La mission de l’ONU est de promouvoir la paix et la dignité humaine.
Pourtant Lydia Mugambe, juge auprès de la Haute Cour en Ouganda et membre du Tribunal criminel de l’ONU, a été reconnue coupable d’avoir réduit une jeune femme en esclavage domestique. Profitant de son statut, elle a empêché sa victime d’accéder à un emploi stable tout en l’obligeant à travailler comme femme de ménage et nourrice, sans la moindre rémunération.
Un verdict retentissant pour cette juge onusienne
Le tribunal de la Couronne d’Oxford au Royaume-Uni a déclaré Mugambe coupable de plusieurs chefs d’accusation graves : complot en vue de faciliter la violation du droit britannique de l’immigration, facilitation de voyage dans un but d’exploitation, travail forcé et complot visant à intimider un témoin. Lorsque le verdict est tombé, un souffle de stupéfaction a parcouru la galerie du public, tandis que la magistrate déchue semblait vaciller sous le poids de la condamnation.
Les accusations portées contre elle dévoilent un système d’abus savamment orchestré. Mugambe a manœuvré avec John Leonard Mugerwa, alors vice-commissaire ougandais à Londres, afin de faire venir la jeune femme au Royaume-Uni sous de faux prétextes.
L’arrangement consistait à ce que le Haut-commissariat ougandais parraine l’entrée de la victime sur le territoire britannique en échange d’une intervention de Mugambe auprès d’un juge impliqué dans une affaire concernant Mugerwa. Une fois sur place, la jeune femme a été contrainte à une servitude domestique, sans espoir d’émancipation.
Une tentative désespérée d’échapper à la justice
Lors de son arrestation par la police de la vallée de la Tamise, Mugambe a affiché une incrédulité totale. Dans les images rendues publiques par les autorités, elle paraît abasourdie lorsque l’agent lui annonce son interpellation en vertu du Modern Slavery Act. Tentant de se soustraire aux poursuites, elle invoque alors son statut diplomatique : « Je suis juge dans mon pays, j’ai même l’immunité. Je ne suis pas une criminelle. » Elle insiste auprès de l’agent, affirmant qu’elle possède un passeport diplomatique, mais ses arguments ne parviennent pas à inverser le cours de la procédure.
La juge a également cherché à étouffer l’affaire en intimidant la victime afin qu’elle retire son témoignage. Elle est aussi accusée d’avoir sollicité un pasteur pour convaincre la jeune femme de ne plus coopérer avec les autorités et d’avoir orchestré des pressions sur sa famille en Ouganda pour qu’elle abandonne les poursuites.
L’ONU et ses scandales à répétition
L’affaire Mugambe a rapidement dépassé le cadre judiciaire et relance aujourd’hui un débat sur l’intégrité d’organisations internationales comme l’ONU. Tout comme les Églises, qui sont maintenant passées au peigne fin suite aux scandales liés aux prêtres pédophiles, l’ONU devrait être placée sous surveillance à cause de ce genre de dérives. Sacha Martinez, journaliste pour Ouest-France, dénonçait le fait que l’ONu était trop trop bureaucratique et ce dès 2020. Le problème d’une bureaucratie extrême signifie que ceux qui y travaillent deviennent tout-puissants.
Nombreux sont ceux qui voient dans ce cas un énième exemple des dérives de l’Organisation des Nations Unies. Si, en théorie, les actions de Mugambe restent distinctes de l’ONU, l’organisation est déjà entachée par des scandales, notamment des affaires d’exploitation sexuelle en Haïti et ailleurs. Le fait que Mugambe ait été officiellement intégrée au panel judiciaire de l’ONU en mai 2023 – trois mois après que la police ait été alertée de ses agissements – en dit long sur la gestion des ressources humaines de l’institution.
Le Secrétaire général de l’ONU a pris une décision sans équivoque en levant toute immunité dont Mugambe aurait pu bénéficier. Une mesure jugée nécessaire pour éviter d’aggraver la crise de confiance qui frappe l’organisation. Comme l’a souligné le commandant de la police d’Oxfordshire, Ben Clark : « Il ne fait aucun doute que Mugambe savait pertinemment qu’elle commettait des infractions en amenant cette jeune femme au Royaume-Uni sous un prétexte fallacieux. Elle a utilisé sa position et son expertise juridique pour la maintenir sous sa coupe. »
Une justice enfin rendue
Grâce au courage de la victime, qui a osé briser le silence malgré les pressions, justice a été rendue. Mugambe connaîtra sa sentence le 2 mai prochain, mais son procès marque déjà un précédent important en matière de lutte contre l’exploitation humaine.
La question demeure : combien d’autres affaires similaires restent encore dissimulées derrière le vernis de respectabilité des élites internationales ?