La militante suédoise pour le climat, Greta Thunberg, 22 ans, a été arrêtée avec près de 500 autres personnes alors qu’elle participait à la Global Sumud Flotilla, une expédition maritime destinée à livrer de l’aide humanitaire à Gaza.
Le convoi de 40 bateaux a été intercepté en pleine mer, à quelques heures des côtes palestiniennes. Les forces israéliennes sont intervenues dans la nuit de mercredi à jeudi, saisissant les navires et arrêtant les participants avant de les emmener au port d’Ashdod. Les autorités israéliennes affirment que ces derniers tentaient « d’entrer illégalement » sur leur territoire.
Greta Thunnberg, en plein enfer carcéral
Alors qu’une partie des militants a déjà été expulsée vers la Turquie, l’Italie et l’Espagne, plusieurs dizaines restent détenus à la prison de Ketziot, au cœur du désert du Néguev. Ce centre de détention est tristement connu pour ses conditions inhumaines. Greta Thunberg fait partie de ceux qui y seraient encore enfermés, aux côtés de la députée européenne Rima Hassan et de Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela.
Des témoins affirment que la jeune Suédoise a été brutalisée. Le journaliste turc Ersin Çelik raconte avoir vu les soldats israéliens « traîner Greta par terre » et la « forcer à embrasser le drapeau israélien ». Il parle même de « torture morale et physique ». D’autres activistes confirment : la militante aurait été poussée, exhibée avec un drapeau autour du corps et privée de nourriture et d’eau potable pendant des heures.
“Ils nous ont traités comme des animaux”
Hazwani Helmi, une activiste malaisienne, décrit un climat de peur et d’humiliation : « On nous a refusé l’eau, les médicaments, la moindre dignité. Greta a été utilisée comme un trophée. »
Windfield Beaver, un Américain également arrêté, parle d’un « spectacle de propagande » orchestré par le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben-Gvir. Selon lui, la jeune femme aurait été enfermée de force dans une pièce lors de son arrivée.
Lorenzo Agostine, journaliste italien présent sur la flottille, a décrit une scène « insoutenable » : « Greta n’est qu’une fille de 22 ans, courageuse, idéaliste. Ils l’ont humiliée et photographiée, drapée dans un drapeau israélien, comme un trophée de guerre. »
Silence.
L’organisation israélienne Adalah, qui défend juridiquement les détenus, rapporte que plusieurs d’entre eux ont été forcés de rester à genoux pendant des heures, menottés, sans accès à leurs avocats.
Le ministère suédois des Affaires étrangères a confirmé qu’un représentant de l’ambassade avait pu rencontrer Thunberg en prison. L’activiste aurait parlé de cellules infestées de punaises de lit, d’une alimentation quasi inexistante et d’une privation d’eau. Dans un mail interne, un diplomate évoque « un état de déshydratation avancé » et ajoute que Greta s’inquiétait que des photos d’elle, humiliée, circulent déjà.
“Ils veulent que ceux qui défendent les autres aient peur”
Plusieurs des militants libérés assurent que la jeune femme a été frappée « pour servir d’exemple ». Ersin Çelik, encore sous le choc, résume la situation :
« Ils ont voulu faire comprendre que quiconque défiera Israël finira comme elle. Mais ils oublient que ceux qui vivent par l’épée périront par l’épée. Greta, elle, n’a jamais levé la main sur personne. Elle agit pour sauver des vies, pas pour les briser. »
Depuis sa détention, le hashtag #FreeGreta s’est répandu sur les réseaux sociaux. Des rassemblements ont eu lieu à Stockholm, Paris et Londres. Les soutiens dénoncent une atteinte flagrante aux droits humains et réclament sa libération immédiate.


