Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé dimanche soir que le gouvernement cherchait à renforcer sa politique d’immigration. Selon Darmanin, le projet de loi vise à être plus strict envers les étrangers qui commettent des crimes en France, en les expulsant du pays. S’exprimant sur la chaîne de télévision France 2, il a affirmé que la législation “consiste à être ferme” en matière d’immigration.
Reconnaissance pour Certains Sans-Papiers
Malgré son approche rigoureuse, le ministre Darmanin a reconnu la nécessité de régulariser certaines personnes entrées en France sans autorisation. Le projet de loi prévoit une disposition qui accorderait un statut légal, sous certaines conditions, aux individus en situation irrégulière travaillant dans des secteurs spécifiques confrontés à des pénuries de main-d’œuvre.
Débats Houleux au Sénat
Le Sénat a entamé les débats sur le projet de loi, marquant ainsi la première étape d’un processus législatif potentiellement long et difficile. La mesure a déjà été reportée à plusieurs reprises cette année en raison du manque de soutien d’une majorité parlementaire.
Le Sénat, dont la majorité est conservatrice, s’oppose à l’octroi d’un statut légal aux travailleurs entrés illégalement en France, arguant que cela pourrait encourager davantage de migrants à venir dans le pays.
Le Premier ministre Élisabeth Borne a réfuté cette affirmation, déclarant que la disposition profiterait à “des personnes présentes sur notre territoire depuis des années et bien intégrées.”
Protestations et Critiques
Des dizaines de députés de gauche et d’activistes des droits de l’homme ont organisé une manifestation devant le Sénat pour exprimer leur opposition au projet de loi.
Des organisations non gouvernementales ont vivement critiqué la législation dans son ensemble, affirmant qu’elle menaçait les droits des migrants.
Eva Cossé, chercheuse principale en Europe à Human Rights Watch, a déclaré que les autorités françaises tentaient à nouveau de promouvoir des mesures d’immigration profondément défaillantes. Selon elle, diviser les familles et restreindre les droits des demandeurs d’asile ne résout pas les préoccupations de sécurité du pays.
La Ligue des droits de l’homme a qualifié la loi proposée par le gouvernement de “répressive”.
Amnesty International France a tweeté que le projet de loi ne protégeait pas adéquatement les droits des personnes en exil et pourrait même les détériorer.
La France est confrontée à un débat brûlant sur l’immigration, avec des opinions divergentes au sein du gouvernement, du Parlement et de la société civile, soulignant l’importance de trouver un équilibre entre la sécurité nationale, les droits des migrants et l’intégration.