La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la création de 14 groupes de projets destinés à assurer la coordination sur des questions stratégiques et des politiques horizontales sans affecter le processus décisionnel. Ces groupes, qui s’inscrivent dans le cadre des priorités politiques de la Commission, ont pour objectif d’accompagner la préparation, la gestion et la mise en œuvre des initiatives de la Commission européenne, de leur conception jusqu’à leur réalisation.
Les objectifs de ces groupes de projet
Les groupes de projets sont des structures temporaires mises en place pour gérer des dossiers spécifiques qui nécessitent une attention particulière et une coordination au sein de la Commission. Ces groupes permettront de garantir que les priorités politiques, définies dans les lignes directrices politiques de la présidente von der Leyen et dans les lettres de mission envoyées aux membres du Collège, soient suivies de manière cohérente et efficace.
Chaque groupe dispose d’un mandat, d’une composition, d’une durée et de méthodes de travail propres. Ces groupes seront présidés par un membre du Collège des commissaires, désigné par la présidente, et sont responsables de l’accomplissement du mandat qui leur est confié.
Le Parisien Matin vous dévoile ces groupes ci-dessous et vous explique ce que chaque nom de groupe signifie concrètement.
Clean Industrial Deal
Ce groupe est présidé conjointement par Teresa Ribera, vice-présidente exécutive pour une transition propre, juste et compétitive, Stéphane Séjourné, vice-président exécutif pour la prospérité et la stratégie industrielle, et Wopke Hoekstra, commissaire pour le climat, la neutralité carbone et la croissance propre. L’objectif est de renforcer les initiatives industrielles visant à rendre l’industrie européenne plus verte et plus compétitive à l’échelle mondiale.
Artificial Intelligence (IA)
Sous la direction de Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive pour la souveraineté technologique, la sécurité et la démocratie, ce groupe de projets vise à promouvoir une IA éthique et compétitive, en s’assurant que l’Europe conserve une position de leader dans ce domaine stratégique, tout en respectant des normes élevées en matière de sécurité et de confidentialité.
External Action
Ce groupe est dirigé par Kaja Kallas, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-présidente de la Commission. Il se concentre sur l’alignement et la coordination des actions extérieures de l’UE, en vue de renforcer le rôle de l’Europe sur la scène internationale, pour éviter un éventuel déclin.
Skills, Jobs and Social Rights
Présidé par Roxana Mînzatu, vice-présidente exécutive pour les droits sociaux et les compétences, ce groupe œuvre à la mise en œuvre de politiques qui favorisent l’accès à l’emploi, la protection des droits sociaux et le développement des compétences nécessaires pour répondre aux défis économiques actuels.
Economic Security
Sous la direction de Maroš Šefčovič, commissaire pour le commerce et la sécurité économique, ce groupe doit renforcer la sécurité économique de l’Europe, surtout en ce qui concerne les chaînes d’approvisionnement stratégiques et la protection des secteurs sensibles à la compétition américaine ou chinoise.
Defence Union
Andrius Kubilius, commissaire pour la défense et l’espace, gère ce groupe de projets, qui se concentre sur la coopération en matière de défense, avec l’objectif de renforcer la sécurité européenne et d’assurer une réponse commune face aux menaces extérieures.
European Savings and Investments Union
Ce groupe est dirigé par Maria Luís Albuquerque, commissaire pour les services financiers et l’union des économies et investissements. Il vise à favoriser un marché des investissements plus intégré, facilitant les économies d’échelle et renforçant la compétitivité de l’UE sur les marchés financiers mondiaux.
Preparedness Union
Sous la présidence de Hadja Lahbib, commissaire pour l’égalité, la préparation et la gestion des crises, ce groupe se concentre sur la mise en place de politiques de résilience face aux crises, qu’elles soient sanitaires, économiques ou environnementales.
European Internal Security
Dirigé par Magnus Brunner, commissaire pour les affaires intérieures et la migration, ce groupe se charge de la sécurité interne de l’Europe, en coordonnant les efforts pour contrer les menaces liées à la criminalité organisée, le terrorisme et les cyberattaques.
Water Resilience
Avec Jessika Roswall à sa tête, commissaire pour l’environnement, la résilience de l’eau et l’économie circulaire compétitive, ce groupe de projets travaille sur la gestion durable des ressources en eau et la promotion de la résilience des systèmes aquatiques face aux changements climatiques.
Affordable Housing
Dan Jørgensen, commissaire pour l’énergie et le logement, dirige ce groupe qui vise à rendre les logements abordables pour tous les citoyens européens puisque nous sommes dans un contexte de crise du logement et de hausse des prix dans certaines régions.
Startups and Scaleups
Ekaterina Zaharieva, commissaire pour les startups, la recherche et l’innovation, gère ce groupe qui a pour objectif de soutenir le développement des startups européennes pour faciliter leur croissance et leur capacité à s’impliquer dans des secteurs innovants et compétitifs.
European Democracy Shield
Sous la direction de Michael McGrath, commissaire pour la démocratie, la justice, l’état de droit et la protection des consommateurs, ce groupe renforcera les institutions démocratiques en Europe et la protection des droits fondamentaux des citoyens européens.
Vision for Agriculture and Food
Christophe Hansen, commissaire pour l’agriculture et l’alimentation, est le gérant de ce groupe ayant pour but la transformation du secteur agricole européen, la durabilité et la sécurité alimentaire.
Se souvenir d’échecs de tels groupes.
Bien que ces groupes de projets semblent des mesures idéales à première vue, puisqu’ils permettraient de diviser les priorités, tout en suivant les directives européennes, ils ne sont pas une garantie vers la réussite des différents objectifs.
L’introduction de l’euro en 2002 a vraiment aidé à l’intégration économique de l’Europe, mais plusieurs aspects de cette initiative ont échoué. Cela a été un échec formidable sur plusieurs fronts. L’absence d’une union fiscale et budgétaire a conduit à de fortes difficultés d’entente économique entre les pays membres, comme l’Allemagne et la Grèce. Ces disparités ont exacerbé la crise de la dette grecque de 2009-2010, ce qui prouve bien les limites du système monétaire commun. Il y a eu un réel manque de mécanismes adaptés pour gérer les déséquilibres économiques. Cela a nui à la cohésion de la zone euro et a généré beaucoup de tensions politiques entre des pays “forts” et les pays “faibles”, notamment en raison de l’absence d’outils pour corriger les erreurs économiques au sein de l’Union européenne.