Des manifestations anti-immigration ont éclaté cette semaine à travers l’Angleterre, déclenchées par des rumeurs et des controverses en ligne. Les réseaux sociaux ont joué un rôle crucial dans l’organisation de ces émeutes, amplifiant les tensions racistes et incitant des radicaux à commettre des actes violents contre des immigrés.
La Montée des Manifestations Anti-Immigration – Aucune surprise.
Selon les médias britanniques, la politique d’immigration du Royaume-Uni a été fortement critiquée pour son durcissement et son manque de compassion envers les populations vulnérables depuis le Brexit qui a eu lieu en 2020.
L’Observatoire de la Migration signale pourtant qu’à partir d’avril 2023, 52% des anglais estimaient que l’immigration devait être réduite et 32% pensaient que l’immigration n’était pas une bonne chose, voire une mauvaise chose.
Il semble donc qu’il y ait une incohérence entre le discours promu par les journaux locaux, sur les réseaux sociaux et celui que la population tient. Ces manifestations violentes ne sont donc pas vraiment une surprise mais constituent un vrai choc.
Les manifestations initiales à Southport ont rapidement dégénéré en actes de violence généralisée et ont jeté une lumière crue sur les sentiments anti-immigration exacerbés par les réseaux sociaux. Des groupes d’extrême droite, exploitant des plateformes comme Facebook et Telegram, ont orchestré des attaques contre des sites hébergeant des demandeurs d’asile.
Les événements ont été précédés par une série de fausses informations, notamment la fausse allégation selon laquelle un crime tragique à Southport était l’œuvre d’un immigrant musulman. Cette désinformation a été propagée de manière virale, incitant les groupes anti-immigration à organiser des rassemblements à travers le pays. Les violences qui ont suivi ont vu des attaques contre des mosquées, des bibliothèques et des domiciles, marquant une montée dangereuse du racisme et de la xénophobie en plein cœur de la société britannique.
Des réponses politiques assez claires aux manifestations anti-immigration
Le discours tenu par des journaux réputés, tels que The Guardian, soutient que les réseaux sociaux ont joué un rôle déterminant dans les tensions anti-migratoires. Des figures publiques telles que Tommy Robinson et Nigel Farage ont publiquement relayé des conspirations selon lesquelles les autorités cachaient des informations sur l’identité et les motivations des criminels présumés, amplifiant ainsi l’hostilité envers les communautés immigrantes durant les manifestations.
Jacob Davey, directeur des politiques et de la recherche pour la lutte contre la haine à l’Institut for Strategic Dialogue, a rappellé publiquement que les systèmes de recommandation et les algorithmes des réseaux sociaux peuvent intensifier la désinformation jusqu’à un point de non-retour. Cette désinformation aurait créé un environnement permissif dans lequel les individus radicalisés ont pu se rassembler et commettre des actes de violence en masse, exploitant la peur et l’ignorance à des fins politiques et idéologiques.
Il est important de se souvenir que la politique immigratoire de l’Angleterre est assez détendue par rapport aux autres pays européens et compte tenu des sondages de l’Observatoire de la Migration, il semblerait que les médias anglais ne disent pas toute la vérité et ne souhaitent pas admettre qu’il y a un réel problème quant à la perception de l’immigration en Angleterre.
De nombreuses mesures, telles que l’accueil de demandeurs d’asile et la facilitation de l’intégration des immigrants, sont souvent vues comme des privilèges accordés aux nouveaux arrivants, engendrant un sentiment d’injustice chez certains habitants locaux. Ces ressentiments sont exacerbés par des perceptions de concurrence sur le marché du travail, l’accès aux services sociaux et aux logements publics.
Ces manifestations risquent fortement d’être reproduites en France puisque l’Europe est en train de pencher vers la droite. Si l’Angleterre souhaite que ces manifestations anti-immigration cessent, il faudrait organiser des débats citoyens où radicaux et migrants puissent s’exprimer ouvertement et qu’ils établissent un dialogue, sans l’intermédiaire des réseaux sociaux ou des parlementaires.