est un citoyen salvadorien installé dans le Maryland depuis plusieurs années. Bien qu’aucune charge pénale ne pèse sur lui, ni aux États-Unis ni au Salvador, il a été expulsé manu militari. Le gouvernement américain soutient qu’il aurait des liens avec le gang MS-13, ce que ses avocats contestent fermement.

Un juge fédéral a exigé son retour immédiat, mais l’administration Trump affirme qu’il ne relève plus de sa compétence, maintenant qu’il a quitté le territoire. Les autorités salvadoriennes, de leur côté, n’ont pas encore répondu officiellement à la demande de rapatriement.

Ce silence met l’homme dans une situation d’isolement juridique total. Dans une conversation avec le sénateur démocrate Chris Van Hollen, qui a finalement pu lui parler après plusieurs refus, M. Garcia a indiqué qu’il avait été transféré vers un centre de détention aux conditions légèrement moins rudes.

Une loi de 1798, rarement utilisée, remise en service

Pour justifier ces expulsions sans procédure judiciaire complète, l’administration Trump a invoqué une loi datant de 1798 : le Alien Enemies Act. Ce texte, rédigé à l’époque des conflits entre les États-Unis et la France révolutionnaire, permet d’expulser toute personne étrangère appartenant à un pays considéré comme hostile.

Cette disposition n’a été utilisée que trois fois dans l’histoire américaine : pendant la guerre de 1812, au cours de la Première Guerre mondiale, et durant la Seconde Guerre mondiale, contre des civils japonais résidant aux États-Unis.

En avril, la Cour suprême a autorisé l’utilisation de cette loi pour expulser des personnes accusées d’appartenir à des groupes criminels étrangers, mais uniquement si elles peuvent être entendues par un juge au préalable. De nombreuses organisations de défense des droits humains, dont l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), dénoncent le non-respect de cette condition. Elles affirment que des hommes sont déjà transférés en secret sans avoir vu le moindre magistrat.

Le 18 avril, la Cour suprême a suspendu temporairement les expulsions de ressortissants vénézuéliens depuis le Texas, après que l’ACLU a signalé que certains d’entre eux avaient déjà été embarqués dans des autocars vers des aéroports militaires.

Une géographie de l’exil forcé : accords avec des pays tiers

Certains pays refusent systématiquement de recevoir des ressortissants expulsés des États-Unis. C’est le cas du Venezuela, qui n’a pas de relations diplomatiques fonctionnelles avec Washington. Pour contourner cet obstacle, l’administration Trump a négocié avec d’autres pays d’Amérique centrale, notamment le Salvador, le Honduras, le Costa Rica et le Panama, afin qu’ils acceptent de recevoir ces personnes.

En échange de compensations financières ou d’aides au développement, ces pays ont accepté d’héberger temporairement ou définitivement des migrants que les États-Unis ne peuvent renvoyer dans leur pays d’origine. Ce système engendre des situations chaotiques, souvent en dehors de tout cadre juridique clair.

Au Costa Rica, des avocats intentent actuellement une action en justice pour dénoncer la rétention prolongée d’enfants migrants dans un camp rural isolé.

Certains d’entre eux avaient à peine deux ans. Venus principalement d’Afghanistan, de Chine ou de Russie, ils avaient transité par les États-Unis avant d’être expulsés en février. Détenus pendant près de deux mois, ils n’ont reçu ni assistance juridique ni encadrement médical adapté.

Panama, qui devait initialement servir de pays de transit, se retrouve à son tour dépassé par l’accumulation de migrants bloqués. Ils ont été hébergés dans des hôtels isolés, d’autres dans des camps proches de la jungle du Darién. Plusieurs ont affirmé avoir été privés de leurs téléphones, sans explication. Le gouvernement panaméen a relâché plusieurs centaines de personnes directement dans les rues de la capitale, sans solution d’hébergement.

Le Vatican s’exprime au sujet de ces expulsions

La politique migratoire de l’administration Trump a généré de fortes réserves au Vatican. Le pape François, engagé depuis longtemps dans la défense des migrants et des exclus, a condamné ces expulsions en février dernier. Dans une lettre adressée aux évêques américains, il a réaffirmé que chaque être humain possède une dignité intrinsèque, quelles que soient ses origines.

Cette déclaration faisait écho à un discours controversé du vice-président JD Vance, converti au catholicisme en 2019, qui avait justifié ces politiques en invoquant un concept théologique médiéval : ordo amoris. Selon lui, la charité chrétienne implique de prendre soin d’abord de ses proches, puis de sa communauté, avant de penser aux étrangers.

Le pape a répondu indirectement à cette interprétation :

« L’amour chrétien ne s’organise pas en cercles concentriques qui s’étendent petit à petit, mais s’exprime d’abord dans la fraternité universelle, telle que l’enseigne la parabole du Bon Samaritain. »

Le 10 février, le souverain pontife a rappelé que la hiérarchie de l’amour évoquée dans certains traités anciens ne saurait justifier le rejet de personnes vulnérables. JD Vance continue de défendre sa position, tout en reconnaissant qu’il est encore en apprentissage spirituel : « Je suis un catholique débutant », a-t-il expliqué lors d’un discours au National Catholic Prayer Breakfast fin février.

Pendant le week-end de Pâques, M. Vance, sa femme et leurs trois enfants ont assisté à la messe du Vendredi Saint au Vatican. Le pape n’était pas présent, en convalescence après une infection pulmonaire, mais le vice-président a pu rencontrer plusieurs hauts responsables de la Curie romaine, notamment le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin.

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