Les États-Unis ont annoncé l’interruption de l’envoi de missiles de défense aérienne et d’autres armes militaires qu’ils avaient déjà promis à l’Ukraine. Plusieurs responsables de la Maison Blanche disent que cette décision est dûe à l’état actuel des stocks américains, jugés trop bas pour continuer à fournir ces systèmes sans risque pour la sécurité nationale.
Anna Kelly, porte-parole de l’administration explique que ce choix montrela volonté du pays de protéger avant tout ses propres intérêts et que ce réexamen de l’aide militaire accordée à l’étranger est liée à la capacité des États-Unis à maintenir un niveau de préparation suffisant face aux menaces potentielles.
Un retrait qui ne surprend pas tellement mais reste brutal
Ce retrait partiel d’équipements arrive alors que la Russie continue ses frappes sur le territoire ukrainien. Les forces de Kyiv comptaient sur l’arrivée rapide de ces armes pour renforcer leur défense aérienne, protéger leurs infrastructures et maintenir un équilibre face à la puissance de feu russe.
Depuis le début du conflit en 2022, l’Ukraine s’est largement appuyée sur le soutien occidental, surtout américain, pour obtenir des systèmes performants capables d’intercepter les missiles et drones russes.
L’annonce de Washington représente donc le début de la fin pour le gouvernement ukrainien qui, déjà, peine à obtenir les quantités de munitions nécessaires pour ses opérations quotidiennes.
Si l’Europe ne se met pas à produire en masse pour compenser ce retrait américain, le futur du conflit est sombre : L’Ukraine se rendra et la Russie, fière de son combat, n’hésitera pas à tenter de récupérer les anciens pays satellites, qu’ils considèrent comme étant partie de la Russie.
Des stocks américains soi-disant insuffisants
Le Pentagone a confirmé que cette suspension était causée par des armes et munitions spécifiques dont les réserves avaient atteint un seuil jugé préoccupant. Aucun détail n’a été communiqué sur la nature exacte des systèmes concernés. Nous pouvons spéculer que les relations détériorées entre l’Ukraine et la Russie y ont quelque chose à voir.
Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, Sean Parnell, la priorité reste est que l’armée dispose des capacités requises pour faire face à toute menace. La récente réforme fiscale et budgétaire adoptée par le Congrès permettra de moderniser l’ensemble des systèmes d’armement et d’assurer la sécurité du pays pour les décennies à venir.
Ces missiles sont à forte valeur stratégique
Kyiv réclame depuis toujours, avec insistance, des armements capables de frapper des positions adverses situées loin derrière la ligne de front. Cela inclue le missile allemand Taurus, dont la portée, la vitesse et la capacité explosive se rapprochent de celles des SCALP français et Storm Shadow britanniques déjà fournis.
Le Taurus présente tout de même une caractéristique particulière : il peut être programmé pour exploser après avoir traversé des couches de béton et d’acier, ce qui le rend redoutable contre les bunkers, centres de commandement et entrepôts militaires protégés.
C’est précisément cette faculté qui suscite l’intérêt de Kyiv, alors que la Russie a largement enterré ses infrastructures stratégiques pour limiter les dégâts potentiels.
L’hésitation de Berlin
Berlin n’a pas encore donné son feu vert à l’envoi de ces missiles Taurus puisque certains ministres craignent qu’une telle livraison n’entraîne une escalade militaire incontrôlable.
Les responsables ukrainiens répondent en disant que sans systèmes capables de cibler l’arrière des lignes russes, il leur sera extrêmement difficile de reprendre l’avantage et de libérer les territoires occupés.