Le 1er Octobre, l’icône hollywoodienne Dame Julie Andrews a célébré ses 90 ans. De La Mélodie du Bonheur à Bridgerton, Julie Andrews a charmé le public pendant près de huit décennies, avec une vie qui est marquée par un succès musical et cinématographique. Mais derrière ces victoires, cette icône a dû affronter une image trop « lisse » et une opération ratée qui a bouleversé son destin artistique.
Les débuts de la voix d’or de Julie Andrews
Julie Andrews est née Julia Elizabeth Wells en 1935, dans le Surrey, en Angleterre. Son enfance difficile, sur fond de Seconde Guerre mondiale, ne l’a pas empêchée de découvrir très tôt son amour pour la scène. Élève à la Cone-Ripman School, elle étudie le chant auprès de la soprano classique Madame Lilian Stiles-Allen, qui l’aide à façonner cette voix devenue légendaire.
Elle monte pour la première fois sur scène à 10 ans et chante aux côtés de ses parents, puis fait ses débuts professionnels en solo à 12 ans. À 13 ans, elle se produit devant la famille royale lors du Royal Variety Performance, devenant la plus jeune chanteuse solo de l’histoire de l’événement.
Le succès accompagne la jeune prodige : rôles sur scène, passages à la télévision et bientôt un premier grand rôle dans Cendrillon.
Mais c’est à Broadway que Julie Andrews connaît sa véritable ascension. Elle débute dans la comédie musicale The Boy Friend, où elle incarne Polly Browne. Ce succès la propulse vers un rôle devenu mythique : celui d’Eliza Doolittle dans My Fair Lady. Sa performance est saluée unanimement, et entre 1954 et 1962, elle s’impose comme une artiste irrésistible, à la fois talentueuse et profondément attachante.
Du théâtre à Hollywood
Bien qu’elle ait été écartée du rôle d’Eliza Doolittle dans l’adaptation cinématographique de My Fair Lady au profit d’Audrey Hepburn, c’est Disney qui lui offre sa revanche.
En 1964, Mary Poppins révèle son talent au monde entier. Dans ce rôle de gouvernante « pratiquement parfaite », Julie Andrews captive par sa grâce et son assurance. Sa voix limpide, sa diction impeccable et sa présence pleine d’esprit donnent vie à un personnage devenu immortel.
Sa prestation lui vaut un Golden Globe, et dans son discours, Andrews remercie malicieusement Jack Warner, le producteur qui l’avait écartée de My Fair Lady : « C’est lui qui a rendu tout cela possible, finalement ! »
Un an plus tard, elle revêt l’habit de nonne pour chanter dans les Alpes autrichiennes dans La Mélodie du Bonheur (The Sound of Music). Face à Christopher Plummer, elle rayonne dans le rôle de Maria, apportant une énergie contagieuse et une tendresse sincère. Le critique Bosley Crowther résumera son charme : « Elle rend ses dialogues aussi vivants et captivants que ses chansons. »
Ce film lui vaudra un deuxième Golden Globe et la consacrera définitivement comme l’une des reines d’Hollywood.
L’éternelle gouvernante ?
Cette image de femme parfaite, Julie Andrews l’a longtemps combattue. Invitée sur le plateau de Michael Parkinson, elle confie avoir tenté, en écrivant son autobiographie, de se débarrasser de cette réputation « trop propre ». Elle redoute d’être cantonnée à des rôles de gouvernante, conséquence directe du succès de Mary Poppins et La Mélodie du Bonheur.
Pour casser cette image, elle tourne dans Star!, un film ambitieux mais mal accueilli. Sa prestation y est jugée trop « distinguée », trop polie. Les années suivantes, elle alterne les succès et les échecs, mais conserve l’admiration du public pour sa voix, symbole d’élégance et de magie.
C’est pourquoi la perte de cette voix, à la suite d’une opération chirurgicale ratée des cordes vocales, fut un choc immense. Andrews parle d’une période de profonde dépression. Le public, lui, se demande si elle reviendra un jour à l’écran.
Contre toute attente, elle se réinvente : elle tourne dans plusieurs films et séries à succès, notamment dans Princesse malgré elle, où elle interprète une reine pleine de sagesse et où elle ose chanter à nouveau, brièvement.


