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Séisme meurtrier au Myanmar: Une difficile mobilisation de l’aide internationale

Marine LegrosPar Marine Legrosjeudi, 10 avrilMise à jour:jeudi, 10 avrilAucun commentaire5 Min Temps de lecture
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Une des rares images de ce séisme au Myanmar. La population est livrée à elle-même. ©AP
Une des rares images de ce séisme au Myanmar. La population est livrée à elle-même. ©AP
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Le 28 mars 2025, un tremblement de terre de magnitude 7,7 a lieu au Myanmar et provoque la mort d’au moins 3 649 personnes selon les chiffres les plus récents émanant de la junte militaire.

À Mandalay, deuxième plus grande ville du pays, des immeubles entiers se sont effondrés, et des quartiers entiers sont réduits à des ruines.

Le bilan humain est encore en cours d’évaluation : de nombreuses personnes sont portées disparues et des centaines de corps restent ensevelis sous les décombres.

Au-delà de la violence du séisme lui-même, c’est surtout la situation politique, l’isolement technologique et l’état du pays après quatre années de guerre civile qui rendent cette catastrophe particulièrement critique – et tragiquement négligée à l’international.

Des vies ensevelies, une population livrée à elle-même

Les images du séisme au Myanmar ont été rares. Contrairement à la Thaïlande voisine, où les vidéos de gratte-ciel oscillants ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, les informations venues du Myanmar sont restées limitées.

Les coupures de courant, les pannes d’Internet et le contrôle exercé par le pouvoir militaire sur les communications empêchent la diffusion d’images depuis les zones sinistrées.

Dans les quartiers les plus touchés de Mandalay, les survivants tentent de secourir leurs proches à mains nues, souvent sans formation ni matériel adapté. L’extraction des blessés et des corps s’effectue dans des conditions extrêmement précaires. Dans un immeuble de douze étages effondré, une femme a pu être sauvée après plus de 30 heures, grâce aux efforts désorganisés mais déterminés de riverains. La Croix-Rouge estime que plus de 90 personnes pourraient encore être coincées dans les décombres de ce seul bâtiment.

Un témoin sur place, interrogé par la BBC, décrivait la confusion totale : « Il n’y a aucune coordination, aucun responsable. Les hôpitaux sont débordés, les familles ne savent même pas où emmener les morts. »

Dans une école maternelle effondrée dans un township voisin, les secours ont retrouvé les corps de douze enfants et d’un enseignant.

Les infrastructures du Myanmar en ruines et des routes coupées

Le tremblement de terre a touché au moins six États et régions du Myanmar. La plupart des routes majeures reliant Yangon à Naypyidaw et Mandalay ont été endommagées ou bloquées par des glissements de terrain. Des fissures ont également été signalées sur de nombreux ponts, rendant la circulation des secours difficile, voire impossible dans certaines zones. L’aéroport de Mandalay est inutilisable à ce jour, les pistes ayant été endommagées par la secousse.

Dans certaines régions du Myanmar, la population n’a pas encore été localisée par les autorités ou les ONG. L’Organisation des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a signalé une pénurie de matériel médical, notamment de kits de traumatologie, d’anesthésiques, de poches de sang, de médicaments de base et de tentes pour le personnel soignant.

Une junte débordée mais toujours engagée dans les hostilités

Le pouvoir militaire, qui contrôle le Myanmar depuis le coup d’État de février 2021, n’a aujourd’hui plus autorité sur une grande partie du territoire. En conflit permanent avec une coalition d’insurgés ethniques et de groupes de résistance pro-démocratie, la junte mène encore aujourd’hui des frappes aériennes et des attaques de drones, y compris après le séisme. Les bombardements ciblent des tunnels et des caches supposées appartenir à l’opposition armée.

Cette stratégie militaire, menée en pleine crise humanitaire, a été condamnée avec force par le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme au Myanmar, Tom Andrews, qui a appelé la junte à suspendre immédiatement ses opérations. Il dit que ces attaques sont « scandaleuses » et « moralement inacceptables ».

L’armée semble vouloir utiliser cette catastrophe comme une opportunité militaire : les destructions ont en effet mis à nu certains réseaux souterrains utilisés par la résistance, rendant leur repérage et leur neutralisation plus facile.

L’aide internationale restreinte et sous contrôle

La junte a lancé un appel un peu inhabituel à l’aide internationale et a rompu temporairement avec sa politique isolationniste.

Des pays comme la Chine, l’Inde et la Russie ont commencé à envoyer de l’aide, mais la livraison de cette assistance est complexe et controversée. Les analystes redoutent que les autorités distribuent les ressources de manière discriminatoire pour privilégier les populations fidèles au régime au détriment des zones contrôlées par la résistance.

En d’autres termes, l’aide humanitaire risque d’être instrumentalisée comme levier politique.

L’accès aux zones les plus touchées reste, de toute façon, très limité. Dans certaines régions, aucun convoi de secours n’a encore pu parvenir. L’OCHA indique que 17,2 millions de personnes vivent dans les zones affectées et que près de 20 millions de personnes étaient déjà en besoin humanitaire avant le séisme.

Une mission diplomatique sous haute surveillance

Julie Bishop, envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour le Myanmar, s’est rendue sur place peu après la catastrophe. Il s’agit de sa deuxième visite officielle depuis sa nomination. Elle a rencontré le ministre des Affaires étrangères dans une structure temporaire, le bâtiment du ministère ayant été endommagé.

Les discussions ont porté sur la coordination entre le gouvernement militaire et l’ONU pour faciliter la distribution de l’aide.

Aucune rencontre avec le chef de la junte, Min Aung Hlaing, ni avec l’ancienne dirigeante démocratiquement élue Aung San Suu Kyi – toujours emprisonnée – n’a été confirmée. Suu Kyi, âgée de 79 ans, purge une peine cumulée de 27 ans d’emprisonnement dans des conditions opaques. La junte refuse qu’elle rencontre toute autorité étrangère, y compris les émissaires de l’ASEAN.

Aung San Suu Kyi Croix-Rouge Julie Bishop junte militaire Mandalay Min Aung Hlaing OCHA ONU séisme
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