Le nouveau gouvernement de Michel Barnier, nommé Premier ministre le 5 septembre 2024, marque une étape cruciale dans l’orientation politique de la France. Composé de 39 ministres et secrétaires d’État, ce gouvernement, dévoilé le 21 septembre, reflète l’ambition de Michel Barnier de conjuguer sobriété, efficacité et écoute des citoyens, dans un contexte politique tendu.
Un gouvernement marqué par l’appel à la modestie et à l’écoute
Dès son premier discours devant ses ministres, Michel Barnier a insisté sur la nécessité d’un nouveau style de gouvernance, centré sur la modestie, la retenue et l’écoute des Français. Il a expressément demandé à ses ministres de réduire la fréquence de leurs déplacements, tout en consacrant davantage de temps sur le terrain pour dialoguer avec les citoyens, les élus locaux et les administrations déconcentrées. Ce message, loin d’être anecdotique, montre une volonté de renouer avec un style de gouvernement plus proche des préoccupations du quotidien.
Barnier a également souligné l’importance de répondre rapidement et systématiquement aux courriers et sollicitations des Français et des associations, en insistant sur le fait que “les bonnes idées viennent de partout”. Il a ainsi invité son équipe à adopter un mode de fonctionnement centré sur la simplification, la sobriété et des résultats rapides, critères que les citoyens, selon lui, attendent du gouvernement.
Malgré cet appel à la retenue et à l’efficacité, le gouvernement de Michel Barnier est déjà sous pression, avec des critiques venant de divers horizons politiques. Il est confronté à la menace d’une motion de censure, principalement alimentée par des oppositions concernant certains choix ministériels et l’orientation générale du gouvernement. En particulier, des figures telles que Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur et représentant de l’aile droite des Républicains, suscitent des réactions contrastées, notamment en raison de leurs positions conservatrices sur des sujets sociaux sensibles.
Le Premier ministre lui-même, bien que respecté pour son rôle clé dans les négociations du Brexit et ses décennies d’expérience politique, reste une figure qui devra s’imposer dans ce paysage politique complexe, notamment face aux attentes croissantes des citoyens sur des sujets tels que l’économie, la sécurité et l’écologie.
Dans la lignée des politiques européennes qu’il a défendues au cours de sa carrière, Michel Barnier a défini son gouvernement comme étant républicain, progressiste et européen. Cette orientation marque la volonté de Barnier de se positionner à la croisée des chemins entre les différentes forces politiques en France, tout en préservant une identité européenne forte. Les relations avec l’Union européenne et la gestion des crises climatiques seront des axes prioritaires, avec des ministres comme Jean-Noël Barrot aux affaires étrangères et Agnès Pannier-Runacher à la transition écologique, des figures reconnues pour leur expertise et leur engagement.
Des figures-clés pour ce nouveau gouvernement – Ce que vous devez retenir.
Michel Barnier a choisi de s’entourer de personnalités aux parcours variés, certaines issues des Républicains, d’autres de Renaissance ou du MoDem, dans un esprit de coalition élargie. Parmi les membres notables de son équipe, on retrouve les figures suivantes.
- Didier Migaud, ancien président de la Cour des comptes, nommé ministre de la Justice. Son expérience dans la gestion des finances publiques et la transparence gouvernementale en fait un atout dans un gouvernement qui se veut exemplaire.
- Catherine Vautrin, ministre du Partenariat avec les Territoires et de la Décentralisation, figure expérimentée de la droite républicaine, qui jouera un rôle central dans la réforme territoriale et les relations avec les collectivités locales.
- Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, représentant de l’aile conservatrice des Républicains, aura la lourde tâche de gérer les questions sécuritaires, tout en répondant aux exigences de la société civile sur les questions de libertés individuelles.
- Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy, occupe désormais le poste de ministre de la Culture et du Patrimoine, avec des dossiers délicats à gérer, notamment ceux liés à la transparence et à l’usage des fonds publics dans le secteur culturel.
Deux des priorités de ce gouvernement seront sans doute la transition écologique et la relance économique. Michel Barnier a confié à Antoine Armand, un jeune ministre de 33 ans, la responsabilité du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Cet inspecteur des finances de formation est chargé de mettre en œuvre des politiques ambitieuses pour relancer la croissance et améliorer la compétitivité de la France sur la scène internationale.
Du côté de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher sera en première ligne pour orchestrer des réformes destinées à réduire l’empreinte carbone du pays tout en répondant aux attentes des Français en matière de préservation de l’environnement et de lutte contre les risques climatiques.