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Treblinka : Retrouver les noms, retrouver l’humanité perdue

Piotrek AdamikPar Piotrek Adamikmardi, 01 juilletMise à jour:mardi, 01 juilletAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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Aujourd'hui, Treblinka semble être un mémorial plein de verdure où l'on oublie petit à petit l'horreur vécue.
Aujourd'hui, Treblinka semble être un mémorial plein de verdure où l'on oublie petit à petit l'horreur vécue.
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« Nous sommes parents et grands-parents, mais aussi programmateur et médecin… Pourtant, toute notre vie tourne autour de Treblinka. »

Ce témoignage vient d’Ewa Telezyñska-Sawicka et Pawel Sawicki, engagés corps et âme pour redonner un nom aux 900 000 victimes du camp d’extermination de Treblinka. Leur mission ? Que chaque personne disparue redevienne un être humain, et non un simple chiffre de l’Histoire.

Treblinka était une horreur absolue de la Shoah

D’accord, nos lecteurs savent que tout camp de travail ou d’extermination était un cauchemar. Mais comment ne pas parler de l’horreur de Treblinka?

Treblinka fut l’un des camps d’extermination les plus meurtriers et les plus terrifiants du régime nazi. Situé dans la Pologne occupée, à une centaine de kilomètres au nord-est de Varsovie, il a fonctionné entre juillet 1942 et octobre 1943, dans le cadre de l’« Aktion Reinhard », la phase la plus sanglante de la « Solution finale ».

Un camp conçu uniquement pour tuer

Contrairement à Auschwitz, qui combinait camp de travail et d’extermination, Treblinka était destiné à la mort immédiate. Son but n’était pas d’emprisonner, mais d’exterminer rapidement. Environ 870 000 à 1 000 000 de Juifs, principalement de Pologne mais aussi d’autres pays européens, y furent assassinés.

Les déportés arrivaient dans des trains à bestiaux, entassés dans des conditions inhumaines. Dès leur arrivée, la majorité étaient conduits directement vers les chambres à gaz, conçues pour tuer par le monoxyde de carbone produit par les moteurs de camions stationnés à proximité.

Un enfer d’une brutalité inouïe

Le camp était divisé en deux parties : Treblinka I, camp de travail forcé pour une centaine de prisonniers, et Treblinka II, le centre d’extermination. Les rares survivants provenaient principalement de Treblinka I, ou étaient ceux qui avaient réussi à fuir Treblinka II.

Le commandant du camp, Franz Stangl, et ses officiers, menaient une machine organisée et méthodique pour exterminer des dizaines de milliers de personnes chaque jour.

Parmi les rares rescapés, Samuel Willenberg, dernier survivant connu de Treblinka, a raconté :

« Ce que j’ai vu dépasse l’entendement. Des centaines, des milliers de vies fauchées en quelques minutes. Le silence qui suivait était encore plus terrifiant que les cris. »

Chaim Hirszman, un autre survivant, a témoigné :

« Le camp était un abattoir humain. Ceux qui arrivaient ne sortaient jamais vivants, à moins de réussir à s’échapper ou d’être pris pour travailler. »

La fin de Treblinka

En août 1943, les prisonniers ont organisé une révolte désespérée. ils mettent le feu au camp et tuent plusieurs gardes. Plus de 200 prisonniers ont réussi à s’échapper, bien que beaucoup aient été rattrapés ou tués ensuite.

Cette révolte, c’est la fin de Treblinka. Peu après, le camp fut détruit par les nazis, qui ont tenté d’effacer les traces de leurs crimes.

Se souvenir de Treblinka en passant par les noms

La base de données Treblinka est un projet qui pourrait paraître inutile. Après tout, pourquoi rebrasser le passé? En réalité, il s’agit de retrouver une dignité qui a été volée à tant de gens et se permettre de revivre sans oublier. Ewa Telezyñska-Sawicka et Pawel Sawicki reconnaissent que ce n’est pas évident mais beaucoup de personnes en ressentent le besoin:

« Ce n’est pas facile pour beaucoup de gens, c’est un sujet trop difficile pour travailler dessus, mais malgré tout nous avons des bénévoles, nous avons des soutiens. Ces soutiens sont des personnes vraiment importantes, qui comprennent à quel point notre travail est important. »

Parmi eux figurent des personnalités comme le professeur Dario Stola, président du comité international et ancien directeur général du Musée Polin, ainsi que de nombreux anonymes profondément investis.

Un travail international plein de spécialistes

L’organisation fait appel à divers spécialistes, traducteurs et chercheurs à travers le monde. L’un d’eux, vivant à Bariloche en Argentine, a été trouvé grâce à Andrew, un Australien travaillant pour la fondation en Pologne. Leur rôle dépasse la simple traduction. Ces personnes sont investies comme des historiens le seraient.

« C’est un excellent traducteur, mais pas seulement : il explore aussi notre base de données, il suggère parfois des corrections, il trouve d’autres sources, pas seulement celles qu’on lui donne à traduire. »

Plus de 500 sources pour retracer l’histoire

Près de la moitié des données proviennent de Yad Vashem et le projet collabore aussi avec le United States Holocaust Memorial Museum, l’Institut Terezín, et bien d’autres. Les sources sont d’une grande diversité : mémoires, dossiers judiciaires, témoignages, interviews, livres commémoratifs…

« Nous avons plus de 500 sources. D’une seule source, parfois nous tirons 70 à 80% des données, et d’environ 100 sources nous n’avons trouvé qu’une seule personne. »

Une définition large des victimes de Treblinka

La base inclut non seulement ceux morts à Treblinka même, mais aussi ceux qui ont tenté de s’échapper ou sont décédés pendant le transport. L’équipe souhaite ainsi honorer toutes les vies brisées :

« Nous répertorions toutes ces personnes sur notre site. »

Des outils de recherche avancés pour reconstituer des histoires familiales

Actuellement, la base contient près de 114 000 personnes, et environ 15 000 nouveaux noms devraient être ajoutés prochainement. Le moteur de recherche utilise la technologie Soundex, permettant une recherche phonétique même lorsque les orthographes varient grandement.

La base compile des histoires détaillées, comme celle de Francisca Kinova. Les liens familiaux sont systématiquement identifiés et regroupés :

« Nous voudrions que les personnes séparées durant la période la plus difficile de leur vie soient au moins réunies dans notre base. »

Cette démarche est essentielle d’un point de vue émotionnel mais aussi pratique, pour vérifier l’identité des familles et éviter les doublons.

Autres projets : fugitifs et localités d’origine

L’organisation développe aussi une base sur les fugitifs (environ 1 000 personnes identifiées, dont 600 déjà en ligne) et une liste des villes et villages d’origine des victimes. Plus de 300 localités y figurent, avec dates et nombres de déportés, un travail inédit même pour le musée officiel de Treblinka.

Allemagne Auschwitz camp d'extermination Ewa Telezyñska-Sawicka Franz Stangl juifs Pawel Sawicki Shoah Treblinka
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