Au milieu de tensions croissantes entre Israël et le Hamas, la stabilité économique de l’Europe vacille, craignant les répercussions que ce conflit pourrait avoir sur la fragile reprise de la région. Après près de 20 mois depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un semblant de positivité économique commençait à émerger, mais les développements actuels menacent de briser ce fragile progrès.
En anticipant une offensive terrestre des forces israéliennes à Gaza à la suite des attaques meurtrières du Hamas en Israël, les gouvernements du monde entier appréhendent les répercussions de la violence accrue au Moyen-Orient. Cette inquiétude survient à un moment délicat, juste après les turbulences économiques mondiales causées par la pandémie de COVID-19 et l’agression de Moscou.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a souligné : « L’économie mondiale traverse des moments difficiles car les tensions géopolitiques représentent le véritable risque économique. » Il a noté que toute escalade dans la région aurait un impact significatif sur la croissance et la prospérité mondiales.
Depuis le choc de la décision du Kremlin d’envoyer des troupes en Ukraine, provoquant une forte hausse du coût du carburant, la production mondiale reprend lentement. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 3 % cette année, avec des perspectives de croissance modérée à 2,9 % l’année prochaine. Cependant, la zone euro devrait croître de seulement 0,7 % cette année et de 1,2 % l’année suivante, marquant une révision à la baisse par rapport aux prévisions précédentes du FMI.
L’impact du conflit Israël-Hamas sur l’économie a, jusqu’à présent, été relativement contenu. Cependant, la crainte est qu’une guerre prolongée et en escalade au Moyen-Orient puisse annuler les gains durement acquis en matière de croissance et d’inflation.
Hausse des prix du pétrole, amplification des inquiétudes
Lundi, les prix du pétrole ont augmenté de 4 %, suscitant des inquiétudes à travers l’Europe alors que le continent fait face aux conséquences d’un choc énergétique ayant entraîné une inflation à la hausse l’automne dernier. Si les prix du pétrole augmentent de plus de 10 %, cela pourrait réduire le PIB mondial d’environ 0,15 point de pourcentage et augmenter l’inflation de 0,4 point de pourcentage, selon Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI.