Un tango à deux… mais sur une piste glissante et sous un orage imprévisible : c’est un peu le portrait du commerce entre le Chili et la Chine aujourd’hui.
Entre tensions géopolitiques, climat économique mondial en berne et une Chine qui danse au rythme de sa classe moyenne grandissante, nos exportateurs chiliens doivent rivaliser d’agilité. Natalia Cortés, consultante chevronnée et ancienne cheffe de la division Asie-Océanie de ProChile, nous offre un décryptage sans fard de ce panorama contrasté.
Il faut que le Chili investisse dans ses entreprises privées
Le double défi auquel le Chili est confronté ? Un contexte international défavorable et la nécessité impérieuse d’agir en interne pour soutenir son économie.
Natalia parle de dynamiser l’investissement privé, non seulement pour contrebalancer les vents contraires extérieurs (notamment la contraction de la demande en Chine ou la crise de son immobilier), mais aussi pour renforcer l’a résilience’indépendance de l’économie chilienne.
Elle rappelle par ailleurs que, malgré une croissance chinoise attendue en baisse progressive (de 5 % en 2024 à 4 % en 2027), des leviers demeurent : la montée en puissance des classes moyennes dans des villes de rang inférieur et l’amélioration continue des infrastructures logistiques ouvrent des pistes aux exportateurs chiliens, notamment hors secteur minier.
« Nous savons tous que nous naviguons dans des eaux très, très agitées, marquées par une grande incertitude politique, des tensions commerciales, des conflits géopolitiques et, évidemment, des événements climatiques extrêmes. (…)
Malheureusement, notre région, l’Amérique latine, figure parmi les plus touchées car nous connaîtrons l’une des plus faibles croissances parmi les économies en développement. C’est donc un appel évident à promouvoir l’investissement privé et la création d’emplois. »