Amine Kessaci, issu d’un quartier populaire de Marseille, a rejoint la liste du parti Les Écologistes pour les élections européennes. Ce militant nous a livré ses combats et ses revendications dans le cadre de la campagne.
Amine Kessaci, pourriez-vous revenir sur votre parcours ?
J’ai 20 ans et je suis passionné de politique depuis toujours. Je suis notamment fondateur de « Conscience », une association qui agit dans 35 villes françaises, pour les quartiers populaires. Elle a pour objectif de mobiliser les jeunes des quartiers. Nous leur partageons l’idée que personne ne doit réfléchir ou porter des combats à leur place.
Nous avons des dispositifs tels que l’accompagnement alimentaire, l’insertion professionnelle ou encore la lutte contre la précarité.
Aussi, nous accompagnons des familles qui ont perdu des enfants dans des règlements de compte liés aux trafics de stupéfiants. L’association s’est notamment spécialisée dans les questions de drogues et de cannabis.
D’ailleurs, le dispositif d’accompagnement des victimes a été fondé à la suite de l’assassinat de mon frère ainé. Il a été tué à Marseille dans le cadre d’un règlement de compte. Voilà pourquoi la justice sociale est au cœur de mon combat.
Comment Amine Kessaci a rencontré Marie Toussaint, la tête de liste Les Écologistes ?
J’ai reçu des députés, des maires ou encore des ministres dans les locaux de mon association. Alors, lorsque Marie Toussaint m’a contacté sur les réseaux sociaux, c’est tout naturellement que j’ai accepté de la rencontrer.
J’ai aimé la sincérité de nos échanges. J’ai trouvé Marie Toussaint différente des autres politiques reçus précédemment. Beaucoup d’entre eux nous avaient promis de nombreuses choses… En vain.
Marie Toussaint a, quant à elle, été d’un véritable soutien sur des cagnottes. Elle a pris le temps de nous accompagner à l’occasion d’une marche contre la hausse des homicides au niveau national. Elle était marraine de ce projet. Marie Toussaint nous a aidé à nous structurer et à faire en sorte d’avoir du monde le jour J.
De quelle manière Amine Kessaci a rejoint Les Écologistes ?
À de nombreuses reprises, j’ai interpellé Marie Toussaint sur des sujets relatifs à la justice sociale. J’avais eu l’occasion d’évoquer avec elle la question de la légalisation du cannabis au niveau européen. Je lui avais également parlé du fait que, selon moi, l’Europe devait demander à des pays comme Dubaï ou la Thaïlande de rapatrier les narcotrafiquants.
Marie Toussaint s’est fortement intéressée à mes combats. C’est pourquoi elle m’a proposé de les mener par moi-même en la rejoignant sur sa liste.
J’ai confiance en elle et me retrouve dans ce qu’elle dit. Avec Marie Toussaint, nous parlons d’égal à égal. Elle est l’une des raisons à l’origine de mon engagement au sein du parti. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir pris cette décision. Cette campagne m’aura permis de faire le tour des quartiers populaires français.
Selon Amine Kessaci, l’écologie peut répondre aux problématiques des quartiers populaires. Dans quelle mesure ?
Pour moi, l’écologie sans justice sociale ne rime à rien. L’écologie doit répondre aux problèmes des quartiers et aux enjeux sociaux.
Prenons l’exemple de la rénovation thermique des bâtiments. C’est une question liée à l’énergie mais c’est aussi un thème social. Si les bâtiments étaient bien rénovés, l’environnement serait davantage respecté, il y aurait moins de consommation d’énergie et les foyers perdraient moins d’argent.
Aussi, il va de soi que le thème de l’écologie est lié à celui de la santé. À Marseille, par exemple, les bateaux de croisière sont juste en face des quartiers nord et polluent énormément. Résultat : des familles développent des maladies pulmonaires et des enfants ont des cancers.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que, dans de nombreux quartiers populaires, l’accès aux médecins est limité.
Enfin, j’aimerais souligner le fait que l’écologie n’est pas réservé qu’à une certaine classe de la population. L’écologie est l’affaire de tous. Nous aussi, nous souhaitons retrouver de la nature dans nos cités et ne plus avoir si chaud dans nos quartiers durant la période estivale.
Quels sujets porte Amine Kessaci dans le cadre de la campagne des élections européennes ?
Je porte la légalisation du cannabis au niveau européen et, pour cela, je suis de très près ce qui se fait en Allemagne à ce sujet. La rénovation thermique des bâtiments est aussi l’un de mes combats.
J’ai également des revendications quant au Fonds social européen. D’une part, les démarches liées au FSE doivent être simplifiées. D’autre part, je souhaite que les associations soient payées à notification. Enfin, nous aimerions que les salariés du Parlement européen aident les associations à demander des fonds européens. Aujourd’hui, cette mission est menée par les salariés des régions. Et il est difficile d’avoir accès aux fonds lorsque les régions concernées ne sont, par exemple, pas à gauche…
Le dernier sujet que je porte touche à la jeunesse. Je souhaite voir l’interdiction des stages non rémunérés au niveau européen et milite pour que tous les jeunes puissent avoir accès à l’éducation et à la formation. Pour cela, il faut que les 18-25 ans aient un « revenu formation ».