Dans le cadre d’un changement significatif dans sa stratégie militaire mondiale, la France est sur le point de réduire son empreinte opérationnelle en Afrique tout en augmentant sa présence dans le Pacifique, selon le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace française. Cette annonce intervient dans un contexte de défis croissants sur le continent africain et d’une attention renouvelée pour la région Asie-Pacifique.
S’adressant aux journalistes lundi, le général Stéphane Mille a confirmé que la France envisageait de “réduire les forces en Afrique, probablement dans le futur”. Cette décision fait suite au coup d’État du mois d’août au Niger, qui a conduit à la rupture du pacte militaire entre le Niger et la France, à l’évacuation des citoyens français du pays et à l’assignation à résidence de l’ambassadeur de France, une situation que le gouvernement français a qualifiée d’otage. crise.
Cette réduction des forces ne signifie toutefois pas un retrait complet de l’engagement français en Afrique, notamment en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Le général Mille a expliqué que la France avait l’intention de collaborer étroitement avec différents gouvernements africains pour évaluer leurs besoins spécifiques et qu’elle pourrait déployer des forces si nécessaire pour diverses éventualités et événements, y compris des missions de formation. Cette approche vise à garantir que la France reste engagée dans la réponse aux problèmes de sécurité régionale.
Pour soutenir ces missions en évolution, le gouvernement français a alloué des fonds pour l’acquisition de trois avions Airbus A330 Multi Role Tanker Transport (MRTT) supplémentaires, soulignant l’importance de la mobilité aérienne dans sa stratégie.
Le général Mille a exprimé son inquiétude face aux récentes manifestations contre le gouvernement français au Niger, les qualifiant de « surprenantes », « bien organisées » et « non spontanées ». Les analystes ont également découvert des métadonnées suggérant la présence de militaires russes au Niger au moment du coup d’État. Tout en reconnaissant ces liens, le général Mille a souligné la nécessité d’une analyse plus approfondie pour déterminer l’étendue de l’implication russe.
Parallèlement à la réduction de sa présence africaine, la France envisage de renforcer son rôle dans le Pacifique. Le général Mille a souligné la présence de bases aériennes françaises en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, soulignant que la France a des liens historiques avec le Pacifique et un intérêt direct dans la sécurité et la stabilité de la région.
La mission Pegase 23 récemment achevée a démontré l’engagement de la France dans le Pacifique, avec le déploiement de cinq avions de transport A330 MRTT, de quatre avions de transport militaire A400M et de 10 avions de combat Rafale. Les forces françaises ont également participé à des exercices conjoints avec les États-Unis et des partenaires régionaux, notamment Talisman Sabre et Northern Edge.
Le général Mille a souligné la présence croissante de la France dans le Pacifique : « Nous couvrons de plus en plus de zone et nous serons davantage présents à l’avenir ». Ce changement stratégique s’aligne sur la vision de la France de maintenir une présence militaire solide dans les régions critiques pour ses intérêts nationaux.
Alors que la France recalibre sa stratégie militaire mondiale, l’évolution de son rôle en Afrique et dans le Pacifique devrait avoir des implications considérables sur la dynamique de sécurité régionale et les partenariats internationaux.
Cet article s’appuie sur les déclarations du général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace française, et sur les évolutions émergentes de la stratégie militaire française à compter de septembre 2023.