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L’exode amoureux des jeunes hommes occidentaux

Véronique DelpierrePar Véronique Delpierrelundi, 28 avrilMise à jour:lundi, 28 avrilAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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Des jeunes hommes se lancent dans un exode, une quête pour rencontrer des femmes à l'autre bout du monde. Si certains y trouvent le véritable amour avec un grand A, d'autres "passport bros" sont dans une logique d'exploitation.
Des jeunes hommes se lancent dans un exode, une quête pour rencontrer des femmes à l'autre bout du monde. Si certains y trouvent le véritable amour avec un grand A, d'autres "passport bros" sont dans une logique d'exploitation.
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De plus en plus de jeunes hommes d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord choisissent un exode pour tenter leur chance ailleurs, non pas pour étudier ou travailler, mais pour séduire.

Dans les grandes villes comme Paris, Londres ou New York, beaucoup de célibataires masculins peinent à nouer des relations stables.

Une étude menée par l’Université de Stanford en 2021, 63 % des hommes âgés de 18 à 29 ans aux États-Unis se déclaraient célibataires, contre seulement 34 % des femmes de la même tranche d’âge. Le fossé ne cesse de se creuser.

Cette difficulté à séduire pousse certains à envisager une stratégie claire : s’expatrier dans des pays économiquement moins favorisés comme la Thaïlande, où leur simple nationalité et leur pouvoir d’achat les placeraient au sommet de la hiérarchie sociale.

En Amérique, on les nomme “passport bros”, en référence à la culture des fraternités, où les hommes seraient un peu rustres, focalisés sur un centre d’intérêt commun. Ici, cet intérêt commun est d’utiliser son passeport pour séduire.

Frustrés en amour, ils entament leur exode

Ces hommes ne partent pas au hasard. Ils choisissent délibérément des destinations où leur passeport devient un atout : Thaïlande, Vietnam, Colombie, Philippines. Là-bas, ils espèrent compenser ce qu’ils perçoivent comme un déclassement social dans leur propre pays.

Pour Martin, 27 ans, ancien serveur à Manchester, le déclic est venu après des années passées sur les applications de rencontres sans succès. “Je voyais des filles ordinaires sortir avec des types beaucoup plus riches, beaucoup plus beaux. J’avais l’impression d’être invisible“, explique-t-il. “En Thaïlande, j’ai eu des rendez-vous dès ma première semaine.“

Le sociologue américain Mark Regnerus, spécialiste des dynamiques de séduction, explique :

“Dans les sociétés où les femmes sont économiquement indépendantes, elles ont tendance à être beaucoup plus sélectives dans le choix de leur partenaire. Cela laisse sur le carreau une grande partie des hommes moyens, qui se tournent alors vers des contextes où le rapport de force est inversé.“

Un exode risqué au final.

Ces “aventuriers du cœur” idéalisent souvent les cultures locales. Beaucoup imaginent trouver une femme docile, centrée sur la famille, loin des ambitions professionnelles et du féminisme occidental. Mais la réalité leur réserve souvent un réveil brutal.

D’abord, l’idée que les femmes de ces pays seraient plus “traditionnelles” est en décalage croissant avec la réalité. Grâce à Internet, aux réseaux sociaux et aux applications de rencontres, la mondialisation des mentalités féminines avance à grands pas.

Un rapport de la Banque mondiale publié en 2022 indique que 68 % des jeunes femmes vietnamiennes utilisent régulièrement Instagram, TikTok ou Facebook, avec une exposition massive aux standards mondiaux de beauté, de mode et d’indépendance.

Anna, 24 ans, originaire de Cebu aux Philippines, confirme cette évolution :

“Les filles ici ne sont pas naïves. Elles savent exactement ce qu’elles valent. Beaucoup ne veulent pas d’un étranger par besoin économique, mais choisissent un partenaire qui les respecte, pas un homme qui pense pouvoir tout acheter.“

Un jeu qui se retourne contre eux

Beaucoup de ces hommes se retrouvent à fréquenter les mêmes types de femmes qu’ils dénonçaient dans leur pays : jeunes, attirées par l’argent, habituées à séduire des étrangers pour des avantages matériels.

Kevin, 32 ans, aujourd’hui installé à Bali, avoue sa désillusion :

“Au début, je croyais que j’allais trouver une fille ‘pure’. Mais très vite, j’ai compris que la plupart de celles que je rencontrais sur Tinder cherchaient surtout un sponsor.“

Les statistiques locales confirment ce constat : dans les zones touristiques de Thaïlande, près d’une rencontre sur deux entre un étranger et une locale naît sur une application de rencontre, d’après une étude de l’Université de Chulalongkorn (Bangkok, 2023).

À cela s’ajoute un autre problème : la concurrence s’intensifie. Là où ces hommes pensaient dominer, ils croisent désormais d’autres occidentaux, souvent plus jeunes, plus beaux, mieux éduqués. L’effet de rareté s’estompe.

L’illusion d’un eldorado

Beaucoup oublient également que les traditions locales exigent des qualités qu’ils ne possèdent pas forcément. Dans certaines communautés rurales, un homme est jugé sur son endurance, son sens du travail manuel, sa capacité à subvenir aux besoins d’une famille. Or, un citadin occidental incapable de réparer un moteur ou de cultiver un champ risque de passer pour faible, voire ridicule.

Ces voyageurs déçus échappent à la dureté du marché occidental pour tomber dans un autre système de sélection, tout aussi impitoyable, mais avec des codes différents.

La mondialisation de la séduction

Le dernier clou dans le cercueil de leur rêve est sans doute l’hyperconnexion mondiale.
Même dans les villages reculés, les jeunes femmes peuvent ouvrir un compte Instagram, monétiser leur image sur OnlyFans, échanger avec des millions d’admirateurs, et comparer les opportunités qui s’offrent à elles.

En d’autres termes, la femme isolée et ignorante du marché mondial n’existe plus. Le fantasme d’un monde figé dans des normes d’antan s’effondre sous la poussée d’une modernité numérique accessible à tous.

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