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Le vieux continent et ses problèmes d’énergie

Suzanne LatrePar Suzanne Latredimanche, 25 maiAucun commentaire4 Min Temps de lecture
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Tandis que les éoliennes allemandes tournent vaillamment dans les champs de Basse-Saxe, on se demande parfois si elles ne brassent pas surtout... du vent politique. Chacune tourne pour elle-même, comme l’Union européenne en matière de politiques énergétiques.
Tandis que les éoliennes allemandes tournent vaillamment dans les champs de Basse-Saxe, on se demande parfois si elles ne brassent pas surtout... du vent politique. Chacune tourne pour elle-même, comme l’Union européenne en matière de politiques énergétiques.
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Depuis plusieurs décennies, l’Union européenne cherche à concilier trois objectifs majeurs dans sa politique énergétique : garantir un approvisionnement stable, réduire les coûts pour les consommateurs et respecter des critères environnementaux de plus en plus stricts.

Ce triptyque – abordabilité, fiabilité, durabilité – est formalisé dès 2007 lors des premières grandes lignes stratégiques fixées par le Conseil européen, puis repris par les Nations Unies. Mais entre les engagements affichés, les réalités nationales et les pressions internationales, la route reste semée d’obstacles.

L’Europe, énergétiquement incontinente, consomme plus qu’elle ne contrôle, incapable de maîtriser ses flux comme ses dépendances.

Un continent, mille énergies

Olivier Delbard, professeur à l’ESCP Business School dit que l’un des freins majeurs à une transition énergétique harmonisée au sein de l’Union européenne serait la diversité des mix énergétiques nationaux.

« Chaque État membre reste maître de son mix énergétique, ce qui rend le sujet évidemment très complexe », observe-t-il.

Cette hétérogénéité a des effets tangibles sur les niveaux d’émissions : « La Pologne a deux fois plus d’émissions de gaz à effet de serre par habitant qu’un pays comme la Suède », illustre-t-il, rappelant que cela découle d’une dépendance plus marquée aux énergies fossiles dans certains pays et à des sources plus décarbonées (renouvelables, nucléaire) dans d’autres.

À cette disparité technique s’ajoute une forte composante culturelle : « Il y a une acceptabilité sociale qui n’est absolument pas la même d’un pays à l’autre », souligne Delbard, évoquant les perceptions contrastées du nucléaire ou de l’éolien d’un État à l’autre.

Cette fragmentation, qu’il qualifie d’« épine […] en Europe », rend la définition d’un consensus européen difficile.

Ill met en garde contre « beaucoup de fausses bonnes idées sur les solutions technologiques », pointant notamment le gaz naturel liquéfié et l’hydrogène, présentés comme miracles mais porteurs de lourdes conséquences environnementales.

« Il est absolument indispensable de ne pas dissocier les enjeux de durabilité des enjeux sociaux et d’équité sociale », conclut-il,pour rappeler l’enjeu crucial de la transition juste.

De l’acier à l’atome : l’Union européenne face à sa dépendance énergétique

Pour Adina Revol, auteure de “Rompre avec la Russie – Le réveil énergétique européen“, l’histoire de l’Union européenne est indissociable de celle de la sécurité énergétique.

« Oui, si j’avais à résumer l’histoire de l’Union européenne, je dirais que c’est l’histoire de la sécurité énergétique. »

L’Europe communautaire est née sur les bases du charbon et de l’acier avec le traité fondateur de 1951, dans un contexte de reconstruction d’un continent dévasté : « L’Europe a commencé avec le charbon et l’acier […] il fallait la reconstruire et donc […] il fallait avoir assez de charbon. »

Ce besoin d’indépendance énergétique a rapidement évolué après la crise du canal de Suez, ce qui a incité les États fondateurs à se tourner vers le nucléaire, d’où le traité Euratom signé en 1958, « le même jour que le traité […] à la base de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Union européenne. »

Mais l’histoire de l’Europe énergétique n’est pas celle d’une autonomie consolidée. Revol rappelle que « le charbon devient trop cher […] on passe à une transition vers le pétrole et le gaz qui sont importés. »

Ces sources deviennent alors vulnérables aux tensions géopolitiques, comme le démontrent les chocs pétroliers des années 1970.

« Les États ont développé des solutions nationales, donc d’où le plan nucléaire français […] les Allemands […] la force du deutschemark […] les Anglais ont commencé à forer. »

Le virage décisif s’opère avec ce qu’elle appelle « l’histoire de l’insécurité énergétique européenne », marquée notamment par la politique allemande d’interdépendance avec la Russie, l’Ostpolitik.

Adina Revol insiste sur son impact structurel : « Aujourd’hui, c’est la faiblesse structurelle de la sécurité énergétique européenne. » Une interdépendance que certains croyaient alors symétrique : « L’Allemagne importe beaucoup de gaz russe, elle paye beaucoup à la Russie […] les deux ont besoin l’une de l’autre de la même façon. »

Mais les événements ont montré les limites de ce pari, notamment lors des coupures de gaz par Gazprom en 2006 et 2009, révélant brutalement la dépendance de nombreux pays : « Il y avait plus de gaz, c’est très simple. […] c’est le retour à l’âge de pierre. »

Cette vulnérabilité est aggravée par le fait que « l’énergie n’était pas une compétence européenne », chaque État ayant jalousement gardé sa souveraineté énergétique pour des raisons politiques et électorales : « Les gouvernements ont beaucoup regardé à court terme, n’ont pas regardé à très long terme. »

Cette résistance à une gouvernance commune a empêché la mise en place d’une véritable politique énergétique commune, malgré des tentatives de coordination à partir de 2009 : « Il a fallu prendre le taureau par les cornes. »

Adina Revol dépendance énergétique émissions de gaz à effet de serre énergie énergies fossiles éolien nucléaire Olivier Delbard
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