Dans un développement géopolitique significatif, la France conclut l’année 2023 avec une empreinte réduite dans la région instable du Sahel en Afrique. Le retrait des troupes françaises de trois pays alliés clés, engagés dans une lutte collective contre l’insurrection islamiste, marque un changement notable dans l’équilibre des pouvoirs, la Russie et d’autres entités comblant de plus en plus le vide.
Plus tôt ce mois-ci, les derniers soldats français ont quitté le Niger, incitant Paris à fermer de manière inhabituelle son ambassade à Niamey. Ce retrait fait suite à des départs similaires du Burkina Faso plus tôt cette année et du Mali en 2022, tous à la suite de coups d’État condamnés par la France, l’ancienne puissance coloniale. La décision reflète également une vague croissante de sentiment anti-français dans la région.
L’alliance G-5 Sahel, une coalition de cinq pays formée pour lutter contre le terrorisme au sud du Sahara en collaboration avec la France, est désormais sur le point de s’effondrer. Le Tchad et la Mauritanie, les membres restants, laissent entendre la dissolution de l’alliance.
S’ajoutant à la tension, les autorités nigériennes ont récemment annoncé la suspension de toute coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie, basée à Paris, une initiative visant à promouvoir la langue française.
Alors que d’autres nations réévaluent leur position sur les leaders de coups d’État, la France se retrouve de plus en plus isolée. Certains observateurs soutiennent que la France doit adopter une approche plus pragmatique, reconnaissant la nécessité d’une implication plus large au-delà de la dimension militaire.
Bakery Sambe, directeur de l’Institut Timbuktu-Centre africain pour la paix basé à Dakar, souligne que le retrait de la France du Niger signifie une nouvelle ère, mettant en évidence la nécessité de réévaluer la coopération en matière de sécurité et de collaboration en général.