Alors que l’Europe commençait à peine à sortir de la crise du Covid-19, une nouvelle menace sanitaire se profile à l’horizon : la variole du singe, également connue sous le nom de “Mpox”.
La découverte d’un nouveau variant plus contagieux et potentiellement plus grave de cette maladie a incité l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut niveau d’alerte possible.
Ce variant a déjà été détecté en Europe, avec un premier cas signalé à Stockholm, en Suède, le 16 août 2024. Cette situation a déclenché une vague d’inquiétude parmi les autorités sanitaires européennes, qui se préparent désormais à une augmentation des cas dans les semaines à venir.
Une Nouvelle Souche de la variole du singe qui inquiète
Le nouveau variant de la variole du singe, identifié comme le sous-type clade 1b, est particulièrement préoccupant en raison de sa capacité à se propager plus facilement et à provoquer des symptômes plus graves. Ce variant a été détecté pour la première fois en République démocratique du Congo, où il a causé une recrudescence des cas et des décès. Depuis janvier 2022, plus de 38 465 cas de variole du singe ont été signalés dans 16 pays africains, entraînant 1 456 décès. Cette hausse des cas a poussé l’OMS à élever son niveau d’alerte et à appeler la communauté internationale à prendre des mesures pour contenir la propagation de cette nouvelle souche.
Le cas détecté en Suède marque la première apparition de ce variant en dehors de l’Afrique, signalant que la maladie est en train de se répandre à travers le continent européen. Les experts de l’OMS ont averti que d’autres cas pourraient apparaître dans les jours et les semaines à venir, particulièrement en Europe, où les déplacements et les interactions sociales pourraient faciliter la propagation du virus. Cette situation rappelle tristement l’apparition du Covid-19, lorsque les premiers cas ont été détectés en Europe, entraînant rapidement une pandémie mondiale.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a réagi en émettant une série de recommandations aux États membres de l’Union européenne. L’agence a souligné la nécessité pour les autorités sanitaires de maintenir un haut niveau de préparation pour détecter et répondre rapidement à tout nouveau cas. L’ECDC a également prévenu que le risque d’infection pour les personnes voyageant vers ou depuis les zones touchées était élevé, en particulier en cas de contact étroit avec des personnes infectées.
Les Mesures en Europe contre la variole du singe
En France, Gabriel Attal a annoncé que le pays passait à un « état de vigilance maximale » face à la menace posée par cette nouvelle souche de variole du singe. Cette décision fait écho à celle de l’OMS et vise à renforcer la surveillance et la préparation du système de santé français. Depuis l’apparition des premiers cas de variole du singe en Europe en 2022, la France a vacciné plus de 150 000 personnes pour limiter la propagation du virus. Malgré une baisse significative du nombre de cas en 2024, les autorités sanitaires restent sur leurs gardes.
Le ministre de la Santé démissionnaire, Frédéric Valletoux, a également averti que la France pourrait voir apparaître des cas sporadiques de ce nouveau variant dans un avenir proche. Il a souligné l’importance de la vigilance et de la préparation pour répondre à cette nouvelle menace. Des mesures supplémentaires, telles que la diffusion de recommandations spécifiques aux voyageurs se rendant dans des zones à risque, ont été mises en place pour limiter la propagation du virus sur le territoire français.
Au-delà des frontières françaises, d’autres pays européens se préparent également à faire face à cette nouvelle menace. Les autorités sanitaires suédoises, par exemple, ont intensifié leurs efforts pour identifier les contacts du cas détecté à Stockholm et pour surveiller toute propagation supplémentaire. Les autres pays de l’UE sont encouragés à renforcer leurs systèmes de surveillance et à partager des informations pour contenir la propagation du virus.
Un Défi Mondial et des Réponses Internationales
La variole du singe, bien qu’historiquement confinée à certaines régions d’Afrique centrale et occidentale, est désormais une préoccupation mondiale. Le virus, qui se propageait principalement par la consommation de viande infectée, a évolué et se transmet maintenant d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit. Cette évolution a conduit à une augmentation significative du nombre de cas dans le monde entier, avec des foyers épidémiques détectés non seulement en Europe, mais aussi en Amérique du Nord et en Asie.
La coopération internationale est essentielle. L’OMS a déjà lancé un appel à la solidarité internationale pour aider les pays les plus touchés par l’épidémie. Des vaccins contre la variole humaine, efficaces à 85 % contre la variole du singe, sont en train d’être distribués aux pays africains où l’épidémie est la plus sévère. Ces efforts visent à contenir les foyers épidémiques et à prévenir la propagation du virus vers d’autres régions du monde.
De nombreuses questions restent sans réponse. Les scientifiques ne comprennent pas encore complètement pourquoi et comment ce virus, qui était autrefois confiné à certaines régions d’Afrique, s’est soudainement répandu à travers le monde.
Des enquêtes épidémiologiques et biologiques sont en cours pour comprendre les caractéristiques de ce nouveau variant et pour déterminer les meilleures stratégies de prévention et de traitement.