Le Parisien MatinLe Parisien Matin
  • Home
  • Politique
  • Europe
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • Amériques
  • Économie
  • Technologie
  • Société
Facebook Twitter Instagram
Twitter LinkedIn
Le Parisien MatinLe Parisien Matin
samedi, 21 juin Magazine
  • Home
  • Politique
  • Europe
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • Amériques
  • Économie
  • Technologie
  • Société
Le Parisien MatinLe Parisien Matin
Magazine
Amériques

Silk Road et le pardon présidentiel de Ross Ulbricht

Charlotte WestPar Charlotte Westdimanche, 09 févrierAucun commentaire5 Min Temps de lecture
Partager Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Reddit Telegram Email
Ross Ulbricht, le fondateur de Silk Road
Ross Ulbricht, le fondateur de Silk Road
Partager
Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email

L’une des promesses de campagne de Donald Trump lors de l’élection présidentielle américaine était de gracier Ross Ulbricht, une annonce destinée à séduire l’électorat libertarien. Bien que cette promesse n’ait pas été tenue dès le premier jour de son mandat, comme il l’avait initialement déclaré, il a finalement annulé les deux peines de réclusion à perpétuité, assorties de 40 années supplémentaires, infligées à Ulbricht. Ce dernier avait déjà purgé 11 ans de sa peine.

Qu’est-ce que c’est, Silk Road?

Ross Ulbricht est le fondateur de Silk Road, un site internet qui opère comme une place de marché, une espèce de Facebook marketplace. Ce nom, autrefois uniquement associé à la route commerciale reliant l’Orient et l’Occident, désignait également un marché en ligne où l’on pouvait acheter presque tout, y compris des armes, des drogues et des services illégaux.

Silk Road fonctionnait comme une place de marché anonyme, permettant aux vendeurs et aux acheteurs du monde entier d’échanger en toute discrétion. Basé sur un système de réputation et d’évaluations similaires à ceux d’Amazon, le site offrait aux utilisateurs un moyen de confiance pour effectuer des transactions anonymes. Contrairement aux plateformes classiques, il n’était pas accessible via une simple recherche Google. Pour y accéder, il fallait utiliser le dark web, via le navigateur Tor, qui chiffre le trafic internet et anonymise les utilisateurs. À l’époque, ce mode d’accès était largement médiatisé et suscitait autant de fascination que de crainte.

Bien que Silk Road ait principalement servi de marché aux stupéfiants, d’autres services controversés étaient également proposés, comme la vente d’armes, de faux documents d’identité, l’embauche de tueurs à gages et des contenus illicites encore plus sombres. Cependant, la majorité du trafic du site concernait les drogues.

Le fonctionnement de Silk Road et le rôle du Bitcoin

Les transactions sur Silk Road étaient effectuées exclusivement en Bitcoin, qui, à l’époque, était principalement utilisé pour des achats sur ce type de plateformes clandestines. Les acheteurs devaient d’abord acquérir du Bitcoin sur un échange, puis l’envoyer à une adresse fournie par le vendeur. Quelques jours ou semaines plus tard, ils recevaient leur commande par voie postale.

Bitcoin présente une particularité importante : toutes les transactions sont irréversibles. Contrairement aux paiements par carte bancaire, il n’existe aucun moyen de récupérer un paiement une fois effectué. On pourrait penser qu’un marché anonyme attirerait de nombreux escrocs, mais grâce au système d’évaluations, la réputation était essentielle pour attirer des clients. Ce modèle incitait donc les vendeurs à rester honnêtes, car une mauvaise note signifiait moins de ventes. Silk Road avait ainsi créé un système révolutionnaire pour le commerce illégal en ligne.

À son apogée, Silk Road représentait 1,3 milliard de dollars de transactions, un chiffre certes modeste dans le monde du crime organisé, mais remarquable pour une plateforme opérant sur le dark web.

L’arrestation de Ross Ulbricht

Ross Ulbricht n’était pas directement impliqué dans la vente des produits illicites : il se contentait de fournir l’infrastructure permettant ces transactions. Ce point est crucial pour comprendre pourquoi tant de personnes ont milité pour sa libération.

Il a finalement été arrêté après une enquête de grande envergure menée par le gouvernement américain, qui a réussi à infiltrer son réseau et à le localiser en retraçant ses activités en ligne. Malgré plusieurs couches de sécurité, des erreurs commises par Ulbricht – notamment l’utilisation de pseudos réutilisés sur d’autres plateformes – ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à lui. Les détails de cette traque mériteraient à eux seuls un article entier.

Il a été condamné pour trafic de stupéfiants, blanchiment d’argent et piratage informatique. Bien que des accusations de commandes de meurtres aient été évoquées, il n’a jamais été jugé pour ces faits, et aucun homicide lié à lui n’a été prouvé.

L’enquête ayant conduit à son arrestation comporte plusieurs zones d’ombre. Par exemple, des agents fédéraux ont été condamnés pour corruption après avoir détourné des fonds saisis sur Silk Road et avoir manipulé certaines preuves. La surveillance exercée sur Ulbricht aurait été réalisée sans mandat, soulevant des questions sur la légalité des moyens employés par le gouvernement.

Depuis son arrestation, Ross Ulbricht a réussi à fédérer du soutien de communautés qui n’ont rien à voir les unes avec les autres :

  • Les libertariens, qui considèrent sa condamnation comme une attaque injustifiée contre la liberté individuelle et dénoncent l’excès de la politique américaine de lutte contre la drogue.
  • La communauté crypto, qui voit en lui un pionnier de l’adoption du Bitcoin.
  • Les défenseurs des droits civiques, qui jugent la sévérité de sa peine disproportionnée. Une pétition demandant sa grâce a d’ailleurs recueilli plus de 600 000 signatures.

Un pardon controversé

Robert F. Kennedy Jr., puis Donald Trump, avaient tous deux promis d’accorder la grâce présidentielle à Ulbricht. Après 11 ans derrière les barreaux, il a finalement été libéré, mettant fin à une longue bataille judiciaire.

Un dernier point ironique mérite d’être mentionné : lors de son arrestation, le gouvernement américain a saisi la réserve personnelle de Bitcoin d’Ulbricht et les a revendus à 335 dollars l’unité. Si ces Bitcoins lui avaient été restitués aujourd’hui, il serait milliardaire.

dark web marché noir Ross Ulbricht
Partager. Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Email
Previous ArticleQui est Newt Gingrich, « l’homme qui a détruit la politique américaine » ?
Next Article Atom : la Proptech qui réinvente les micrologements parisiens – Entretien avec Thierry Vignal

Related Posts

Amériques

« Emmanuel se trompe toujours » : Donald Trump fustige Macron

mardi, 17 juin
Amériques

Combien coûte l’ego d’Elon Musk ? Ou quand l’hubris des dirigeants devient un risque systémique

dimanche, 08 juin
Amériques

La fresque effacée de Black Lives Matter

samedi, 07 juin
Add A Comment

Leave A Reply Cancel Reply

Abonnez-vous à notre Bulletin

Directement dans votre boîte de réception ! Apprenez-en davantage dans notre politique de confidentialité

Vérifiez votre boîte de réception ou votre dossier spam pour confirmer votre abonnement.

À propos

Le Parisien Matin est une plateforme de contenu collaboratif, dédiée à fournir des perspectives variées sur des sujets d’actualité, de politique et de société. Nous travaillons avec un réseau de prestataires indépendants, spécialisés dans la rédaction, l’analyse, et les interviews.

Le Parisien Matin logo variation

Twitter LinkedIn
  • Code d’éthique et de Conduite
  • Réclamations & Corrections
  • Politique de Confidentialité
  • Termes et Conditions
  • Politique Cookies
  • Nous Contacter
© 2025 Tous droits réservés Le Parisien Matin.

Tapez ci-dessus et appuyez sur Entrée pour rechercher. Appuyez sur Echap pour annuler.