La Suède, autrefois perçue comme un havre de paix et de stabilité en Europe, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une crise d’une ampleur sans précédent. Avec une population de 10,6 millions d’habitants, ce pays scandinave fait face à une escalade de la violence qui menace de bouleverser son modèle social.
Les causes profondes de cette situation alarmante sont en grande partie attribuées à l’incapacité de la Suède à intégrer avec succès un nombre record de migrants au cours des dernières décennies.
La Suède, un modèle raté de par sa gestion défaillante de la question migratoire
Au fil des ans, la Suède a adopté une politique migratoire généreuse, accueillant des milliers de réfugiés et de migrants économiques, notamment en provenance de régions en conflit comme le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Cette politique d’accueil, bien qu’empreinte de nobles intentions, a entraîné des défis d’intégration considérables. Les nouveaux arrivants, souvent concentrés dans des zones urbaines pauvres, ont été confrontés à des barrières linguistiques, culturelles et économiques, ce qui a conduit à la formation de communautés marginalisées et à la création de ce que certains appellent des “sociétés parallèles”.
Cette fragmentation sociale a alimenté une augmentation spectaculaire de la criminalité violente. Selon les données du Conseil national suédois pour la prévention du crime (Brå), le nombre de décès par violence armée en Suède est plus de deux fois supérieur à la moyenne européenne. En 2022, 62 personnes ont été tuées par balle dans un pays qui, en 2003, affichait l’un des taux de décès par arme à feu les plus bas d’Europe.
À Stockholm, le taux de meurtres par arme à feu est désormais 30 fois supérieur à celui de Londres, une ville dont la population est pourtant beaucoup plus importante.
L’Europe est-elle responsable de cet échec suédois ?
La crise migratoire en Europe, exacerbée par les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a poussé l’Union européenne à adopter des politiques visant à répartir équitablement les migrants parmi ses États membres. Parmi ces politiques, l’une des plus controversées a été l’introduction de quotas migratoires, conçus pour soulager les pays en première ligne de l’afflux migratoire, comme l’Italie et la Grèce, et pour répartir la charge de manière plus uniforme à travers le continent.
Contexte et Mise en Œuvre des Quotas Migratoires
En 2015, au pic de la crise des réfugiés, l’Union européenne a décidé d’introduire un mécanisme de quotas pour la relocalisation des demandeurs d’asile.
Ce plan visait à répartir 160 000 réfugiés parmi les États membres sur une période de deux ans. La logique sous-jacente était de montrer la solidarité européenne et de s’assurer que tous les pays membres prenaient part à la gestion de cette crise humanitaire.
Cette politique a rencontré une résistance considérable de la part de plusieurs États membres, notamment ceux de l’Europe centrale et orientale, comme la Hongrie, la Pologne et la République tchèque. Ces pays ont exprimé des inquiétudes quant à l’impact de l’accueil de migrants sur leur sécurité nationale, leur identité culturelle et leur cohésion sociale.
Les Effets des Quotas sur la Suède
La Suède, quant à elle, a été l’un des pays les plus ouverts à l’accueil de réfugiés, bien avant même l’introduction des quotas européens. Entre 2015 et 2016, la Suède a accueilli un nombre record de demandeurs d’asile par habitant, une décision qui reflétait sa tradition de politique d’accueil. Cependant, cette générosité a eu des répercussions profondes sur le pays.
Le système de quotas a accentué la pression sur la Suède, un pays déjà engagé dans l’accueil de nombreux migrants. Les défis de l’intégration ont commencé à apparaître de manière plus aiguë, particulièrement dans les banlieues où les nouveaux arrivants se sont souvent retrouvés marginalisés. Cette concentration de migrants dans certaines zones a contribué à la création de “sociétés parallèles”, où l’assimilation à la culture suédoise s’est avérée difficile.
L’incapacité à intégrer efficacement ces populations a conduit à une augmentation des tensions sociales et à la montée en puissance des gangs, exacerbant la violence dans le pays. La Suède, autrefois considérée comme un modèle de tolérance et de stabilité, a vu son image se ternir à mesure que les incidents violents se multipliaient, souvent liés à des groupes criminels composés en partie de jeunes issus de l’immigration.
La Montée des Gangs et la Violence Endémique en Suède
Le phénomène de violence en Suède est de plus en plus associé à la montée en puissance des gangs criminels, qui trouvent un terreau fertile dans les quartiers défavorisés où l’intégration a échoué. Deux gangs en particulier, Foxtrot et Dalen, se disputent violemment le contrôle du marché lucratif de la drogue. Leurs affrontements sanglants ont non seulement accru le nombre de victimes, mais ont aussi choqué le pays par leur brutalité. Des incidents comme celui d’une femme abattue en pleine rue alors qu’elle tenait son nouveau-né dans les bras témoignent de l’intensification de la violence.
La situation a pris une telle ampleur que le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a récemment appelé l’armée à intervenir pour soutenir les forces de l’ordre, une décision sans précédent dans l’histoire moderne du pays. “Nous traquerons les gangs, nous les vaincrons”, a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée, soulignant la gravité de la situation. En septembre 2023, la Suède a enregistré un record de 11 décès par arme à feu en un mois, accompagné d’une série d’attentats à la bombe, dont quatre en l’espace d’une heure.
Est-il temps de discuter des réalités des pays d’accueil des réfugiés ?
Il serait facile de qualifier de telles informations de propagande raciste sans avoir réfléchi. Toutefois, l’exemple suédois montre qu’il existe des limites claires quant à ce que les pays européens peuvent offrir aux migrants, d’autant plus que l’inflation a frappé l’Europe.
En 2023, le taux de chômage parmi les migrants non-européens en Suède était d’environ 21,2 %, comparé à 7 % pour l’ensemble de la population. Ce taux élevé de chômage parmi les migrants montre à quel point leur intégration dans le marché du travail suédois est problématique. Ce fossé contribue à la marginalisation économique des migrants et à une charge accrue sur les finances publiques, notamment à travers les prestations sociales.
En analysant ces chiffres, on se rend compte que seulement 61 % des migrants non-européens étaient actifs sur le marché du travail, comparé à 84 % pour les Suédois de souche. Cette faible participation reflète les difficultés d’intégration économique des migrants, ce qui limite leur contribution au PIB national et accentue la dépendance aux aides sociales.Cette dépendance aux aides est l’un des arguments primordiaux de ceux qui s’opposent à l’immigration de masse.
En réalité, la vague de sentiments anti-migrants n’est peut-être pas alimentée par la couleur de la peau des migrants ou les différences culturelles mais par le coût tangible de l’accueil des migrants.
L’intégration des réfugiés a entraîné une augmentation notable des dépenses publiques en Suède. En 2022, le pays a consacré environ 1,5 % de son PIB, soit près de 7 milliards de dollars, aux dépenses liées à l’accueil et à l’intégration des réfugiés. Ces coûts incluent les dépenses pour l’éducation, les services de santé, le logement et les programmes d’intégration, ce qui a mis une pression considérable sur le budget de l’État.
La France et l’Angleterre sont dans cette impasse: Permettre aux réfugiés d’améliorer leur qualité de vie – Oui. Mais à quel prix?
C’est cela qui alimente les tensions sociales dans ces pays qui ne peuvent pas se sortir d’une crise inévitable. L’immigration massive a même contribué à accroître les effets de la crise du coût de la vie dans les pays européens. Les prix des logements, par exemple ont augmenté de plus de 40 % depuis 2015 dans certaines zones urbaines, en grande partie à cause de la demande accrue. Cette pression a conduit à une pénurie de logements abordables, particulièrement dans les grandes villes comme Stockholm et Malmö, où la concentration de migrants est élevée.
Que ce soit en Angleterre, en France ou en Suède, le sentiment anti-migratoire est fortement influencé par un pessimisme économique.