Dans un contexte tendu de sécurité, quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, la France a été frappée par une série de sabotages ciblant le réseau ferroviaire SNCF. Ces actes ont provoqué un chaos majeur dans les gares, perturbant les déplacements de nombreux voyageurs. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a récemment annoncé l’identification de “certains profils” potentiellement impliqués dans ces sabotages, tout en pointant du doigt l’ultragauche.
Un sabotage coordonné et précis
Dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 juillet, plusieurs câbles de fibre optique, essentiels pour la transmission d’informations de sécurité aux conducteurs de TGV, ont été coupés et incendiés à divers endroits du réseau. Ce sabotage, survenu juste avant l’ouverture des Jeux Olympiques, semble avoir été planifié de manière très précise. Gérald Darmanin, invité sur France 2, a souligné que ces actes étaient “volontaires, très précis, extrêmement bien ciblés”, ajoutant qu’ils correspondent au “mode traditionnel d’action de l’ultragauche”.
Les services de sécurité ont réussi à identifier un certain nombre de profils susceptibles d’être liés à ces actes de sabotage. Toutefois, le ministre a appelé à la prudence, indiquant que ces individus pourraient avoir agi sous manipulation ou pour leur propre compte. Cette identification marque une avancée importante dans l’enquête, mais laisse encore de nombreuses questions en suspens.
La situation a déclenché des réactions politiques vigoureuses. Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national, a critiqué “la main molle” du gouvernement, accusant ce dernier de laisser prospérer une culture de l’ultraviolence. Elle a réclamé des actions fermes, notamment la mise hors d’état de nuire des groupes factieux et des condamnations exemplaires pour ceux qu’elle qualifie d’adeptes des méthodes terroristes.
Un homme de 28 ans a été arrêté à Oissel, en Seine-Maritime, quelques jours après les sabotages. Connu des services de renseignement territorial, il a nié toute implication, affirmant être sur le site pour réaliser du street art. Néanmoins, les objets retrouvés dans sa voiture, incluant des clés d’accès à des locaux techniques de la SNCF et des pinces coupantes, ont soulevé des soupçons quant à ses intentions.
En réponse à ces incidents, des moyens considérables ont été déployés pour renforcer la surveillance du réseau ferroviaire. Près de 28.000 kilomètres de voies sont désormais sous la vigilance accrue de milliers d’agents de maintenance et de sûreté ferroviaire, appuyés par des drones et des survols d’hélicoptères.
Un sabotage politique?
Bien que l’implication de l’ultragauche soit “probable mais pas encore démontrée”, comme le souligne une source proche du dossier, l’enquête se poursuit avec une attention particulière sur cette mouvance. Un message de soutien aux sabotages, envoyé à plusieurs médias, a été interprété comme une revendication, mais Gérald Darmanin a prévenu qu’il pourrait s’agir d’une revendication d’opportunité.
Parallèlement, d’autres incidents ont été signalés dans différentes régions de France, incluant des tentatives d’intrusion et de sabotage sur des sites SNCF. À Cormeilles-en-Parisis, des actes de malveillance dans un local technique ont été détectés, bien que le système de secours ait fonctionné sans causer de dysfonctionnements.
Sachant que l’extrême gauche a une longue tradition de militantisme radical et de recours à des actions directes pour faire passer ses messages. Cette tradition inclut des manifestations violentes, des occupations de sites stratégiques, et parfois des actes de sabotage. Le but de ces actions est souvent de perturber le fonctionnement de l’État et des grandes entreprises pour attirer l’attention sur leurs causes et provoquer un changement politique.
L’extrême gauche s’oppose souvent aux grands événements internationaux, comme les Jeux Olympiques, qu’elle perçoit comme des manifestations du capitalisme, du nationalisme et de l’injustice sociale. En sabotant des infrastructures clés, comme le réseau ferroviaire, les militants cherchent à perturber ces événements et à dénoncer ce qu’ils considèrent comme des priorités mal placées des gouvernements.
Les sabotages des câbles de fibre optique du réseau SNCF montrent une certaine précision et coordination, caractéristiques des actions menées par des groupes organisés et expérimentés. L’extrême gauche dispose de groupes bien organisés capables de planifier et d’exécuter ce type d’opérations.
Les revendications reçues par les médias et le message de soutien aux sabotages montrent une volonté de s’approprier ces actions pour faire passer un message politique. Les groupes d’extrême gauche, comme certains collectifs anarchistes ou autonomes, ont souvent recours à ces méthodes pour revendiquer des actes de sabotage.
La découverte de matériel spécifique dans la voiture de l’homme arrêté, comme des clés d’accès aux locaux techniques de la SNCF et des pinces coupantes, correspond aux outils couramment utilisés dans des actes de sabotage. Ces éléments peuvent indiquer une préparation minutieuse, souvent associée à des groupes organisés de l’extrême gauche.