Les procureurs français ont recommandé que le fabricant de ciment Lafarge soit jugé pour des accusations de financement du terrorisme liées à ses activités passées en Syrie, selon une source proche du dossier. La recommandation émane de l’unité de poursuite anti-terroriste de la France (PNAT), qui vise à poursuivre la société ainsi que neuf de ses anciens cadres.
Depuis 2015, Lafarge fait partie du conglomérat suisse des matériaux de construction Holcim. Cependant, ses activités en Syrie entre 2013 et 2014 ont été examinées de près. Pendant cette période, Lafarge a admis avoir versé près de 13 millions d’euros (environ 14,2 millions de dollars) à des intermédiaires pour maintenir ses opérations dans son usine de ciment syrienne, malgré le retrait d’autres entreprises françaises du pays.
La société affirme qu’elle n’a aucune responsabilité quant aux fonds pouvant éventuellement se retrouver entre les mains de groupes, y compris Daesh (ISIS). Cependant, les procureurs affirment le contraire, alléguant que Lafarge soit avait l’intention que les fonds soutiennent des activités terroristes, soit était consciente qu’ils seraient utilisés à de telles fins.
Procédures Légales et Controverses
Lafarge a retiré son personnel étranger du site syrien en 2012 mais a continué ses opérations avec des travailleurs locaux jusqu’en 2014, lorsque le site a été évacué juste avant que Daesh ne prenne le contrôle. Suite à cela, plusieurs membres du personnel syrien et ONG, dont Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR), ont déposé une plainte contre Lafarge. Par la suite, la justice française a ouvert une enquête en 2017.
Le mois dernier, la plus haute cour d’appel de France a décidé que Lafarge et ses anciens cadres pourraient être accusés de complicité dans des crimes contre l’humanité liés aux paiements effectués. Les procureurs enquêtent toujours sur ces allégations. Cependant, la cour a rejeté une accusation antérieure mettant en danger la vie d’autrui, invoquant que le droit français ne pouvait s’appliquer aux Syriens travaillant dans l’usine.
Conclusion et Enquêtes en Cours
Alors que les procédures judiciaires se déroulent, l’affaire Lafarge met en lumière les complexités de la responsabilité des entreprises dans les zones de conflit et les défis de la navigation dans le droit international. L’implication de l’entreprise en Syrie continue de soulever des questions sur ses responsabilités éthiques et légales, notamment en ce qui concerne le financement du terrorisme. Avec les enquêtes en cours et les procès potentiels en perspective, l’issue de cette affaire pourrait avoir des implications significatives pour la conduite des entreprises dans les régions touchées par les conflits.