Giorgia Meloni est l’actuelle présidente du Conseil italien et leader du parti Fratelli d’Italia. Elle incarne une figure politique polarisante dans le paysage européen. Son ascension au pouvoir en Italie à l’automne 2022 a marqué un tournant significatif dans la politique nationale et internationale, caractérisé par une approche nuancée mais ferme vis-à-vis des relations européennes.
Giorgia Meloni s’est récemment démarquée par son opposition à Ursula von der Leyen, une loi de hausse des impôts pour les fortunes étrangères et des critiques quant à la gestion de la liberté de presse.
Giorgia Maloni – La guerre contre Ursula Von der Leyen
Giorgia Meloni s’est encore retrouvée sous le feu des projecteurs à cause de son opposition à Ursula von der Leyen, marquant un tournant dans sa relation avec la présidente de la Commission européenne.
Alors que Meloni avait initialement adopté une posture plus conciliante envers l’Union européenne après son élection en 2022. Cette position plus conciliante a été symbolisée par la nomination d’Antonio Tajani, une figure bien connue du Parti populaire européen, comme ministre des Affaires étrangères. Tajani, ancien président du Parlement européen, a apporté une expertise précieuse aux relations internationales de l’Italie, renforçant les liens avec l’UE et les alliés atlantistes.
Toutefois, son parti, Fratelli d’Italia, a voté en juillet contre la reconduction de von der Leyen à la tête de la Commission. Ce geste, motivé par un rejet du Green Deal européen, prouve qu’il y a un désaccord croissant sur les politiques environnementales et économiques de l’UE.
Sur le plan international, Meloni a également cherché à renforcer les relations bilatérales de l’Italie avec des pays comme la Chine, tout en naviguant dans les méandres de la politique européenne. Son gouvernement a mis en œuvre le “plan Mattei”, une initiative visant à consolider les liens économiques avec l’Afrique tout en explorant de nouvelles avenues pour le développement économique international de l’Italie, ce qui permettrait de ne pas dépendre autant de l’Union européenne.
Pas de fumée sans feu – Les critiques à l’encontre de Giorgia Meloni fusent
La Première ministre italienne a récemment pris une décision controversée en doublant l’impôt forfaitaire sur les revenus étrangers pour les nouveaux résidents fiscaux en Italie, passant de 100 000 à 200 000 euros par an.
Cette mesure a pour objectif de tempérer une incitation fiscale jugée « trop généreuse » par son gouvernement. Le régime fiscal initial, mis en place en 2016 pour attirer les ultra-riches et contrer la fuite des cerveaux, avait permis à l’Italie de devenir une destination prisée par les grandes fortunes internationales, attirant plus de 2 700 multimillionnaires.
Cependant, l’afflux de ces riches résidents a suscité des critiques, notamment à Milan, où l’augmentation des prix de l’immobilier de 43 % en cinq ans et la hausse des loyers de près de 20 % en deux ans ont été attribuées à cette dynamique. Giorgia Meloni justifie cette augmentation en affirmant qu’elle permet de « modérer » une mesure perçue comme inéquitable, tout en évitant une compétition fiscale déloyale avec d’autres pays européens.
Cette décision soulève pourtant des inquiétudes parmi les expatriés fortunés, certains estimant que cette hausse d’impôt pourrait réduire l’attrait de l’Italie en tant que destination fiscale privilégiée et signaler une instabilité fiscale préjudiciable à long terme.
Suivant cette mesure, les critiques virulentes de Giorgia Meloni ont poursuivi leur cours. Giorgia Meloni, Première ministre italienne, a suscité de vives critiques en Italie et à l’étranger pour son approche de la liberté de la presse, exacerbant les inquiétudes quant à une dérive autoritaire. Depuis son arrivée au pouvoir, plusieurs incidents ont promu une relation tendue entre son gouvernement et les médias.
Meloni et ses alliés ont été accusés de tenter de contrôler les médias publics, en particulier la RAI, la radiodiffusion nationale italienne, que des journalistes ont dénoncée pour son « étouffant contrôle » par le gouvernement, conduisant même à une grève en mai 2023.
Les critiques s’intensifient après que Meloni ait ouvertement attaqué des journaux de gauche comme Domani, Il Fatto Quotidiano et Repubblica, les accusant d’être les instigateurs d’un rapport de la Commission européenne qui jugeait que la liberté de la presse en Italie était menacée. Cette attaque a été perçue comme une tentative de délégitimer les voix critiques, un acte d’autant plus inquiétant que des journalistes ont été ciblés par des campagnes de diffamation initiées par des médias pro-gouvernementaux.
Par ailleurs, Meloni a également fait face à des critiques pour avoir lancé des poursuites en diffamation contre des journalistes, une pratique perçue comme une intimidation judiciaire. Sous sa direction, l’Italie a chuté dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, passant à la 46ème place, ce qui témoigne d’une dégradation notable de l’environnement médiatique. Face à ces critiques, Meloni et son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, ont nié toute atteinte à la liberté de la presse, affirmant que les médias en Italie restent libres et diversifiés.
Les organisations de défense de la liberté de la presse continuent d’alerter sur une situation qu’elles jugent préoccupante, soulignant que les pressions exercées par le gouvernement italien sur les médias risquent de compromettre la pluralité des opinions et de menacer les fondements mêmes de la démocratie en Italie.