À un moment historique de la coopération internationale, près de 70 pays, dont des acteurs majeurs comme les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et l’Union européenne, ont signé le tout premier traité visant à protéger la haute mer internationale. Cette décision historique fait naître l’espoir de préserver des écosystèmes vitaux, essentiels à la santé de la planète.
La cérémonie de signature, qui s’est tenue au siège des Nations Unies à New York, a réuni des personnalités éminentes, dont l’acteur acclamé Sigourney Weaver, qui l’a décrit comme “un moment incroyable pour voir une telle coopération multilatérale et tant d’espoir”. Weaver a souligné que le traité signifiait un changement de paradigme dans la façon dont le monde perçoit l’océan, le transformant d’un dépotoir en un lieu de gestion et de respect.
Le parcours du traité jusqu’à présent a été long, s’étendant sur 15 ans de discussions et de négociations. Cependant, l’accord marque une étape importante dans l’effort mondial visant à protéger la haute mer, définie comme la zone océanique située au-delà des zones économiques exclusives des pays, couvrant près de la moitié de la surface de la planète.
Le vice-Premier ministre belge, Vincent van Quickenborne, a souligné le besoin urgent de protéger les océans, avertissant que sans action, la partie serait “terminée” pour ces écosystèmes cruciaux.
Le traité exigera que chaque pays signataire le ratifie par le biais de son processus national. Il devrait entrer en vigueur 120 jours après sa ratification par 60 pays. Même si 67 pays l’ont signé dès le premier jour, l’espoir est que le traité recueille suffisamment de soutien pour devenir juridiquement contraignant.
Un élément clé du traité est sa disposition visant à établir des zones marines protégées dans les eaux internationales, une étape cruciale étant donné qu’actuellement, seulement environ un pour cent des eaux internationales sont protégées par des mesures de conservation.
Nichola Clark, de l’Ocean Governance Project de The Pew Charitable Trusts, a salué la signature du traité comme « un nouveau chapitre » dans l’établissement de protections significatives pour les océans. Cette décision est considérée comme cruciale pour respecter un accord antérieur visant à protéger 30 pour cent des océans et des terres de la planète d’ici 2030, tel qu’établi dans un accord historique distinct sur la biodiversité conclu à Montréal en décembre.
Mads Christensen, directeur exécutif par intérim de Greenpeace International, a exprimé l’espoir que le traité pourrait entrer en vigueur dès 2025, lorsque la prochaine conférence des Nations Unies sur les océans devrait avoir lieu en France. Il a souligné l’urgence de la situation en déclarant : « Nous avons moins de sept ans pour protéger 30 pour cent des océans. Il n’y a pas de temps à perdre. »
Cependant, les défenseurs de l’environnement affirment que même si le traité obtenait les 60 ratifications nécessaires pour qu’il entre en vigueur, il ne bénéficierait toujours pas du soutien universel nécessaire à une action efficace.
L’importance de préserver la haute mer ne peut être surestimée. Les océans jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé de la planète entière, abritant une biodiversité microscopique qui génère la moitié de l’oxygène consommé par la vie terrestre. De plus, les océans jouent un rôle déterminant dans l’atténuation du changement climatique en absorbant les émissions de gaz à effet de serre.
Alors que le monde franchit cette étape importante vers la protection des eaux internationales, les espoirs sont grands que le traité ouvrira la voie à une approche plus durable et responsable de la sauvegarde de nos océans communs et de la vie qu’ils abritent.