Avez-vous commencé à vous plaindre de la chaleur? Malheureusement pour vous, la canicule continue cet été, peut-être au péril de votre santé. Cela est malheureusement lié au réchauffement climatique
Entre deux consultations, Dre Claudel Pétrin-Desrosiers prescrit des médicaments et plaide pour un monde où hôpitaux riment avec climat et où soigner, c’est aussi protéger les écosystèmes.
Un dôme brûlant sur la France : la vague de chaleur s’installe durablement
La France s’apprête à vivre l’un des épisodes les plus marquants de l’été : une vague de chaleur intense et prolongée, alimentée par un dôme de chaleur sous un blocage anticyclonique en oméga.
Dès ce jeudi 19 juin, les températures s’envolent : 33 °C à Nantes, 34 °C à Bordeaux et Montpellier, avant que la chaleur ne remonte vers la Bretagne et gagne tout le pays. Les pointes à 39 °C dans le Languedoc-Roussillon, les nuits tropicales où le thermomètre ne descendra pas sous les 20 °C, et l’absence de répit à l’ombre ou la tombée du jour inquiètent déjà.
Le pic attendu ce week-end mettra à rude épreuve organismes et infrastructures, avec des seuils de canicule atteints ou dépassés dans de nombreuses régions.
Un épisode qui pourrait bien durer au-delà de lundi, signe d’un été qui s’annonce brûlant. Malheureusement, ce n’est pas qu’une expérience française,c’est toute la planète qui est affectée en ce moment.

« La nuit, dernier rempart contre le stress thermique »
Derrière l’image ensoleillée d’un été brûlant, la vague actuelle cache un véritable risque sanitaire.
« On a besoin de la fraîcheur de la nuit pour se reposer de la chaleur puis se défaire un petit peu du stress thermique. Et on sait que les nuits très chaudes estivales sont associées dans les vagues de chaleur à plus de mortalité », alerte la spécialiste québécoise.
Lorsque cet étouffement persiste la nuit, le corps n’a plus l’occasion de se régénérer, et le risque de complications explose : déshydratation, malaise, aggravation de pathologies existantes. Le constat est sans appel : « Quand il fait chaud, on n’est pas bien, on est plus malade puis il y en a qui vont mourir », poursuit-elle.
L’expérience dramatique du dôme de chaleur à Vancouver, où les secours ont été débordés, résonne comme un avertissement.
En France, alors que le pic est attendu ce week-end, la vigilance s’impose pour protéger les plus vulnérables, les enfants ou les personnes âgées dont l’hypothalamus, ce « thermomètre interne » , perd en efficacité avec l’âge. La chaleur, on le sait, « va faire mal »… et c’est dès maintenant qu’il faut agir.
Coup de chaleur : l’urgence que personne ne voit venir
La chaleur accable, mais dans certains cas, elle bascule dans l’urgence vitale. « Le coup de chaleur, c’est une véritable urgence médicale », rappelle la Dre Claudel.
Et contrairement aux idées reçues, ce terme ne désigne pas un simple malaise sous le soleil. Il se caractérise par trois signes critiques : « une température corporelle en haut de 40 °C, un état de conscience altéré et une tension corporelle basse ».
Un cocktail catastrophique qui peut entraîner un décès dans plus de 50 % des cas si rien n’est fait. À l’opposé, l’épuisement lié à la chaleur, fatigue, crampes, maux de tête reste sérieux, mais moins dramatique. Au-delà des risques physiques, la chaleur attaque aussi le moral : « On sent irritable, plus dépressif, on n’a pas le goût de rien faire », dit la Dre. Pire encore : « Plus il fait chaud, plus il y a de tentatives de suicide et d’admissions dans les hôpitaux psychiatriques ».
Un triste rappel que la canicule n’est pas qu’une question de thermomètre, mais bien un problème pour notre santé globale.